≠ les meurtrières.

damoclès. Asséchée. Et alors ? Qu'est-ce que ça peut te faire, à toi et au reste du monde ? Insensible face au désarroi de ce paysage, tu te détournes lentement et fermes tes yeux de corbeau. Après-tout, toi aussi t'es desséché. De tout.

C'est le vent. Le vent, le traître, qui t'apporte une odeur d'équidé. Tes naseaux s'entrouvrent légèrement, happant cet air étranger. Ta tête se tourne, et tes grands yeux de rapaces embrassent alors la silhouette d'une jument. Noire charbon, comme tu l'es, et qui semble regarder la rivière comme son propre portrait. Silencieux, tu te contentes d'abord de l'observer.

Ses pas s'enclenchent vers toi, comme le terrible attirail d'une machinerie diabolique. Pourtant, tu ne bouges pas. Tu as cessé d'avoir peur de la vie le jour où elle t'a assassiné. Le jour où elle t'a annoncé la mort comme une délivrance. Le jour où tu n'as pas réussi à poursuivre Lucifer qui venait t'enlever ta raison de vivre. Ta queue fouette doucement l'air, effleurant tes articulations fatiguées par l'immobilité constante. Tes yeux la suivent, simplement, avec une certaine curiosité.