le néant.

Quelle galère que celle de parcourir ces terres escarpées sans réellement connaître sa destination !
L'étalon pie avance difficilement dans ce lieu, ce lieu qu'il découvre. Terres détruites, des décombres entassés de parts et d'autres jonchent le sol. Où débarque-t-il, encore ? Quel est ce sombre délire de bien trop mauvais goût ?

Il plisse les yeux, la poussière vient emplir ses poumons et perturber sa respiration, Udjo ne peut se retenir de tousser. Visibilité réduite, à la merci de dieu seul sait quel prédateur. Il ne cesse de s'enfoncer, avant de manquer de trébucher pour finalement s'arrêter sur une plateforme plus ou moins stable. Il hennit, d'un coup, là, à la recherche d'une quelconque présence.

Qu'est-ce qu'elle faisait là de nouveau ? Eh. Il n'y a plus grand-chose à voir dans ces terres autrefois si merveilleuse et rempli de souvenirs mais désormais, ils font face à des endroits dangereux. Léïne avait décidé de revenir sur ce lieu qui avait servi comme champ de bataille, la poussière lui compliquait la tâche à remarquer une autre présence mais elle n'était pas devenu sourde. Un espoir de rencontrer quelqu'un se fît entendre alors elle s'avança vers l'origine du bruit.

La tête haute, les oreilles qui s'agitent et s'orientent dans tous les sens à chaque seconde, le jeune entier se perd à tenter de percevoir une quelconque forme de vie. Perché sur sa plateforme qu'il finit par quitter, lorsque des effluves lui signalant la présence de quelqu'un d'autre lui chatouillent les naseaux, à nouveau, il hennit, doucement, comme pour s'assurer que cette présence est réelle quand une silhouette noire se dessine peu à peu au travers de la poussière virevoltant autour d'eux.

Ses sens ont toujours été aux aguets et surtout, dans ces instants-là. De nouveau un hennissement, à quoi servait-il celui-là ? Joueuse, un fin sourire se glissa sur les lèvres de l'ébène qui se stoppa sans apercevoir le visage de l'inconnu. Elle était là, silencieuse tout en l'observant à travers la poussière.

Grand gamin avec trop d'entrain, sans nul doute. Son regard émeraude qui s'arrête sur cette sombre inconnue qui semble maintenir une distance entre eux. Il ne l'aperçoit que peu, aussi cela suffit à le frustrer quelques peu, alors que ses oreilles sont pointées en direction de la jument.

Il avance de quelques pas pour finalement s'arrêter. Peut-être qu'elle ne veut pas de lui, près d'elle ? Ah, ces juments, quelle complexité ! Le doré patiente, son air enjoué collé au visage.

Enfant insolente, surtout. La panthère s'avança à son tour, ne justifiant aucune limite de distance. L'émotion de l'inconnu intrigua cette enfant à la découverte de nouvelles choses, mais pourquoi avait-il un air toujours aussi enjoué ? Innocent même ? Son silence était son seul masque.

Et enfin, elle daigne avancer, ses prunelles la détaillent avec curiosité dès lors qu'il peut la voir à peu près clairement. Visiblement pas de limite de sa part, chose qui surprend presque Udjo qui finit par lancer un Bonjour ! avec plein d'entrain.

Il semblait si innocent et joviale à la fois, malgré l'ambiance qui règne dans ces terres. C'était comme une petite lumière qui égermait dans son cerveau, rêvait-elle ? La prise de champignon, ce n'est vraiment pas bon. Elle s'approche, petit à petit, cassant la distance entre les deux et touche l'encolure de l'inconnu avant de le mordre légèrement. Allait-il crier ou bien ne rien faire comme un fantôme ?

Udjo, il n'aime pas les jours sombres, il n'aime pas la tristesse et la désolation, bien qu'ça lui arrive : il n'est pas niais non plus. Mais malgré l'ambiance sinistre de ces terres, il ne pouvait s'empêcher d'être.. Lui ? Après tout : il était vivant, en pleine forme, que demander de plus ?

Et la mystérieuse inconnue qui s'approche, brisant toute distance alors qu'un contact s'effectue, suivi de la morsure qui fera coucher les oreilles du mâle, posant cette fois un regard interrogateur mais pas moins mécontent sur la jument. Qu'est-ce qu'elle lui veut ?

L'attente semblait tellement longueeee, il n'avait pas réagi. C'était un fantôme ? Ses yeux s'arrondissent, toujours près de lui. T'es un fantôme ? Pourtant, il avait une odeur, de la chair. Qu'est-ce que ça pouvait emmener loin les herbes.

Il se tourna vers elle, ancrant ses yeux émeraudes dans les siens. Mais non ! Ca existe pas, les fantômes ! qu'il lance alors, le gamin. Sur qui était-il tombé, encore ? L'entier resta ainsi, une oreille en arrière, l'autre en direction de la demoiselle. Comment tu t'appelles ?

Elle l'observa de nouveau mais cette fois-ci, avec des yeux un peu plus apaisés par sa présence. Au pire des cas, ça lui importe peu si c'est un fantôme ou non. Léïne, et... toi ?

Le peu de pression chez le jeune mâle finit par redescendre. Il lui faudrait du temps avant de se faire à ces nouvelles terres, ces nouvelles rencontres. Cela ne paraissait finalement pas si évident que ça. Udjo, il lui adresse un léger sourire.

Son combat avec Shree l'avait légèrement malmené, elle n'avait pas toute sa tête. Léïne tourne alors son regard vers le champ de ruines. Qu'est-ce que tu fais par ici ?

Udjo suivit le regard de la jument ébène. Je suis arrivé ici un peu par hasard, qu'il répond, franchement, mais visiblement.. ce n'est pas vraiment l'endroit idéal.