▴ last game

Hooker avait découvert le lieu il y a peu, et n'était pas parvenu à le quitter. Sans doute par nostalgie, mélancolie peut être aussi un peu. Il était debout au pied du volcan, face au torrent de feu qu'il ne pouvait voir mais qu'il pouvait sentir et ressentir, ce qui lui arrachait une flopée de frissons à chaque nouvelle vague de chaleur qui se dégageait d'en bas.

Lui non plus ne parvient pas à s'en détacher. Sans doute parce qu'il lui rappelle les mêmes souvenirs. A la fois beaux et douloureux. Et ils ne sont pas frères pour rien. Mais que son aîné ne puisse pas à nouveau voir la couleur et le spectacle de la lave est injuste. Et même, inacceptable. Qu'il ne puisse plus voir tout court en faite. Hook. lance le jaguar en un souffle. Il pose ses naseaux sur l'encolure de son frère et inspire profondément son effluve. On s'arrête ici alors?

Avant même que son nom soufflé par son petit frère ne vienne caresser sa peau, il avait senti sa présence, s'imposant aussi puissamment que les souvenirs intenses qui l'accablaient. Il appuie légèrement son encolure contre ses naseaux lorsque leurs peaux entre en contact. Visiblement. murmure t-il doucement, relevant le visage vers le sommet du volcan, comme s'il pouvait le voir. Je ne sais pas si c'est de l'ironie ou de la clémence. Il parlait de cet endroit. Était ce pour les narguer ou pour faire passer avec plus de douceur la perte et l'abandon de leurs terres ? Comment va June ?

Considérons cela comme de la clémence. dit-il calmement, Au moins, même ici nous aurons un point d'ancrage. Un repère du passé. Même si ça reste différent. Asmund le voit comme ça. Il apprend à aimer la vie comme elle vient. A relativiser et à agir avec sagesse, maintenant que sa colère est enterrée et ses rancunes mises de côté. Mais il sait qu'à partir du moment où il parvient à apaiser son esprit, celui de quelqu'un d'autre n'en sera que plus effarouché. Et cette conséquence l'entraîne sans cesse dans un cercle vicieux. Elle se porte bien. Je vais commencer à lui apprendre à se battre, elle en aura besoin. ça le touche que son frère se préoccupe de sa fille. Il est soulagé de se dire qu'il n'est pas le seul à veiller sur elle. Et nous devrions faire de même.

La sagesse de son frère lui arrache un sourire mi amusé mi fier. Lui était toujours dans l'excès, dans l'explosion. Il réfléchissait aux conséquences de ses actes et paroles seulement après les avoir fait ou dit. Hook n'était pas stupide, loin de là, cela en aurait arrangé certains. Mais il était tel un volcan en activité, menaçant toujours d'entrée en irruption à la moindre petite étincelle.
Il est rassuré en entendant que June va bien, et en profite pour se promettre silencieusement d'essayer de passer un petit peu de temps seul avec elle. Il reste un instant silencieux face au désir d'entrainement d'Asmund envers sa fille, se questionnant sur ses propres envies concernant Aulia. Il était trop protecteur, comme il l'avait été envers Bryséis, comme il l'était envers Enja, et comme il l'avait été avec Gaya. Gaya… Il retient un soupire. Il espérait, où qu'elle soit, qu'elle aille bien. Si Aulia traine dans les parages quand tu entraines June, essaie de voir si ça peut l'intéresser aussi. Il retient un bonne chance amusé, sa fille étant une véritable petite tornade.
Ses muscles se tendent lorsqu'Asmund propose de reprendre eux aussi les entrainements. Hooker est comme un môme à l'intérieur, et s'il avait eut justement l'âge de le faire, il sautillerait d'impatience. J'attendais ça avec impatience. confie t-il à Asmund dans un sourire carnassier. T'as pas intérêt à me faire de fleurs. l'avertit-il néanmoins, s'éloignant un peu pour lui faire face.

