A gentle beating heart is swept away by sin.

Myosotis longeait la rivière. Elle espérait tomber sur une source d'eau potable, mais c'était loupé. La couleur et l'odeur de la rivière ne lui donnaient pas envie. Sans parler des nombreux détritus qui remontaient à la surface de temps en temps, lorsqu'ils n'y flottaient pas. Elle soupire. Comment survivre dans de telles conditions ?
La dorée s'arrête finalement face à la rivière. L'odeur de ses chaleurs se fait de plus en plus entêtante, et de temps en temps, une idée vient lui titiller l'esprit. Elle aimerait tant connaître de nouveau la joie d'être mère. Mais surtout, elle aimerait tant pouvoir de nouveau se blottir contre quelqu'un... Un nouveau soupir lui échappe. Elle est seule, plus que jamais elle ne l'a été.

Son regard azuré se perd dans les méandres de la rivière polluée. Les déchets tourbillonnent à certains endroits, lorsqu'ils ne suivent pas la direction ordonnée par le courant. Les animaux aquatiques avaient-ils survécut à tout ce bazar ? Que risquait-on, à boire cette eau ? Ou même à simplement la toucher ? Et si elle entrait dedans... ? Elle fait un pas de plus vers la rivière, son cœur lui fait tellement mal. Et si elle rejoignait pour de bon ses enfants ? Un léger sourire éclaire son visage à cette pensée. Oh, ce qu'elle aimerait les enlacer de nouveau. Ses prunelles se teintent de larmes, transparentes et salées. Pourquoi avait-elle aussi peur de la mort, elle qui avait tout perdu ? Elle soupire et recule d'un pas. Une légère brise se lève, dans son dos. Il lui apporte une odeur qui n'est pas désagréable et surtout connue ; Demetors. Myosotis se retourne alors, pour le chercher du regard. Il est là, devant elle. Les rayons du soleil illuminent avec superbe sa robe dorée. Il n'a pas perdu son charme. « Demetors, tu es vivant ! » s'exclame-t-elle, les prunelles brillantes.

Son regard parcourt rapidement le corps de l'étalon. Il ne semble pas blessé et cette nouvelle la ravie. Elle meurt d'envie de l'enlacer, pour chasser toute la tristesse qu'elle a dans le cœur. « Non... Tout va bien. Je suis juste un peu nostalgique du passé. » réplique-t-elle. Elle ne veut pas lui raconter pour Kieser et tout le reste. Elle l'avait déjà raconté à Sueño et ça avait été plus douloureux qu'autre chose.

« Non... Je me sentais pas capable de livrer bataille. » souffle-t-elle, gênée. Elle s'était un peu entraînée pourtant, mais visiblement pas assez. « Et toi ? » demande ensuite Myosotis. Dans ses souvenirs, il lui avait dit qu'il ne comptait pas y participé non plus. Mais peut-être avait-il changé d'avis.

Il la couve d'un regard bienveillant et plein de douceur. Le coeur de Myosotis se met à battre plus vite. Elle lui offre un sourire doux. « Je sais bien. Mais j'aurai tant aimé aider... Un ami est mort sur le champ de bataille. » souffle-t-elle, peinée . Elle n'arrête pas de se dire qu'avec des personnes en plus, le cours des choses aurait pu changer. « J'avais tellement peur d'apprendre ta mort... » reprend ensuite la dorée, les larmes aux yeux. Elle ne savait pas pourquoi elle s'était autant attachée à lui, elle le connaissait qu'à peine. Peut être parce qu'il avait été le premier mâle a lui prouver qu'ils n'étaient pas tous pareils...

Elle s'efforce de chasser les larmes qui obstruent sa vue. Ses paroles lui font chaud au cœur. Ainsi, il a eu peur pour elle ? Une bouffée de chaleur se répand dans tout son corps. Si elle aurait pu, elle aurait rougit. « Je ne pensais pas que quelqu'un puisse s'inquiéter pour moi... » souffle-t-elle timidement en venant chercher le contact de Demetors. Ses naseaux glissent doucement sur son épaule.

Elle ferme les yeux à son contact. Elle aimait tant se lover contre lui. C'était indescriptible... A ses côtés, elle se sentait protégée et appréciée. Elle se sentait... Vivante, tout simplement. « On n'a jamais fait attention à moi... » répond Myosotis. La seule personne qui l'avait aimée au point de s'inquiéter pour elle... Ce fut sa mère.

Si elle était tombée sur les mauvaises personnes ? Et comment ! C'était une certitude. « J'ai fais beaucoup de mauvaises rencontres dans ma vie. » finit-elle par avouer à Demetors, à demi-mots. Surtout du côté de la gente masculine, mais ça, elle le tait. Elle n'a plus réellement envie d'y penser.