► goodnight darling

pas de photo, je suis sur le tel


Ils venaient tous de pénétrer dans une forêt dense, pour y trouver repos et tranquillité. Installé dans une clairière à l'abri des regards, le troupeau s'arrête pour une nuit de repos. Ils l'avaient tous mérités. Proche de Njörd, la colombe lui dépose un baiser et décide de s'éloigner pour admirer les paysages aux alentours.
Après dix minutes de marche, elle trouve une petite cascade, pas plus de cinq mètres de hauteur. Au loin, on entendait des vagues s'échouer avec douceur sur une plage, et le chant des oiseaux se faisait plus rare. Le ciel changeait de teinte avec le déclin du soleil ; l'endroit était parfait.

Derrière, des bruits de feuilles. Et dans la pénombre, une silhouette bicolore.

X A N D E R

Il avait aperçu sa silhouette blanche contrastant en parfaite opposition avec celle de son compagnon, du moins celui qu’il avait pensé/deviné être son compagnon lors de l’appel d’Hekâ. Ils marchaient dans un groupe en amont du sien. Lorsqu’elle s’éclipsa après avoir embrassé l’étalon noir, il la suivit sans bruit, sans s’en cacher non plus pour autant. Il avait néanmoins appris à se mouvoir avec finesse, il en allait de sa survie autrefois.
Le sentier qu’elle emprunte débauche sur une jolie cascade, préservée des regards par l’épaisse cuirasse d’arbres qui semblaient la protéger. Il avance, sortant de la pénombre, les yeux levés sur les hauteurs les entourant. Roches, eau, feuillages, jusqu’à la teinte rose orangé du ciel, rien ne lui échappa et il ne laissa rien lui échapper. Une sorte d’émerveillement enfantin illuminait son regard, la bouche légèrement entrouverte par la stupéfaction.

Dévoilant son corps peu à peu sous la faible lumière d'un soleil qui disparaissait doucement, X s'avançait doucement dans sa direction. Un rictus échappe à la colombe, qui creusa ses lèvres cendrées lorsqu'elle réussit à le reconnaître, son visage et le nom qui allait avec. Son regard d'or parcourant furtivement le corps de ce dernier, elle le laisse venir jusqu'à sa position sans dire un mot, son rictus se transformant en sourire en le voyant ainsi, bouche-bée face au théâtre de lumière et couleur qui se jouait au-dessus de la cascade. Tu n'as jamais vue un tel spectacle ? demande-t-elle à tout hasard, ce doutant bien évidemment que la réponse sera négative. Déviant son doux regard vers le ciel, Lyra ferme finalement ses yeux pour profiter des parfums présents.

Sans quitter le lieu du regard, il avance machinalement vers elle lorsqu'elle prend la parole. Elle était l'une des rares à qui il avait confié qu'il avait été aveugle pendant quelques années, avant de pouvoir enfin découvrir le monde peu de temps avant son arrivée sur GS. Ses yeux clairs quittent enfin les cieux pour descendre sur la silhouette de Lyra (elle est pleine du coup ou pas ?). Ses mots lui arrachent un sourire amusé, amusement qui finit par céder sa place à la malice lorsqu'elle ferme les yeux et semble s'imprégner des lieux autrement.Tu n'as jamais vu un tel spectacle ? renvoie t-il avec espièglerie, car lui, voir s'était longtemps défini par la manière qu'elle employait actuellement.

non, c'était une saillit qui n'a aboutie sur rien :3

La réplique de l'étalon arrache un sourire incontrôlé à la jument, qui ne s'arrête pas pour autant de discerner les parfums autours d'eux. Il y avait d'abord le sien, très corsé et agréable, une fragrance magnétique qui séduit par sa composition unique faite de contrastes. Plusieurs odeurs de fleurs qu'elle ne connaissait pas, ne s'y étant jamais préoccupée. Et, un peu en retrait, le sel de la mer qui flottait jusqu'ici grâce à une brise fraîche et légère. C'est tellement agréable. souffle-t-elle dans un doux murmure, sans se rendre compte qu'elle vient de penser tout haut. Elle ouvre ses yeux à nouveau pour les laisser glisser sur l'eau de la cascade qui tombe avec légèretée, accompagnée d'un chant mélodieux.

X la laisse contempler les lieux dans les ténèbres, un petit sourire mutin aux lèvres, ne la dérangeant pas dans sa concentration. Il avance au coeur du lieu, les sabots à l'orée du bassin de la cascade qui créait quelques remous ici et là. Le pie observait avec minutie le jeu de l'eau, avant de remonter en amont. Les pierres luisantes et tranchantes scintillaient sous les derniers rayons du soleil, et le ciel commençait à emprunter des couleurs violettes, indiquant le passage imminent aux cieux sombres de la nuit. L'odeur salée de la mer finit par venir lui chatouiller les naseaux, et son visage prend la direction que ces effluves lui montrent. La mer. Il ne l'a encore jamais vu. Une idée vient germer dans son esprit et un éclat malicieux danse dans son regard océan. Tu as senti la mer ? s'enquit-il auprès de Lyra. N'ouvre pas les yeux, guide moi jusqu'à elle, sent la, ressent la. Un défi, et pas des moindres, mais ne lui avait-elle pas dit qu'elle aurait aimé voir tel qu'il avait vu le monde durant quelques années ?

