֎ cherchez l'erreur

Force est de constater que Jacin était arrivé ici un peu par hasard. Tout en marchant, il remuait la tête dans tous les sens pour contempler le paysage nouveau qui l'entourait. Mais, ne faisant pas bien attention, il finit par buter sur une pierre, acte qui lui arracha un juron. Il lança un regard dédaigneux à la caillasse, comme si elle y pouvait quelque chose, puis releva bien vite l'encolure. Un craquement de branche se fit entendre un peu plus loin. Et si quelqu'un le suivait à son insu ?

Je prennnnds depuis le temps que j'attendais pour refaire un :chx:

Ouiiiii

N E L R Y A

Plusieurs fois ses pas l'avaient menés jusqu'ici, et bien que l'endroit soit peu rassurant, elle était toujours tombée sur des personnes chers à son coeur, entre Red son oncle et Floki, son ami d'enfance. Peut être la chance lui sourirait-elle de nouveau.
Des éclats de voix s'élèvent un peu plus loin. Les oreilles pointées en avant, piquée par la curiosité, Nelly se fraie un chemin entre les arbres et bientôt elle aperçoit une silhouette tachetée, qui lui rappelle vaguement quelqu'un. Tapie dans l'ombre, elle reste à couvert, jusqu'à ce qu'un mouvement de recul pour ne pas se faire voir la fasse marcher sur une branche. Elle se mord les lèvres en retenant son souffle, comme si cela allait la camoufler --"

Après le craquement de branche, il n'y eut plus aucun bruit, mais le regard de Jacin persistait à débusquer un coupable. Les roches qui l'entouraient, recouvertes de mousse et de verdure, camouflaient l'odeur d'un éventuel intrus - ce qui l'empêchait de se reposer sur son odorat. Il contempla encore et encore, plissant les yeux, comme si cela pouvait l'aider en quoi que ce soit. Au final, il avait juste l'air d'un abruti.

Après une minute ou deux de silence pur, il décida de changer de technique. Se raclant bruyamment la gorge, il proclama alors « Faites gaffe, j'ai fait du kung fu. Et je n'hésiterai pas à m'en servir ! » Ah oui, c'est sûr que ça allait faire sensation auprès d'un prédateur.

Elle ne discernait pas très bien le visage du mâle à travers les branches et les feuilles, et Nelly n'eut pas la possibilité de savoir si elle le connaissait ou non, jusqu'à ce que sa voix, plus claire et distincte ne retentisse de nouveau. Elle le connaissait, c'était certain. Elle fouilla dans sa mémoire, ne prêtant pas plus attention que cela à sa menace. Après tout, elle était apprentie guerrière, elle aussi saurait se défendre.
Ah ! Enfin elle se souvint. " Jacin ? " lança t-elle timidement, tout de même incertaine. Son cavalier de danse maladroit. Doucement, elle sortit de sa " cachette ", se dévoilant avec une légère pointe d'appréhension. " Je suis désolée si je t'ai fais peur... Je... Je ne sais pas si tu te souviens de moi. " C'est que la " petite " fleur avait grandi et changé depuis leur dernière entrevue.

Du mouvement se manifesta près d'un buisson. Il tendit les oreilles, aux aguets, prêt à sauter sur sa proie (entre nous, c'était du flanc, il n'aurait jamais eu les boules de le faire )… lorsqu'une douce silhouette en émergea. Son attitude changea sur le champ. Ses yeux céruléens la dévorèrent sans retenue tandis que sa bouche restait grande ouverte -> . Il ne s'en rendit même pas compte. Il resta là, immobile, l'air ahuri et émerveillé, comme une statue figée dans le temps ou une machine bloquée en pleine action, à laquelle on aurait enlevé les piles. Il ne réagit que lorsqu'un filet de bave lui caressa le canon. Instinctivement, il se redressa de tout son long. Ses yeux pétillaient comme ceux d'un enfant devant une glace. « Mmmmon d-d-d-d-dieu, Nelly. J'avais ou… j'avais… j'avais oublié à quel p-p-pp-oint tu étais belle. » Incroyable mais vrai, à ce moment précis, il rougit comme une tomate prête pour la cueillette. Il était rare qu'une dame lui fasse perdre ses moyens ainsi.

