Ghost ?

Tu erres, ombre, toi dont la robe se fond dans la nuit, toi qui n'apparaît qu'aux yeux de ceux qui le mériteraient.
Cette falaise, tu la connais, cette odeur, elle t'est trop familière et cette ambiance, lourde et pesante, ne te fait plus rien, et au contraire, te soulagerait-elle ?
Le fantôme ignora cette odeur de vie, relevant faiblement la tête pour humer l'air une dernière fois, ses yeux mis clos et lassé traduisirent son désintérêt avant qu'il ne s'avance vers la fine silhouette devant lui.
En silence, Makara se stop derrière la demoiselle, l'observant pousser le corps inerte dans le ravin.
‹‹ Qui êtes-vous donc, pour respecter les faibles et défaillant ? ››

Tu ne l'aimes pas.
Tu ne sais pas encore pour quoi, mais elle ne te plaît pas. Tu l'observe, ombre, qu'a-t-elle de si dérangeant à tes yeux ? Tu aimerais bien le savoir, n'est-ce pas, mais tu sais également que t'attarder sur ta stupide curiosité ne va sans doute rien t'apporter de bon. Résigne toi, faible.
L'étalon plisse les yeux, impassible, tout en se redressant.
Sa carrure, droite et fière, imposante tout simplement, relevant la tête en tournant faiblement ses oreilles
‹‹ Ulys, pourquoi décidez-vous de rendre un dernier hommage aux perdants ? Eux, êtres inférieurs, dont la sélection naturelle a décidée de se séparer, ne méritent sans doute pas de respect, et encore moins envers leur cadavre. ››

Tu l'aimes encore moins.
Tu l'analyses, l'observes, indécis face à cette dame. Tu ignores tout de sa personne, mais elle te dérange, n'est-ce pas ?
Tu te contracte, ton analyse d'elle te plait encore moins, et sa présence te las. Les vivants sont tous ainsi, lassants, lourds et banaux.
Il serre les mâchoires, hochant la tête sans conviction, fermant ses yeux une fraction de seconde, ne les rouvrant que très peu pour entrevoir la jument.
‹‹ Ils étaient faible et inutile, à quoi bon leur offrir de l'attention ? ››

Finalement, elle est faible.
Toi qui la pensais forte, c'était sans doute ça qui te dérangeait, tu vois que cette fois-ci c'était faux, à ton plus grand bonheur.
L'étalon sourit discrètement, l'observant partir en hochant une nouvelle fois la tête, refaisant tomber son toupet devant ses yeux. Les yeux clos, tu les rouvres et la regarde s'éloigner, amusé.
‹‹ Que d'impolitesse, Ulys... ››
Un petit murmure, qu'elle n'aura sans doute pas entendu. Et, tel le fantôme que tu es, tu te retire.
Se reculant de quelques pas, il finit par exécuté une petite volte-face, légère, en contradiction avec sa corpulence.

Elle insistait. Un peu trop, d'ailleurs.
Tu n'étais pas un fan de paroles, et encore moins de rencontre journalière. Tu n'étais pas un grand ami, pour ne pas dire un total solitaire.
Il se stop, restant dos à elle, en l'observant du coin de l'oeil. Il retient un soupire, et en contre partie arque son encolure, relevant ta tête en retournant tes oreilles.
‹‹ Que de belles paroles sans réel fond, très chère. ››

Là.
Le problème était là, tu l'avais trouvé.
Il étira un sourire, amusé, peut-être même moqueur, mais invisible pour la jument.
‹‹ Vous ne parlez donc pour ne rien dire ? Vous êtes encore plus vide que ces morts auxquels vous donnez respect. ››

Trop facile.
Il sourit un peu plus, et croisa ses intérieurs pour se tourner légèrement vers la jument, lui affichant son sourire en coin, tellement habituel.
‹‹ C'est d'une banalité, Ulys. ››