❣ Glissade inopinée

NELRYA

Une grande, immense enfaite, étendue d'eau gelée s'étalait à ses pieds et à perte de vue. Du moins, elle en avait la sensation avec sa petite taille. Une roche cernée par la glace trônait un peu plus loin, majestueuse, paraissant à l'aise dans sa prison scintillante. Nelrya posa un sabot sur l'eau gelée, incertaine, puis deux. Elle recula, hésita puis … S'élança avant de tomber et glisser de tout son long en affichant une mine surprise.

 
La pouliche glisse sur quelques mètres sur la glace, s'éloignant sans le vouloir de sa mère. Elle pose sur elle des yeux étonné et l'écoute attentivement lui prodiguer ses sages conseils. Fronçant son petit nez et ses petits sourcils, elle se concentre en se pinçant la langue entre les lèvres. Nelly redresse en premier sa croupe, se concentrant sur la stabilité de ses postérieurs et une fois qu'ils sont à peu près stables, elle tente les antérieurs. Elle se redresse, tant bien que mal. Un sourire satisfait illumine son visage enfantin, et elle tente alors de rejoindre sa mère, mais elle voulut aller plus vite que la musique. Nelrya fit quelques foulées de galop sur place avant de s'effondrer de nouveau et de glisser une nouvelle fois aux sabots de Maddison. Elle finit par éclater de rire. « C'est dur maman ! »

 
Sa mère l'aide à se redresser et la pouliche se laisse docilement faire. Elle tente une nouvelle fois d'appliquer ses conseils, mettant un sabot l'un devant l'autre, douuuuuuucemennnnnnnt. Nelly s'immobilise. Elle n'est pas tombée ! Mais ses sabots arrières se mettent soudainement à glisser sur elle et elle se retrouve sur les fesses. Elle soupire en pinçant ses petits naseaux, l'air renfrogné, avant que ses pupilles bleus ne brillent lorsqu'elles se posent sur sa mère. « Montre moi Maman ! » l'encourage t-elle.

 
Nelrya observe sa mère avec émerveillement et non sans fierté aussi, un sourire berçant ses lèvres. Elle la voir ainsi sa maman, lorsque ses démons la laisse un peu tranquille. La pouliche se remet sur ses postérieurs et entreprend de suivre la grande jument dorée, s'appliquant et se concentrant, sa petite langue pincée entre ses lèvres.

La pouliche bicolore écoute avec une attention particulière chaque conseils que sa mère lui donne pour affronter le monde qui les entoure. Elle assimile le fait de se méfier de la glace, mais elle le prend aussi dans un sens plus large : méfie toi des apparences.
Ses lèvres s'ouvrent en un large sourire lorsque la jument crème la félicite, dévoilant ses gencives où des dents pointaient à peine le bout de leur nez. Nelly la rejoint plus aisément qu'au début, et vient frotter tendrement son visage contre le poitrail rassurant de sa mère. Elle regarde ses petits sabots, et répète dans un murmure : " Partout où je veux. " Elle avait la sensation que le monde pouvait lui appartenir.

Nelly se blottit contre sa mère lorsqu'elle la serre à elle, un sourire ravi aux lèvres. Elle ferme un instant les yeux et ronronnerait presque de plaisir. Puis d'un coup elle rouvre ses pupilles bleues et s'élance avec un large sourire sur la glace. « YOUHOUUUUUUUU ! » crie t-elle tandis qu'elle parvient à rester sur ses sabots et à glisser sur le lac gelé, prenant petit à petit de la vitesse, le vent ébouriffant ses crins et la faisant éclater de rire. Mais la berge enneigée se rapprochait vite, bien trop vite, et elle ne put rien faire d'autre que de disparaître dans la poudreuse, seul le pompon blanc de sa queue dépassant de la neige.

Coincée dans la neige, elle entend les rires de sa mère, de manière étouffé, mais cela lui donne du baume au coeur. Elle aime tellement la voir et l'entendre rire, sa maman. Bien que pour le moment, elle ne puisse pas réellement voir grand chose. La grande dorée parvient à libérer sa fille, qui s'empresse de rire avec elle. " Oui mais c'était trop drole Maman ! "