° Les pieds dans l'eau

♣ Nhorio

Je marchais les pieds dans l'eau. La tête haute sans but précis.

Le grand ébène rodait autour du grand lac d'un pas calme, la tête fièrement dressée. Il lui semblait avoir senti une odeur inconnue et c'était donc tout naturellement qu'il se dirigeait vers le jeune étalon noir.

Le son de tes pas sur l'eau - les seuls sons intéressants pour le moment- résonnaient dans ma tête. Je perçus finalement une odeur nouvelle. Je cherchais du regard sa provenance, en étalon noir progressait fièrement vers moi. Serais-je quelque part où je ne devrais pas ? Bonjour. Lançai-je simplement.

Njörd n'avait pas l'habitude de chasser des inconnus des terres de son clan, du moment que l'individu en question ne représentait aucun risque et qu'il ne s'approchait pas trop du camp. Ce fut donc pourquoi il s'approcha calmement, un sourire poli aux lèvres. Bonjour. Vous êtes ?

L'étalon noir ne m'avait pas l'air bien agressif, mais sait-on jamais. Je pouvais être là où je ne devrais pas. Nhorio et vous ? Je fis un léger sourire, de politesse et qui était devenu pour moi un ornement habituel.

Nhorio. Ça ne lui disait rien, mais il était ouvert à cette rencontre. Je m'appelle Njörd. Je suis... le leader des Orosymal, si ça peut vous aider à savoir qui je suis. dit-il avec un petit sourire gêné. Il n'était pas tout à fait à l'aise de se présenter ainsi, il trouvait cela bien prétentieux. Mais bon, quand il le fallait, il le fallait.

Je n'avais pas eus besoin qu'il me dise quelle fonction il occupait, car Esquisse et Jiyuu m'en avait déjà parlé. Vous êtes le père d'Esquisse, non ? Je pouvais aussi me tromper et avoir retenu un mauvais nom. Après tout, je n'étais pas grand chose dans l'immensité de ce monde, alors ma mémoire pourrait avoir des limites très faible.

Njörd cligna des yeux puis, afficha un petit sourire. Il ne s'attendait pas à ce qu'un grand gaillard comme lui connaisse sa fille. Oui, c'est bien moi. affirma-t-il alors. Tu la connais, je suppose.

Un grand gaillard ? Je n'avais que la carrure d'un grand gaillard, sinon je serais une peluche vivante. Je lui rendit son sourire. Oui, je l'aie rencontrée il y a peu de temps, elle est vraiment adorable. Bon je trouvais tout le monde adorable, mais ce n'était pas grave.

Le noiraud était toujours très heureux de recevoir des bons commentaires sur sa fille adoptive. Bon, et sinon, que fais-tu par ici ?

Là maintenant, rien du tout, mais je cherche le camps Orosymal depuis un moment. Oui j'étais vraiment distrait pour ne pas savoir où se trouvait le camps du clan qui m'intéressait. Mais comme vous êtes là, je voulais savoir ... heu ... s'il était possible ... Je ne savais pas trop comment demander cela. Intégrer votre groupe. J'avais finis ma phrase tout bas, comme gêné de devoir demander cela alors que je ne le connaissais pas.

Un petit sourire amusé se forma sur son visage en entendant sa demande timide. Il n'y avait pas tellement de honte à demander asile. Ni à demander de faire partie d'un clan. Ma fille te fait-elle confiance ? demanda-t-il d'abord.

Son sourire te rassuras, mais je fus surpris par sa question. Me fait-elle confiance, je pense que oui. Quand je lui ai dit vouloir intégrer votre clan elle avait l'air contente ? Alors je suppose que oui. Personne ne serais heureux d’accueillir une personne dont on a aucune confiance, cela te semblait logique. Je ne le savais pas, mais je connaissais d'autre membre du groupe sans m'en douter.

Il acquiesça lentement d'un hochement de la tête. Bien. Il réfléchit pendant plusieurs secondes. Il avait l'air d'être un bon gars et si Esquisse avait confiance en lui, ça ne pouvait qu'être bon. Et il avait l'air solide, il pourrait se rendre utile. D'accord, tu peux intégrer les Orosymal. Malgré tout, Njörd le garderait à l'oeil quelques temps avant d'avoir entièrement confiance en lui, sait-on jamais.

Ces secondes à attendre son verdict me parurent interminable. J'ai cru sauter partout lorsqu'il accepta que j'intègre le clan. Au lieu de cela je fis un grand sourire. Merci beaucoup, je ne vous décevrez pas. Je ne ferais jamais de mal à une mouche, mais il avait bien le droit de se méfier s'il le souhaitait, après tout il ne me connaissait pas.