▵ Insidious

H O O K E R

L'appaloosa n'était venu que rarement au Nord, très rarement. Les températures froides ? Pas vraiment, les nuits dans le désert pouvaient être des plus glaciales. Il trouvait toute cette neige des plus barbante plutôt. Et la texture aussi, pas géniale. Il avait bravé ses aprioris en ayant appris que le Nord était lui aussi tombé.
Hook avait bravé la glace du lac et escaladé le rocher en son centre pour se hisser au sommet et observer les alentours. Le vent froid faisait virevolter ses crins fins et frissonner sa peau abimée. Mais cela ne l'empêchait pas de scruter les environs avec attention.

Il était aussi bien rare qu'elle s'aventure au Nord. Mais maintenant qu'elle avait mis bas, elle ne craignait plus autant le froid. Et finalement ce n'était pas si mal.
La rouquine avait erré avant de se retrouvé là. Elle comtempla les horizons, un sourire aux lèvres.

Une silhouette se détacha du paysage. Il l'observa, longuement, le visage totalement fermé à la moindre expression, la moindre émotion. Sa robe était flamboyante, et sa rousseur lui rappelait les flammes ardentes du feu, des Sables. Sa mâchoire se crispe un instant. Il plisse les yeux, sa vision n'est plus aussi performante. S'agissait-il de Phoenix ?

Elle ne le vit pas tout de suite, perdue dans sa contemplation du paysage. Puis, une silhouette tachetée fit son apparition dans son champ de vision. Elle le reconnut. Hooker. Elle n'alla pas à sa rencontre. Est-ce qu'elle le saoulait encore? S'il voulait lui parler, il n'a qu'à venir. Elle fit semblant de ne pas l'avoir vu.

Il est toujours dressé sur son promontoire de roche, promontoire roche entouré de glace. Il la fixe, sans ciller. Hook remarque bien que ses flans ne sont plus aussi protubérants que lors de leur dernière rencontre. Rencontre qu'il avait abrégé par frustration et ... Jalousie ? Peut être.
Il finit par détacher son regard de sa silhouette, bien qu'alléchante. Il cherche le marmot, sans pour autant l'apercevoir ou que ce soit à l'horizon. Peut être l'avait-elle tué finalement. Cela l'encouragea à descendre et la rejoindre.
Une fois non loin d'elle, après avoir précautionneusement traverser le lac de glace, il s'immobilise. Salut. dit-il seulement.

Elle sent son regard sur elle. Il l'a reconnu. Elle ne savait pas trop si elle lui en voulait ou si elle voulait le voir. Alors elle le laisse approcher, sans sourire, sans expression particulière. Juste ce regard qui est la fenêtre de son âme, regard où l'on peut voir un feu aux flammes vives et éternelles. Salut. répondit-elle. Et puis sans qu'elle ne puisse y faire quelque chose, un sourire nait enfin sur ses lèvres. Sourire qui disparait aussitôt quand elle s'aperçoit de l'état du mâle tacheté. Tu es blessé! hoqueta-t-elle. Elle s'avança un peu et observa de loin ses plaies. Elle n'osait pas le toucher de peur de lui faire mal. Je vais t'aider. affirme-t-elle sans lui demander son avis. Elle allait l'aider, c'est tout. Bon peut-être qu'il allait s'offusquer en mode "J'suis pas faible", mais Phoenix elle est pas conne, elle sait pour les Sables. Et elle se fout bien de sa soi-disant faiblesse. Elle sait qu'il est fort.

Elle n'exprime d'abord rien, se contente de le saluer. Il voit cependant dans ses yeux ces flammes qu'il espérait qu'elle possède toujours. Puis il ne tarda finalement pas à venir, ce petit sourire qu'il finissait toujours par lui extirper. Il lui aurait rendu si elle ne s'était pas brusquement affolée. Mais en fin de compte si, il s'octroie le temps de sourire, avec malice et insolence. Elle tenait un minimum à lui pour s'inquiéter comme ça, non ? Il ne lui posa pas la question, elle lui dirait surement que non, parce qu'ils étaient comme ça entre eux. Et lorsqu'elle lui proposa son aide, contre toute attente, et lui le premier surpris, il avança docilement jusqu'à elle. Il savait qu'elle était une guérisseuse et il n'avait pas peur de s'en remettre à elle. Ses naseaux effleurent brièvement les siens lorsqu'il arrive à sa hauteur, geste involontaire, mais il ne recule pas pour autant et croise son regard, regards qu'il tient quelques instants dans le sien, avant de lui montrer les plaies les plus importantes qui peinaient à cicatriser encore. Une jument a fait des cataplasmes, mais y a des blessures qui se réouvrent quand je m'entraine.

