une seule seconde, juste une seule seconde.

Je n'avais jamais vu un tel paysage. J'aurais du m'émerveiller, pourtant je n'étais pas capable de ressentir genre de sentiments joyeux, chaleureux. La seule chaleur que je pus ressentir fut celle des rayons de soleil brulant mon corps couvert de cicatrices. Je finis par reprendre ma marche sans fin, la seule chose que j'étais à peu près capable de faire.

Un étalon alezan s'approcha de moi. Je l'avais vu du coin de l'oeil, mais n'avais pas souhaité lui porter attention, comme pour chaque équidé que je croise. Je ne vais jamais vers les autres, ce sont eux qui viennent à moi, et qui repartent, bien souvent trop déçus par le peu d'héroïsme qui se cache sous ces cicatrices. « Salut. » répondis-je sans grand entrain.

Malheureusement pour lui, j'étais fou. J'avais mes crises de démence, ou plutôt de panique qui me faisaient frapper, mordre n'importe quel être vivant qui osait m'approcher. Je me perdais dans mes souvenirs sanglants, et plus personne ne pouvais me faire revenir à moi-même avant que je ne m'écroule de fatigue. Charmant, n'est-ce pas ? « Ouaip. » Je lui lançais un regard qui signifiait et toi ?

« Scar. » C'était ironique de s'appeler ainsi lorsque l'on est couvert de cicatrices, certes, mais j'avais choisi ce prénom, pour éviter que l'on m'appelle par le vrai. Joy. Niveau ironie, je ne savais pas lequel des deux était le pire.

« Je sais pas, en général je suis de passage, mais malgré le fait qu'on m’ait catégorisé chez les gentils - concept naïf à souhait - et que leurs paysages me donnent plus envie de vomir qu'autre chose, je pense rester un peu. » lâchais-je de ma voix rauque et bougonne.

« C'est facile à dire. » Et même si j'arrivais à m'y habituer, un autre problème se posait. J'étais balafré, instable mentalement, associable, comment vouliez-vous que quelqu'un m'accepte ?

( désolée du retard )

Si tu le dis. Je fis simplement un geste désinvolte de la tête et continuai mon chemin, ne trouvant pas utile de rajouter quoi que ce soit.