*Full Moon

Spoiler:

Epsilone -
Keep your face to the sunshine and you cannot see a shadow.

Une nuit noire tombait peu à peu sur les terres de GS, ma robe de jais brillait sous la lumière blafarde des astres et ondulait sous la caresse du vent. Je me mouvais avec élégance, là où la mer venait mourir avec violence et véhémence. Mes yeux curieux suivaient le chemin des vagues, et je m'en émerveillais tellement que j'eus presque oublié de respirer. J'inhalais violemment, gonflant mes poumons de l'air qu'ils réclamaient - il était frais. La brise, timide, caressait ma croupe, l'extrémité de mes oreilles. Elle révélait une odeur saline, qui s'élevait dans l'atmosphère - je fermais les yeux tout en plongeant dans l'étendue limpide qui me faisait face. Sérénité. Ici, le temps semblait s'être arrêté, comme si Chronos s'était abandonné aux Bras de Morphée, étendu à l'ombre d'un arbre solitaire dans l'attente d'un jour nouveau. Le reflet du croissant de lune gondolait timidement à la surface de l'eau.

Le voile nocturne avait recouvert GS de son obscurité délicieuse et l'astre solaire avait fait place à la lune. Cette dernière, rayonnante au milieu des timides étoiles, dominait le ciel tant elle était ronde et rousse. La mer calme, où la lueur diaphane miroitait la promesse d'un lendemain superbe, léchait le sable par petites vaguelettes gourmandes. C'était une belle soirée de pleine lune, et Shiiro en profitait. Il marchait sur la plage depuis plusieurs heures, l'esprit apaisé. Les rayons lunaires conféraient à son regard un aspect cristallin et laiteux, renforçant cette aura de douceur que l'étalon dégageait déjà d'ordinaire.

Une petite pluie s'abattit sur les terres, et je gardais les yeux fermés tout en continuant d'avancer un peu plus loin que la grève. Peu à peu, mes membres s'enfonçaient dans le sable pâteux qui se cachait sous les galets. Trempée, perdue, j'étais venue ici pour jeter la clef de mon coeur dans les tréfonds de l'océan déchaîné. L'empêcher de se prononcer à nouveau jusqu'au retour de Warp, l'empêcher de me faire souffrir comme il a pu le faire dans le passé. Mes mirettes à nouveau ouvertes, elles sondèrent le large, jusqu'à se perdre dans l'horizon et des pensées tumultueuses. L'odeur de Shiiro ne m'était pas encore parvenue.