Dépêches toi ! //L//

Et Luciole regarde son amie d'un air triste et désolé. Je ne l'ai pas fait exprès... Elle ferme les yeux en murmurant encore quelques plaintes, que ça se finisse. Lorsque Caelis commence à compter, elle se prépare. A un, elle ferme les yeux. A deux, elle serre les dents. Et a trois, elle pousse un hennissement rageur et victorieux digne d'une gagnante et se met à pousser du plus fort qu'elle peut. La douleur est insoutenable, elle lutte contre et ne se relâche pas et effectivement la situation se débloque et le poulain laisse apparaître ses jambes et sa croupe. Il ne reste plus que les épaules à passer et le reste serait facile. Mais il fallait faire vite car à tout moment le petit pouvait se noyer. Luciole repose sa tête sur le sol, transpirante et essoufflée. Epuisée, elle se repose quelques instants, dégoulinante de sueur.

Pour son enfant, pour sa vie, pour leur vies. Elle respire profondemment, plus calme. Et relève la tête vers Caelis. « Je suis prête. » Elle repose sa tête et retiens sa respiration attentive au décompte. Elle voulait être efficace, faire abstraction de la douleur. Se battre pour lui. Un..Deux..Trois ! elle pousse de toute ses forces, elle sent du sang gicler de ses voix génitales. Elle ferme les yeux et ne lacherait pas. Quand soudain tout ce libère, les épaules passent et le poulain glisse sur le sol mousseux de la caverne. Instantannément, sa mère se redresse et se met à le lécher vigoureusement pour le réchauffer « Mon..Mon enfant..» Des larmes coulent toutes seules sur les sillons de ses ganaches. Des larmes de joies, de satisfaction. Elle jette un oeil, c'est un garçon, son fils. « Mon fils.. » Elle regarde Caelis droit dans les yeux, encore deboussolée et bercée par l'émotion. « Merci... Tu nous as sauvé » Elle s'approche pour déposer un baiser sur le museau de la grise, témoin de remerciements sincère et tendre affection. Le petit pousse son premier cri, très aigu, un peu enroué. Le premier cri, le cri de la vie.

Luciole donne une léchouille affectueuse au petit bout de choux qui commençait à ouvrir ses grands yeux bleux. Les yeux de sa mère Un sourire maternel s'étire sur ses lèvres dorés, les yeux plissés par la fatigue laissent apparaitre quelques cernes. Et malgré l'épuisement apparant, les yeux de Luciole pétillaient d'une lueur nouvelle et si belle à regarder. L'amour maternel. « Je pensais l'appeler Actéon, mais je lui est trouvé un nom bien plus beau. » Son choix est fait, elle scelle le nom. « Il s'appellera Osiris » dit elle de vive voix en couvrant de baisers le petit être qui tremblottait.

Osiris, c'est donc ça son nom ? Il entrouvre ses yeux encore flou. Il a froid et tremble comme une feuille. Par instinct il se colle à sa mère, il sait que c'est elle, il reconnait sa voix. Il pousse de petits hennissements plaintifs, il l'appelle, il a faim.

Luciole se lève pour quitter sa couche souillée de sang et de placenta pour se rapprocher de la grise. Ensemble, elles auraient plus chaud. Son petit désorienté par le départ de sa mère tente de se dresser également sur ses grandes perches mais le sol dérape quelques peu sous ses pas. Osiris bronche en ralant de son échec. Luciole lui léchouille la tête et l'encourage à perseverer. Elle le maintient par la queue pour essayer de lui maintenir son équilibre, encore quelques chutes et il y arriverait. La dorée remue les moustaches pour ôter les quelques crins frisés qui la chatouille « J'espérais que tu restes pour toujours avec nous » la voix morose. « Mais le jour où ça arrivera, je serais là pour veiller sur ton fils » sincère.

Dehors le calme était retombé et la vallée avait été recouvert d'un grand tapis de blanc. Luciole s'avance vers l'extérieur pour respirer l'air frais. Osiris commençait à métriser la marche et rejoint sa mère dehors. Son étonnement fût amusant à regarder lorsqu'il s'approcha de la neige pour l'inspecter de plus prêt. Il y déposa un sabot, puis deux, frissonant à cause de la température. Il s'avance à pas de loup s'amusant des traces qu'il laissait sur son passage. Il se met à trotiner, excité par cette sensation nouvelle il pousse de petits hennissements aigus. Quand soudain il glissa dans un trou invisible car caché par la neige et s'écroula dans la poudreuse en poussant un glapissement surpris. Il se relève illico pour retourner se cacher derrière Luciole. Sa mère quant à elle se mordait les lèvres pour ne pas rire en regardant son amie d'un air amusé. « Si petit et déjà aventurier »

Dire que ce brave petit jeune homme avait parcourru le chemin tout seul sans guide. Elle était épatée et n'attendit même pas l'appel de Caelis pour s'élancer au grand trot vers ses amis, Osiris suivait à ses talons dans un petit galop désordonné. Curieux d'apperçevoir un poulain de la même taille que lui, le bicolore s'approche, intrigué. « Bonjour ? » dit il de sa petite voix devant le regard surpris de sa mère qui se demandait où il avait appris ce mot.

Ne comprenant pas, Osiris regarde sa mère, incrédule. Puis recommence en haussant un peu la voix, il ne devait pas avoir bien entendu " Je t'ai dit bonjour ! " clame t il de sa petite voix aigu, suivit d'un agréable sourire. Attendrie, la mère lui lèche entre les oreilles pour peigner son toupet frisé mais son fils se dégage de son étreinte en bougonnant. Non ce n'était pas l'heure de la douche !

Éternellement incompris, le jeunot jette un oeil à la grise qui se met à rigoler follement. Persuadé qu'on se moque de lui, il affiche une petite mou triste ( ) et va se glisser sous les membres de sa mère pour téter. Sa mère à également les larmes aux yeux et lutte pour ne pas éclater en fou rire. Elle se contente de glousser nerveusement en fuyant le regard de Caelis pour ne pas exploser elle aussi.