Phoenix ne porta pas attention au fait qu'elle s'inquiète. Elle tient à lui. Voilà, c'est tout. Et elle sait pour les Sables et à ce qu'elle voit, le combat avait du être sanglant. Elle retint une grimace. Elle n'aimait pas que les gens se battent, encore moins ceux qu'elle porte dans son coeur.
Contre ses attentes, il ne bronche pas et s'avance. Il acceptait son aide? Ah ben c'est cool, ça. Surprise lorsque ses naseaux effleurent les siens, elle détourne un instant le regard avant de le replonger dans le sien. Elle le soutint sans fléchir, relevant farouchement la tête. Puis, elle se reconcentre sur ses blessures. Ce qu'elle craint, c'est l'infection. Elle sort un paquet de feuilles de toutes sortes. Elle savait qu'elles étaient les plus efficaces pour nettoyer les plaies. Attention, ça va piquer. le prévint-elle juste avant de faire couler le jus sur ses blessures. Elle lui fit ensuite un cataplasme. Une pensée lui effleura l'esprit. Au fait j'ai rencontré ton père. annonce-t-elle tout en travaillant.

Il l'observe agir, elle est précise et minutieuse, sait parfaitement ce qu'elle fait. Hook fixe son petit air concentré et inquiet, et cela le fait sourire de satisfaction. Il se pavanerait comme un paon, comme il sait bien le faire, si il était en état. A son avertissement, il hausse les épaules avec nonchalance, comme si cela n'a pas la moindre importance. Mais il grimace quand même lorsque le jus coule sur ses plaies, et lui lance un regard un brin accusateur, avant qu'un rictus taquin ne s'affiche brièvement à la commissure de ses lèvres. Il la cherchait un peu. Comme d'hab. Et puis ... Quoi ? Owberine ? Mais ... Il est m... Il s'interrompe brutalement. Certains morts étaient revenus à la vie, et sa mère n'avait-elle pas eut des jumeaux ? Il aurait aimé le revoir, lui aussi, au moins une fois. Puis son regard s'assombrit brusquement, il savait très bien comment était son père, il était beaucoup plus froid que lui, plus malsain, plus calculateur et sanglant. Il cherche le regard de Phoenix. Est ce qu'il t'a fait du mal ? gronde t-il.

Elle ne se moque pas en le sentant se raidir quand le jus coule dans ses blessures. Elle n'y pensait même pas, à vrai dire. Elle était trop concentré pour ça. Elle jeta un coup d'oeil vers lui. Arrête de me regarder avec ce sourire là! fit-elle en riant. Elle lui tira une mèche de crins. Son sourire provocateur habituel finissait toujours par la faire rigoler. Elle se reconcentre sur son travail qu'elle finit avec minutie. Elle t'a donné quoi pour ton oeil, la jument qui a tenté de te soigner? Elle se recule. C'est bon, j'ai fini. J'sais que tu veux peut-être pas entendre ça, mais tu devrais réduire l'intensité de ton entrainement. Tes plaies ne cicatriseront jamais si tu ne te ménages pas un peu. conseille-t-elle. Elle repose son regard sur le sien et le soutint. Elle hoche la tête en l'entendant s'interrompre. Oui, zombie. Puis, elle fronça des sourcils. Apparamment, c'était à son tour de s'inquiéter pour elle. Non. C'est grâce à lui si on a pu guérir les contaminés. Quoiqu'il ne fallait pas être très équilibré et bien pour se rentrer du métal dans la gorge pour une simple collecte de sang. Il nous a menacé, moi et une amie, mais c'est tout. expliqua-t-elle en levant son regard brun et enflammé vers lui, tout en haussant les épaules avec nonchalance. De toute façon c'était pas une grosse menace.

Lorsqu'elle tire gentiment sur ses crins pour le réprimander, il a brusquement envie de ramener son poitrail au sien, et l'embrasser avec toute la fougue dont elle méritait qu'on l'embrasse. Il se contente de fantasmer sur cette pensée, se mordant l'intérieur des joues pour ne pas céder à ses pulsions impulsives, qui avaient redoublé de fréquence et d'intensité depuis le combat.
A sa question, il finit par hausser les épaules et affiche un air las. Tu sais bien que j'en sais rien, j'y connais rien. C'était des plantes dégueus. Il l'observe s'éloigner d'elle et ne parvient pas à réprimer un grognement d'insatisfaction quant à cela. Puis de nouveau ses traits se tirent d'agacement et de frustration. Comment veux tu que je réduise mon entrainement ? Ils m'ont défoncé à plusieurs Phoenix, ils m'ont pris les Sables, ils ont frappé ma mère qui étaient pleine. Je vais me venger, je vais les tuer. Tous.
Il affiche une mine sceptique et étonné lorsqu'elle parle de son père, de son père l'aillant aidé. Cela ne lui ressemblait tellement pas. En revanche la menace ça... Pourquoi t'a t-il menacé ? Qui est cette amie ?