Lyra en avait presque oubliée la présence de Xander à ses côtés, trop profondément ancrée dans sa contemplation sensorielle. Les naseaux ronds, elle hume les parfums qui viennent jusqu'à elle, les yeux toujours fermés. Sursautant lorsque l'étalon pie lui adresse la parole, elle pose sur son visage ses yeux dorés accompagnés d'un mince sourire doux, très touchée de pouvoir admirer les choses sous un angle nouveau. A sa seconde réplique, la colombe hausse un sourcil imaginaire, suivit d'un geste machinale de ses épaules pour fermer à nouveau les yeux. Elle aime les défis, et celui-ci est particulièrement intéressant à relever. Lyra sent son coeur battre la chamade dans sa cage thoracique, sous la pression de ne pas savoir où X peut se situer par-rapport à elle. Derrière, devant, à droite.. La blanche redresse sa tête lorsqu'elle parvient à capter de nouveau les effluve du sel de la mer, un peu désagréable cependant, mais décide de se prêter au jeu et fait demi-tour pour suivre les ondes du parfum. Un peu maladroite, elle manque à plusieurs reprises de tomber en cognant ses sabots contre des racines, et se cogne même contre le tronc d'un arbre. Ah ! Il me faudra un peu d'entraînement dit-elle en bonne joueuse. Mais ce n'est pas ce petit accident qui lui fait tomber les bras, et la jument repart de plus belle sur la trace de la mère.

Au bout d'une dizaine de marche, le sol dur plus tôt est devenu moue, chaud - bien qu'il semble refroidir avec la nuit à venir - et le doux bruit mélodieux des vagues qui lèchent le banc résonnent en ce lieu. La colombe s'arrête à quelques petits mètres du bord, ouvrant ses yeux pour parcourir l’horizon. C'était magnifique. Elle dépose ses yeux ambrés dans ceux de X, un large sourire fière et enfantin sur le visage.

X laisse un sourire en coin glisser sur la commissure de ses lèvres en la voyant accepter le défi, et la laisse prendre les devants, la suivant docilement, quelques mètres en arrière. Il la voit avancer d'abord hasardeusement, puis suivre une piste, la piste. Il continue de la suivre en retrait, observant la flore vivant à l'orée de la mer. C'était des choses qu'ils connaissaient tout deux, mais qu'ils apprenaient à découvrir de manière différente. Elle avec l'ouïe et l'odorat, lui avec la vue. Xander repose néanmoins un instant les yeux sur elle pour analyser sa progression, et il commence à ouvrir la bouche pour la prévenir du tronc face à elle, puis se ravise. Cela faisait malheureusement partie des l'apprentissage, il fallait parfois chuter pour mieux se relever, et cela pouvait être douloureux. Mais Lyra est tenace et courageuse, loin de la faire baisser les bras, cela semble ne faire que redoubler son envie d'y arriver.
Bientôt la terre se transforme en sable, les arbres se font plus rares, puis inexistants, et face à eux ne reste plus qu'une immense étendue d'eau salée. Le soleil ne se voyait presque plus à l'horizon, rencontrant le bout du monde pour disparaitre et céder sa place à sa maitresse la lune. Il vient se poster aux côtés de Lyra et ferme les yeux, laissant la brise de l'océan lui caresse le visage et venir danser dans ses crins flamboyants. Lorsqu'il les rouvre doucement, il se dépose dans ceux de la jument blanche, son sourire devenant contagieux, lui en rendant un naturellement charmant ainsi que charmé, conquis par la beauté des lieux. X avance, fait quelques pas avant de faire de nouveau face à Lyra, continuant néanmoins sa lente progression vers la mer, à reculons. Alors votre avis sur cette expérience mademoiselle ?

Elle en avait vue, de belles plages immenses et splendides ; mais celle-ci sortait du lot. Le sable chaud, réchauffé par une journée où la température avait été haute, n'est pas de couleur beige, mais tire plutôt vers le noir, où contraste plusieurs petits cailloux blancs. La jument blanche approche ses naseaux de la surface, soufflant dessus pour voir ce qu'elle a de différent mis à part sa couleur. Rien, même pas une odeur spéciale. Elle repose ensuite ses yeux d'or dans l'océan profond et captivant du regard de X, étouffant un faible rire dans le fond de sa gorge et le voyant marcher à reculons. Vraiment impressionnante.. avoue-t-elle avec douceur, mais toujours avec cette puissante envie de recommencer. Comme une drogue. Elle fait quelques pas dans la direction du bicolore, le suivant jusqu'à la mer. Je trouve la sensation captivante. Je ne pensais pas sentir autant de parfum dans l'air.

