i can’t hear a word you say. (i)

une tempête faisait rage. des averses tombèrent à flot et la jeunette s'était mis en sécurité, attendant la fin de la pluie, dans le temple.

Sous une telle averse, le mâle n'avait eut d'autres idées que de trouver un abris. Il avait beau errer sans fins sur les terres, il devait avouer qu'un tel temps était loin d'être agréable, entrainant rhumatismes et douleurs articulaires. Il aperçu au loin un temple et accéléra l'allure, arrivant au galop, ses sabots martelant le sol souple qui avait reprit ses droits dans un lieu édifié avec soin. Au moment où il arriva, il n'aperçut pas de prime abord la demoiselle qui y était allé quelques minutes plus tôt.

elle entendit des sabots claquer sur le sol du temple et l'écho attaqua son ouïe. elle se mit à humer, détectant l'odeur forte d'un étalon. mettant en oeuvre les savoirs de son professeur, la jeune iwa s'approcha silencieusement du mâle. elle resta dissimulée dans la noirceur du temple, le regard rivé sur l'inconnu.

Il s'était arrêté, le souffle bruyant, une fumée sortant de ses naseaux. Les muscles encore tirés par la course, il entendit des bruits de pas et de tourna fugacement vers l'origine de ce bruit. Ce n'était qu'un de ses semblables. Il eut un sourire en coin à peine perceptible, et s'ébroua vivement, enlevant l'eau ruisselante sur son corps.

- « Navré, si je vous ai dérangé. » finit-il par lâcher, une fois son essorage achevé.

Il se mit alors bien droit vers la demoiselle.

le regard toujours rivé sur le mâle, la jeune iwa fit une inspection. elle avait eu le temps de rentrer dans le temple avant que les averses se mettent à battre la terre dans une cacophonie chaotique. elle l'observa, fit un pas vers la lumière et laissa découvrir ses yeux bleus. il y a de la place pour deux, ici. la bicolore était douce, légèrement naïve, mais elle ne voulait aucun mal aux autres. donc c'était normal qu'elle acceptât l'étalon, sans montrer d'agressivité, surtout vu le temps qu'il y avait dehors. vous avez faim ?

Heymönn ne s'attendait pas à un tel accueil. Il resta silencieux un instant, semblant prêter enfin attention à son ventre, et vraisemblablement, il réclamait. Soudain il se demanda depuis combien de temps il n'avait rien avalé, peut-être la vieille, peut-être la nuit dernière. Il observa la demoiselle, une douce orra semblait flotter autour d'elle.

- « Volontiers. » se laissa t-il tenter.

Il jeta un œil autour de lui, analysant rapidement ce qui était près de lui. Le son de l'eau dehors, camouflait le souffle des deux équidés.

- « Merci. » Finit-il poliment par accepter.

la jeune iwa avait eu le temps d'inspecter le temple avant que cet étalon arriva. elle reprit la marche, l'invitant à la suivre d'un signe de tête. la pluie dehors faisait un vacarme pas possible. ses oreilles étaient baissées, enfouies dans ses crins pour atténuer le bruit. elle marcha et retrouva la salle où il y avait une table dressée avec des fruits et autres merveilles. elle s'arrêta et se tourna vers l'étalon, un sourire ornant ses lèvres.

Il ne tarda pas à la suivre et se joindre à elle, tout en inspectant chaque recoin. Ce qui était certain se dit-il à la vue de ces mets appétissants, c'est que d'autres devaient continuer de venir. Il resterait en alerte.

- « D'où viennent tous ces mets? » Curieux, prudent.

Mais son ventre commencer à crier famine, et il devait avouer que la nourriture avait pour effet de réveiller bien de sens. Il attendit tout de même, qu'elle entame, gentleman à ses heures perdues.

la jeune iwa tourna son regard vers l'étalon quand il lui posa la question. j'ai vu des bipèdes sortir du temple. ça doit être à eux. bien sûr, la bicolore s'était caché pour observer les hommes à tunique orange sortir du temple avant qu'à son tour elle le pénétra et découvrit ce festin. elle fit un pas vers la table et attrapa une grappe de raisins qu'elle mâcha doucement pour apprécier le jus qui se libérait des raisins. elle regarda en suite l'étalon, avala et reprit : ne vous gênez pas à vous servir. elle s'en fichait des humains. elle les avait déjà côtoyés quand elle avait fait son expédition en dehors de ses terres natales et savait qu'ils ne manquaient de rien.

Des bipèdes? Mönn en avait entendu parler dans quelques récits qu'on lui avait conté. Ses oreilles s'abaissèrent, regrettant presque de savoir qu'ils venaient régulièrement roder dans les parages. Mais ces mets paraissaient si... savoureux, qu'il était difficile de faire la fine bouche. Il s'approcha, goutant les premiers, juteux, sucrés, croquant et fondant à le fois. Son ventre émit un grognement de satisfaction. Il jeta un regard reconnaissant à la demoiselle, un fin sourire sur les lèvres.

elle est contente de partager sa découverte avec un étalon qui ne paraît pas méchant. ses oreilles dressées, elle l'observe tout en mâchant la grappe de raisins qu'elle a pris. elle jette des regards furtifs vers la porte d'entrée, nerveuse. elle ne veut pas que les hommes les voient toucher à leur nourriture, cela risque de chauffer pour les deux chevaux sauvages.

Ces inquiétudes n'échappent pas au pangaré. Étaient-ce ces bipèdes qui l'inquiétaient? Savait-elle quelque chose qu'il ignorait? Il avala une pomme qu'il avait croqué quelques moments plus tôt, avant de décrire un flux de regard, de la porte de sortie vers la jument.

- « Ils vont revenir? »

plongée dans ses craintes, elle est rappelée à l'ordre par l'étalon. son regard se pose sur le bai et elle a un pauvre sourire qui montre bien son inquiétude. je ne sais pas, mais je ne pense pas qu'ils abandonneraient comme ça leur nourriture.

Et des bruits vinrent confirmer leur crainte. Le regard vif Heymönn regarda la demoiselle, chuchotant tout en reculant.

- « Je vous propose de nous retirer. »

Ses oreilles s'abaissèrent. Évidemment, la sortie condamnée par leur venue. Il faudrait s'aventurer dans des pièces plus profondes, inconnues. Mais cela leur aurait coupé un échappatoire. Fort heureusement après avoir identifié les lieux à son arrivé, Mönn avait constaté que l'entrée disposait de piliers rabattus vers l'intérieur de la pièce, laissant alors des creux de part et d'autre. L'étalon eut dans l'idée que chacun s'y place de chaque côté, et quand la sortie serait enfin accessible, et les bipèdes à l'intérieur, constatant les dégâts, ils en profiteraient pour en faire de même.

L'étalon s'installa à pas de loup sur un des côtés, mais sa masse était difficilement dissimulable. Il invita la demoiselle à faire de même de l'autre côté, il espérait qu'elle comprendrait ses intentions.

iwa observe l'étalon se loger dans une des crevasses du temple. elle comprend ses intentions et à son tour, elle se dissimule dans le trou qu'il y a de l'autre côté, ayant assez de place pour contenir sa forme. elle espère que les bipèdes ne les voient pas. il faut qu'ils restent cachés jusqu'à ce que la sortie soit accessible et qu'ils puissent ainsi se retirer.