Le jeune étalon hoche la tête, acceptant avec ravissement la requête de son frère. Asmund prof Ça ne le dérange pas, en vérité. Si cela peut aider les petites à se défendre, il est le premier à se rendre utile. Surtout qu'il n'est pas certain que la vue de Hook lui aurait permis d'évaluer correctement les fautes ou progrès de sa fille. Bien que plus le temps passe, plus il s'y habitue. Enfin, on ne s'habitue jamais réellement aux ténèbres, on apprend juste à vivre avec.
Il reconnait bien en son aîné la réputation qu'il a toujours eu, lorsqu'il voit l'entrain qui suit sa proposition : un redoutable combattant, toujours prêt à en découdre. Asmund s'ébroue avec souplesse et recule de quelques pas. N'y compte même pas. révèle t-il avec un rictus prometteur. Bien qu'il ne prenne pas plaisir à blesser son frère, il sait que si il veut progresser il n'y a aucune autre d'alternative. Alors pour commencer son échauffement, le félin charge lourdement les flancs du Roi déchu.

(On fait avec nos points actuels ou avec moins pour que ça aille plus vite ?)

Hooker essaie de se concentrer, d'analyser tout ce qui l'entoure. Mais il faut que son attention soit à la fois efficace sur les odeurs, sur les bruits, sur les mouvements que peuvent ressentir et appréhender son corps. Il devait être partout à la fois, c'était encore un exercice complexe et fatiguant. Asmund charge mais il n'arrive pas à identifier où l'impact aura lieu, cela va trop vite, et quand enfin il le décèle sur sa gauche c'est trop tard pour parer le coup et il se fait lourdement impacter les flancs. L'air se vide brutalement de ses poumons et il vacille de plusieurs pas, pour finir par chuter sur le côté. Bien, excellent, son frère n'allait pas le ménager et c'était ce qu'il voulait. Il se releva prestement, son corps lui faisait déjà mal, souffrant du manque d'entrainement depuis trop longtemps. En se relevant, il pris le temps d'identifier l'emplacement de son frère, pour éviter de perdre du temps à le faire une fois debout et ainsi lui laisser tout le loisir d'esquiver son attaque. Ainsi, il se jette dans sa direction, sans pouvoir dire quelle zone précise il vise, il enroule son encolure contre son poitrail et projette son épaule en avant pour donner assez de puissance à son coup.

Le désavantage d'affronter un aveugle, c'est que son regard ne risque pas de trahir là où il compte viser. Ainsi si le coup est bien porté, on ne peut même pas compter sur ses réflexes si l'adversaire est vif. Et la vivacité est l'un des traits de Hooker, et en sachant qu'il n'a pas peur d'essayer.. Même si il ressent amèrement la douleur, Asmund ne peut s'empêcher de sourire en voyant que son frère est parvenu à le toucher. Afin de profiter de la proximité de son aîné, le jaguar saisit fermement la peau du garot de celui-ci et le tire violemment sur la droite pour tenter de lui faire perdre de nouveau l'équilibre. Il faut qu'il travaille ça.

(Celui qui descend le premier à 12 pts ou on part de 12 pts jusqu'à 0 ?)

Quelle sensation étrange de se sentir jubiler alors qu'il venait de frapper son frère, sa chaire, son sang. Mais il était parvenu à le toucher, et non sans force. Mais As' ne lui laissa pas le temps de savourer sa satisfaction et sa fierté, qu'il lance un nouvel assaut, ses dents se refermant sur la peau fine de son garrot, essayant une nouvelle fois de le déstabiliser. Là encore, il jubile intérieurement, ravi de voir son cadet l'attaquer sur ses principaux points faibles. Cependant cette fois, il ne chute pas, se rattrape de justesse en ancrant fermement ses sabots au sol et profite de la proximité d'Asmund pour balayer l'un de ses antérieurs de son postérieur, essayant à son tour de le déséquilibrer.

Loin de s'y attendre, Asmund est surpris et ne manque pas d'être déséquilibré. Son genou chute violemment sur le sol dur et le poids de son corps sur son antérieur accentue la douleur. Lorsqu'il se relève, il perçoit la longue entaille qui fait le tour de son articulation. Malgré le sang qui s'écoule, le fauve garde le silence pour que le combat ne cesse pas. Ils n'ont pas encore finit de s'entraîner. Afin de perdre l'esprit de son frère, il recule d'un pas et reste tout à fait immobile. Hook sait pertinemment où il est, mais ne risque pas de soupçonner là où il le touchera. Du moins c'est ce qu'espère l'appaloosa. Sans prévenir, il se jette sur l'encolure de son frère qu'il frappe lourdement avec son antérieur encore valide.