Reconnaissance. - Aventura.

L’appaloosa sent une présence. Elle sursaute même et tente de se tourner, mais impossible. Elle tourne donc la tête, les oreilles légèrement en arrières. Elle frissonne mais ne reconnaît pas l’ombre. Qui est-ce ? Ami ou ennemi ?

L'ombre reste dans les ténèbres. Immobile. Il regarde la jument se retourner dans tout les sens pour tenter de l’apercevoir. Sans succès. Quelques phéromones de peur s'immiscent dans ses naseaux. S'en est trop. Il ne veut pas l'effrayer. " Ne crains rien, ce n'est que moi. " L'étalon s'avance et se place sous un rayon de soleil qui s'infiltrait par l'un des trous du plafond. Sa robe argenté se mit à briller de milles feux comme une boule à facette lorsqu'il se plaça en dessous.  

L'étalon ne répondit pas à l'hostilité de la jument, elle avait raison de lui en vouloir après tout il était parti sans prévenir personne. " Je suis désolé d'être parti. " dit il en tendant ses naseaux avec douceur. " Je me suis battu contre Mukech, le plus fort guerrier des parias. Et j'ai été vaincu.... " Tout doucement, il pivote pour montrer ses flancs criblés de cicatrices. Son épaule est ornée d'une plaie béante à peine refermée, large de plusieurs dizaines de centimètres.  

Il ne put un retenir un petit cri d’horreur. « C’est une blague j’espère ? Tu aurais pu te faire tuer ! », dit-elle en s’approchant pour observer ses plaies. Elle soupira et effleura son épaule de ses naseaux duveteux. « Tu es fou », souffla-t-elle.

" C'est lui qui m'a attaqué ! " se défends t il, sourcils froncés." Je n'ai fait que me défendre. Et défendre nos terres. Moi je ne voulais me battre. Il soupire. Pour une fois qu'il n'était pas aller au devant des conflits... cette fois ci c'est les conflits qui étaient venu à lui.

"Bah quand même, il est imbattable, tu aurais dû fuir", lui dit-elle, les sourcils froncés. Elle l'observa quelques instants. "Quoi de neuf sinon ?", le questionna-t-elle.

" J'ai mené le combat au début. J'ai crût que j'allais gagner... mais en réalité je pense que c'était une ruse. Il est devenu vraiment dangereux lorsque j'ai commencé à être essoufflé... Je pense qu'il attendait juste que je me fatigue. Après ça, plus la force de fuir. " Il se mord les lèvres. Elle avait raison. Il se sentait bête de ne pas l'avoir compris plus tôt. " Pas grand chose, je suis arrivé ce matin. Et toi ? "  

Aventura baissa les yeux quelques instants, gênée. Devait-elle lui dire qu’elle était désormais en couple avec Snow ? Indécise, elle pinça ses naseaux et ne dit rien, la tête légèrement baissée.

Winterfell est surpris par sa réaction, pourquoi semblait elle si taraudé de l'intérieur. Extérieurement elle semblait si triste. " Eh.. Qu'est ce qui va pas ? " demande t il d'une voix douce en mettant sa tête à la même hauteur que la sienne. " Tu es malade ? Tu es blessé ? Si quelqu'un t'a fait du mal tu peux me le dire ! J'irais lui boxer la croupe y'a pas de soucis ! "

« Non.. Ce n’est pas ça.. Je ne veux pas te faire de mal », souffla-t-elle en laissant aller quelques larmes. « Je suis en couple avec Snow, enfin je crois.. », finit-elle par lâcher.

Winter écoute passivement la petite jument toute troublée. Ses oreilles sont en avant, il est attentif mais son visage est neutre. Personne ne peut deviner quelle émotion l'habite. Il reste immobile comme cela pendant plusieurs secondes avant que .... " MAIS C'EST UNE SUPER NOUVELLE !! ! " s'exclame t il à pleins poumons, son brouhaha se répercute dans les parois environnantes. On aurait pu l'entendre à l'autre bout des terres. Il piétine le sol comme un poulain surexcité puis finit par se calme en lui donnant tout de même de petits coups de museau taquins sur l'épaule. " Je suis trop content pour vous " dit il, des étoiles pleins les yeux. Et oui, il le pensait. Même si une certaine amertume enserrait son coeur, il savait que c'était mieux pour elle. Winter n'aurait pas pu être un meilleur compagnon, il se sait trop frivole, trop instable. La jument méritait mieux. Malgré tout, il ne pouvait renier ce lien d'attachement qui l'unit à Aventura qu'il considérait un peu comme sa petite soeur de coeur.

Elle fut rassurée qu’il ne lui en veuille pas. Elle pressa ses naseaux sur l’encolure du gris avec un regard amusé et comblé. Elle était heureuse qu’il le prenne ainsi. Elle le considérait presque comme son meilleur ami. Elle savait maintenant qu’elle pouvait tout lui dire.