mets ta main dans ma haine, tes failles seront miennes. (dominant.)

Le saule pleureur. Un endroit bien triste, mais un endroit pourtant où elle se sent en sécurité. Cela ne lui arrive pas souvent en ce moment. Elle sait qu'il faut qu'elle trouve le dominant. En revenant ici, elle a décidé d'intégrer les Rapides. Mais elle ne sait pas qui est monté d'un grade depuis l'époque où elle vivait ici. Elle hennit alors fortement, surveillant les alentours, cherchant du regard son dominant.

Et il répondit à l'appel de sa Alice par sa propre apparition dans son champ de vision. Il l'avait guettée, épiée depuis quelques heures déjà, en attendant le moment propice pour apparaître, et voilà qu'elle l'appelait. Que demander de mieux ? « Alice. »

Et sa silhouette apparaît. Est-ce vraiment lui ? Psychotrope. Ce poulain qu'elle a vu grandir. Ce poulain qui la fascinait tant. Sa gorge se noue, car les souvenirs affluent, et elle fait tout pourtant pour les combattre. Comme si elle ne voulait pas se souvenir de sa vie ici. Elle frémit à son nom entre les lèvres du noir. « Psychotrope. » Elle a appelé le dominant... Que fait-il donc là ?

« Je crois que tu m'as appelé ? » demanda-t-il suite au silence de la palomino, qu'il ne quittait pas du regard, presque choqué de voir à quel point elle avait changé. Il lui en aurait pourtant fallut davantage pour qu'il ne la reconnaisse pas.

Le regard absent, elle secoue la tête, comme pour revenir à l'instant présent. Ses poils ont ternis, son regard a perdu tout éclat. Ses oreilles, lasses, ne se tiennent plus dressées par la curiosité. C'est comme si elle avait perdu tout intérêt à se montrer vivante. Elle est aussi moins naïve. Elle l'observe longuement, avant de murmurer doucement : « Tu.. tu es dominant ? »

« Il faut croire. » fit-il en haussant les épaules, n'affichant pas la fierté que lui insufflait pourtant ce poste. A vrai dire au fil du temps, il ne s'en sentait plus vraiment digne. « Qu'est-ce qui t'amène par ici ? » demanda le noir en l'observant des pieds à la tête.

Et elle aime cette façon qu'il a de ne pas se pavaner. Son regard troublant la gêne toujours autant et elle détourne le sien, comme si elle allait trouver la force de répondre en regardant le paysage. « Je ne sais pas vraiment. J'avais besoin de revenir. » Alice tourne la tête vers lui. Elle fait un pas. « C'est bon de te revoir... »

« Ah, tu crois? » fit-il à sa dernière affirmation. Il haussa un sourcil en l'observant, attendant de voir sa réaction, bonne ou mauvaise.

Elle semblait avoir perdu la vie, il ne la reconnaissait plus mentalement. Où était donc passé le Paradis dont elle rêvait et dont rêvait de faire partie l'étalon ? Les oreilles couchées en arrières, il l'observait d'un oeil pincé, regrettant d'être venu à sa rencontre.

Parti, envolé, disparu ! Belle Alice, comme tu as changé. Tu détournes ton regard de l'étalon, un peu mal à l'aise. « Comme tu es le dominant... je suis venue te demander si je pouvais intégrer le troupeau. »

Le mâle demeura silencieux un très long moment, si bien que c'en était à se demander s'il avait bien entendu la requête de la jument, ce qui était le cas. Ce n'est qu'au bout de quelques minutes où il semblait s'être changé en statue, qu'il reprit la parole. « Bien sûr. » Dureté dans sa voix.

Son silence est long. Trop long. Tu tiques. Te retournes une fois, deux fois, trois fois. Observes les alentours. Traquée. Puis sa réponse te ramène sur terre. Sa voix dure te fait frémir. « Merci.. »

Le mâle hoche une unique fois le visage, puis se détourne. Ainsi donc était-ce tout ce qu'elle avait à lui dire, demander ? La mort dans l'âme, le noir commença à marcher, rassemblant ses forces pour penser à autre chose. Sa belle Alice n'était plus.

Soudainement paniquée de le voir partir, tu te rues vers lui. « Psychotrophe, attends ! Ne.. ne me laisse pas, s'il te plait... » Ta voix est presque suppliante, brûlante de démons que tu n'as encore jamais connu.