Nelly s'immobilise en rougissant devant la réaction de l'étalon, ses yeux se détournant légèrement de lui avant d'y revenir, avec un sourire charmant. " Merci... " murmure t-elle. Il n'y avait bien que lui pour la regarder ainsi, la dévorer du regard. Cela aurait pu la gênée, l'intimidée tout du moins, mais aujour'dhui, même si cela lui était totalement étrangé, cela lui faisait du bien d'être ainsi convoitée d'un simple regard. Hawk avait raison, elle ne pouvait pas attendre indéfiniment que cela lui tombe sur le coin du nez sans y mettre elle aussi du sien. Elle se remet en mouvement vers lui, l'air légèrement mutin. " Moi je n'ai pas oublié que tu étais aussi beau. " le taquine t-elle gentiment sur sa perte de mémoire, mais ce qu'elle disait était vrai, il était un régale pour ses yeux bleus. Même si elle tentait de se prendre un peu plus en main, elle n'osa cependant pas trop insisté sur les courbes de son corps pour ne pas paraitre indiscrète. " Tu t'es entrainé pour danser ? " demande t-il avec une pointe de malice.

Il fut étonné par le compliment de la pie. Non pas parce qu'elle n'en faisait jamais - oh, non. C'était sa spontanéité qui le surprenait. Dans ses souvenirs, elle était un peu plus réservée. Et, bizarrement, cette nouvelle Nelrya lui plaisait bien. Même encore plus. Pris de court, il détourna les yeux et se mordit les lèvres. Il ne vit même pas qu'elle le dévorait du regard - un peu comme il avait fait juste avant. Depuis quand réagissait-il ainsi, comme une espèce d'ado coincé ? Il n'eut pas le loisir de se poser la question plus longtemps. Fort heureusement, elle lui posa une question et il sauta sur l'occasion de changer de sujet. « Oh. J'marche toujours sur les sabots des autres, j'crois. Tu veux te laisser tenter et avoir les pieds plats ? »

Un rire cristallin et délicat s'échappe de sa bouche avant qu'elle n'affiche un petit air mutin mais déterminé. " Je prends le risque ! " réplique t-elle dans un souffle, laissant filtrer une touche de malice. C'était moins difficile que ce qu'elle n'aurait pu imaginer, de se prendre un peu en main. Mais avec Jacin, elle se sentait ... Différente. Il savait la mettre en confiance, de part ses regards gourmands et son côté maladroit attendrissant.
Cependant, elle reste immobile et perd un peu ses moyens. Comment devait-elle procéder ? C'était à elle de prendre les devants de la danse ou devait-elle le laisser venir à elle ? Une autre question l'assaillit et la déstabilisa : comment allait-elle gérer cette proximité troublante avec lui ?

« Très bien, ce sera donc à tes risques et périls. » répondit-il, sur le même ton mutin et mielleux. Sa gêne soudain envolée comme une nuée de papillons, il fit les derniers pas qu'il manquait pour se tenir auprès d'elle. Il était comme commandé par une pulsion nouvelle. Le souffle court, le cœur bondissant dans sa prison de chair, il se courba légèrement pour exécuter une révérence. « Madame… » dit-il d'une voix fluette, l'invitant à tourner autour de lui. S'il se voulait séducteur, il n'en restait pas moins maladroit. Ses gestes manquaient cruellement de fluidité, et il avait failli se prendre les pieds dans une petite branche qui traînait au sol. Était-ce le fruit de sa gaucherie légendaire, ou de cette sensation étourdissante qui lui embrumait soudain le cerveau et lui électrisait les sens ? Quoi qu'il en soit, ses yeux brûlaient d'un feu ardent et la dévoraient sans impunité.