(Désolée pour le retard )

Ses yeux avaient quitté les siens un court instant, le temps de se perdre à ses sabots, captivé par la couleur du sable, sans savoir qu'il était rare de voir des plages avec de telles nuances. Il relève ses pupilles claires jusqu'aux siennes lorsqu'elle répond, et laisse glisser un léger sourire à la commissure de ses lèvres. X ne s'arrête toujours pas, emportant Lyra dans son sillon jusqu'à la mer. On a énormément à apprendre du monde qui nous entoure. confie t-il, s'immobilisant cette fois lorsque l'eau salée vint lécher l'arrière de ses paturons. Il penche légèrement la tête de côté, un éclat malicieux dans les yeux, un air espiègle sur le visage. Mais ça fonctionne aussi sur nous. La découverte de l'autre, en délaissant la vue. Tu pourrais essayer avec ton compagnon. souffle t-il, taquin bien que sérieux.

tu bosses, c'est normal

A sa première réplique, la jument blanche hoche la tête doucement, entièrement d'accord avec ses propos. Jusqu'à hier, tout ce qu'elle avait apprit pendant ses voyages, c'était que le monde regorge de paysages tous aussi magnifiques. Du froid, au chaud. Qu'il y a aussi dans des contrées lointaines, de nombreuses croyances très différentes, des cultes, des habitudes étranges. Les hommes, aussi. Ces bipèdes bizarre dont elle n'avait jamais entendu parlé. Et aujourd'hui, avec X, la découverte d'un monde olfactif.
Lyra le dépasse lorsqu'il s'arrête, pour plonger ses membres dans l'eau salée un peu plus long, réprimant un frisson qu'elle ne saurait qualifier d'agréable au non. Mais ça fonctionne aussi sur nous. La découverte de l'autre, en délaissant la vue. Tu pourrais essayer avec ton compagnon. Un léger et bref sourire survole les lèvres de la jument blanche, dos tourné au bicolore. Cette idée semble alléchante, intéressante. Mais son coeur se serre, et la demoiselle balaye l'horizon de ses yeux caramels. C'est une bonne idée, en effet.. souffle-t-elle sans rien dire de plus, un peu perdue dans ses pensées. Le touché est un sujet tabou ces derniers temps, et Lyra essayait tant bien que mal de dépasser tout ça.

Alors que pour lui, le touché avait été un élément de survie et de découverte à un certain moment donné de sa vie, et il restait toujours important pour lui, ne parvenant pas à s'en défaire, ne voulant pas s'en défaire.
X fait volte face et vient se glisser à ses côtés, l'eau fraiche s'enroulant autour de ses jambes, les faisant disparaitre à mi canon. Ses flancs effleurent légèrement les siens, son épaule flirte avec la sienne, et son regard est rivé sur l'horizon où le soleil ne brillait plus mais dont les lueurs resplendissaient encore dans le ciel pour quelques minutes éphémères, avant que la nuit ne reprennent totalement ses droits. Ses yeux, qu'on aurait pu apparenter au reflet de l'océan face à eux, finissent par se glisser subtilement sur le visage angélique de Lyra, qui semblait perdu dans ses pensées. Les terres dont tu avais parlé lors du rassemblement pour l'exode, c'étaient tes terres natales ? questionne t-il, curieux.

Alors que le ciel s'assombrissait peu à peu au fil des secondes, des minutes, les yeux de la demoiselle demeurent étincelants, brillants par les doux reflets lunaires. Des rayons certes faibles, mais néanmoins présents. La question que le bicolore lui pose, tire Lyra de ses pensées, qui s'était légèrement faite envoûtée par la tendre mélodie des vagues qui s'échouent à leurs pieds. Elle fit mine de réfléchir, plus surprise par le fait qu'il ai réussi à l'entendre lors du rassemblement, ou plus sur le fait qu'il l'ai écouté. Non, c'est des terres que j'ai vaguement habitée durant un court moment. répond la demoiselle avec un sourire, déposant à nouveau ses yeux ambrés sur l'horizon. Mes terres natales n'étaient pas magiques. On n'avait qu'une vaste étendue de plaine.

Il est presque déçu, déçu pour elle, qu’elle n’est pas eut de vastes et luxuriantes étendues à arpenter et découvrir lorsqu’elle était enfant. Tu faisais quoi alors pour occuper tes journées ? questionne t’il de nouveau, un léger sourire aux lèvres, sa curiosité jamais réellement rassasiée.
Quelque chose au loin le pousse à détourner son attention de Lyra, sans qu’il ne puisse clairement déterminé de quoi il s’agissait. Regarde. souffle t’il en désignant des naseaux l’endroit en question, commençant à faire quelques pas dans cette direction.