Et pourquoi n'aurait-il pas cédé? Peut-être que ça lui aurait plu. Peut-être qu'elle aurait aimé. Elle qui apprécie tant sa proximité... Elle le dévisage un peu, le voyant se mordre les joues. Bien sûr, elle ne comprend pas pourquoi.
Elle retint un soupir. Ça ne l'aidait pas vraiment en fait. Mais si c'est ce qu'elle pense, elle lui a donné des anti-douleurs. Ce qui ne l'aidera pas à recouvrer la vue. Est-ce que ça va ou tu veux que j'y fasse quelque chose? demanda-t-elle. Elle l'entendit grogner et esquissa un petit sourire malicieux, dos à lui. Elle se retourna vers l'appaloosa et fit un pas, un seul pas vers lui. Comme pour le tenter, l'agacer. Puis, elle plongea ses yeux bruns dans les siens, s'imaginant la scène avec un pincement au coeur. Ça avait du être horrible. Je sais... soupira-t-elle. Fais juste attention à toi. Et si je peux t'aider, fais-moi signe.
Le sujet d'Owberine fait revenir en elle une pointe de satisfaction. Il avait vraiment peur que son père lui ait fait du mal? Céleste, une guérisseuse. On cherchait un remède pour les zombies et ton père a exigé que l'on soigne les poulains nés de zombis et de vivants. On a accepté, mais il a dit que si on ne le faisait pas, il allait trouver un moyen de revenir pour nous faire la peau, en gros. Mais bon, c'est déjà réglé alors faut pas s'en faire.

Cela ne m'étonne pas de lui. raille t-il en levant les yeux au ciel avec un sourire malgré tout amusé au coin des lèvres. Il ne fait, faisait, jamais rien gratuitement, il y avait toujours un intérêt. Il a eut des enfants avec ma mère, je pense qu'il voulait s'assurer qu'ils vivent... ajoute t-il en haussant les épaules. De tout manière, c'était réglé, le remède avait été trouvé et donné et les zombis étaient retourné là d'où ils venaient.
Il sait qu'elle joue avec lui, et cela l'agace autant que cela l'excite. Cela avait toujours été ainsi entre eux, un petit jeu incessant. Cela serait-il autrement un jour ? Il n'en savait rien. Mais il ne s'empêchait pas pour autant de la dévorer du regard, sans gênes aucunes. Je ne t'embarquerai pas là dedans... rétorque t-il d'une voix rauque. Hors de question de leur donné un motif de plus pour l'atteindre car il est lucide, il s’inquiéterait pour elle. Il fait à son tour un pas vers elle, réduisant un peu la distance qu'elle avait instauré. Mais si je viens te voir tout écorché, tu pourras peut être jouer les infirmières privées... suggère t-il avec un sourire malicieux et un regard belliqueux. Mais il adopte une mine un peu plus sérieuse en repensant à ce qu'elle lui avait dit un peu avant. Tu penses pouvoir faire quelque chose pour mon oeil ?

Ah, dont Gaya je suppose. dit-elle en se souvenant de la petite appaloosa blessée. Elle s'y était attachée, car elle ne supportait pas que l'on s'en prenne à plus petit que soi. La jument ne quittait pas son sourire en coin.
Il s'approche et son esquisse se mue en véritable sourire malicieux et son regard ne le quitte pas. Elle sent son regard la parcourir et comme toujours ça ne la gêne pas. Loin de là. Elle en profite. Féline, elle fait un autre pas vers lui. Cela en serait-il autrement un jour? Avec Phoenix ET Hooker, rien n'est certain. Les deux jouent constamment en tentant de garder un certain équilibre. Chaque seconde est un risque de tomber.
Presque vexée, elle soutint farouchement son regard. Pourquoi? C'est pas parce que je ne me bats pas que je ne peux rien pour t'aider. Et puis, c'est mon choix, pas le tien. protesta-t-elle, sachant toutefois qu'elle n'y pourrait rien s'il refusait catégoriquement. Elle soupira. Arrête parler comme ça, tu ne seras peut-être pas si blessé. répliqua-t-elle. Mais oui, je serai là. dit-elle. Elle s'avança vers son oeil et tassa son toupet du bout du museau. Elle l'observa. Je peux réduire l'inflammation si tu veux.

Il hoche la tête lorsqu'elle lui propose de réduire l'inflammation. Il y voyait déjà mieux, peut être cela serait-il encore mieux, même s'il se doutait qu'il ne recouvrirait pas une vision totale et parfaite. Hook profite de sa proximité par la ramener à lui d'un geste habile, heurtant son poitrail au sien avant de le lover l'un contre l'autre en trouvant le creux idéal pour cela. C'est mon choix si je ne suis pas capable de me battre car je m'inquiète trop pour toi. murmure t-il, son visage à quelques millimètres à peine du sien. Son regard enflammé se perd un instant dans le sien, flamboyant. Avant qu'il n'arque un sourcil curieux, sans pour autant reprendre ses distances, la gardant dans cette bulle qu'il leur avait créé. Tu connais ma petite soeur ? s'enquit-il avec étonnement.