Elle l'observe approcher, réduire les derniers pas qui les séparaient à néant. Sa maladresse l'amuse et l'attendrie à la fois. Mais surtout, elle se laisse subjuguer par le charisme magnétique qu'il dégage. Elle se sent bizarre, mais loin d'être mal pour autant, au contraire. Elle est toute émoustillée
" Monsieur... " répond telle en s'inclinant légèrement avant de répondre à son invitation et tourner habilement autour de lui, déplacement ses hanches et ses épaules de biais en faisant attention de ne pas s'emmêler ses gros sabots. Le regard que portait Jacin sur elle l'embrasait, si bien qu'elle se mordit légèrement lèvre inférieure en détournant le regard, comme pris sur le fait entrain de faire une bêtise. Mais un sourire mutin emprisonna sa bouche. Après tout, ils ne faisaient que danser, non ?

Ils ne faisaient que danser, n'est-ce pas ? Oui, c'était probablement ce qu'ils voulaient. Danser. Mais Jacin ne pouvait ignorer ce feu qui consumait ses entrailles et guidait ses pas comme s'il était une sorte de marionnette. Elle tournoya autour de lui, avec une grâce qui lui était propre, et il la gratifia d'un sourire approbateur avant de tourbillonner autour d'elle comme la danse l'exigeait. Une fois sa ronde tracée et terminée, son poitrail s'arrêta à quelques infimes centimètres de celui de la pie. Il était si près que son souffle pouvait se mêler au sien. « Je me suis amélioré… professeur ? » Il prononça le dernier mot sur le bout de la langue, lui conférant une sonorité inhabituelle et… délicieusement sensuelle.

Nelly eut la sensation de ressentir chacun des mouvements de Jacin autour d'elle comme une lente brûlure. Il ne fit que l'effleurer, mais ce fut comme s'il l'avait marqué au fer rouge. Cela aurait du être douloureux, et pourtant, son corps et ses sens hurlèrent famine à l'unisson lorsque cela cessa. Ils en voulaient plus, elle en voulait plus. Déstabilisée par ces sensations nouvelles, son regard se perdit légèrement et elle ne remarqua pas qu'il revient à elle, si si prêt et c'est son souffle venant embrassé le sien qui la sortit de sa storpeur. Elle se laisse tout de même surprendre et elle relève un peu trop rapidement sa tête, si bien que ses naseaux glissent contre les siens. Nelly reste un instant bloquée, écarquillant des yeux de surprise, sans parvenir à se défaire pour autant de ce contact inopportun mais ... Délicieux. Ses yeux remontent lentement aux siens et lorsqu'elle y parvient, c'est là qu'elle arrive à se défaire de son emprise magnétique. Nel décale légèrement la tête en rougissant. " Désolée ... " parvient-elle à souffler. Elle avait totalement oublié sa question.

La danse était enivrante, entêtante, charnelle. Il sentait ses muscles fléchir et s'étendre sous les ordres de son cerveau, complètement assujetti par des pulsions étranges. Des pulsions qu'il n'avait jamais ressenties jusqu'alors. D'abord, cela l'effraya. Devait-il y obéir, y céder pleinement ? Devait-il entrer dans ce cercle vicieux ? Mais voilà, elle le dévorait du regard. Son cœur battait à tout rompre, il l'avait senti lorsqu'elle s'était collée à lui - par mégarde, par envie ? Il se mordit la lèvre. Elle rougit, décala légèrement la tête… et, au même moment, il décala la sienne et répondit à ce cri sourd qui résonnait en lui depuis quelques minutes. Il prit possession de ses lèvres, comme ça, d'un seul coup. Et c'est comme s'il libérait le fauve tapi en lui.

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