LA VIE EST TELLE UNE FLAMME. UN JOUR, ELLE FINIT PAR S'ÉTEINDRE. -
Sous un ciel gris, au bord de l'orage, volent des corbeaux. Leurs cris lugubres résonnent comme une mise en garde, ou peut-être, des condoléances à ce qui se trouvent devant eux. Sous les arbres morts et le vent glacial, un cimetière se dresse timidement, comme honteux de sa nature. Et les oiseaux noirs, qu'on dit de mauvaise augure, se moquent peut-être. L'un deux se pose sur une frêle croix de bois, détrempée par la pluie, envahie de lichen. Négligemment plantée en terre, elle est grossièrement gravée d'un nom. Juste un nom. Pas de fleurs, pas de beau message, pas de superbe tombeau. Non, juste cette pitoyable croix, où est inscrit ce nom. Winston. Que dira-t-on, arrêté devant? Nous moquerons-nous? Nous apitoierons-nous? Aurons-nous pitié de cet homme qui n'a eu qu'une pauvre croix en guise d'hommage, et un nom, pour pouvoir au moins être reconnu? Personne ne vous oblige à vous souvenir de lui, de sa croix ridicule, de sa vie minable.
ON SE SUICIDE QUAND IL EST DEVENU PLUS DIFFICILE DE VIVRE QUE DE MOURIR. -
C'était pas un gars méchant. Il avait rien de méchant, ni d'apeurant. Il avait juste la peur qui lui tordait les tripes. Toute sa vie. Des hantises et des psychoses qui n'auraient pas dû envahir son esprit. Qui ou qu'est-ce qui a causé ça? Personne ne l'a su, ni ne le saura jamais. Et personne ne savait non plus ce qui se passait dans sa tête. Certains diront qu'il était complètement barré, -au fond, est-ce si faux? - d'autres diront qu'il tournait à quelque chose de pas très clair. Tout le monde peut croire ça, et on y a droit. N'était-ce pas lui qui avait une peur panique du "rien"? N'était-ce pas lui qui, la nuit venue, se muait en un monstre repoussant et sanguinaire? N'était-ce pas lui qui s'était tué en se battant avec lui-même? Ne riez pas, c'est la vérité. Sa vie et sa fin ont été pathétiques. C'était un de ces jeunes adolescents dont tout le monde se moque, dont tout le monde méprise. Mais si, au fond, vous savez. Le souffre-douleur, celui qui reste prostré au fond de la cour. Ne l'avez-vous pas déjà entendu, ce refrain? Il n'était que la petite souris soumise et docile que l'on a obligé à rugir.
ALENA
Que te dire ... Je pense que tu me détestes, à cet instant. Mais moi je t'aime. Et ça, tu ne dois pas l'oublier. Je t'ai brisée, je t'ai détruite, et tu ne peux même pas t'imaginer à quel point je m'en veux. Mais s'il te plaît, sache que ... je vais bien, et que je veux que tu sois heureuse.
PA
Merci, Pa. Merci d'avoir cru, merci d'avoir voulu, merci d'avoir tenté. Merci pour tout. Tu as été une des seules, à te soucier de moi. Merci d'avoir au moins essayé. J'espère que, toi aussi, tu es heureuse, et que tu le resteras à jamais.
BAELFIRE
Mon frère, je regrette de m'être méfié de toi. Après la disparition de nos parents, tu as toujours été bon avec moi, et je n'ai pas su le voir. Pardonne-moi, Bael'.
JUNIOR
Papa, pourquoi es-tu parti? De là où je suis, je cherche encore ce que nous avons fait de mal. Pourquoi ne m'aimais-tu pas? Pourquoi maman est partie? Tant de questions qui sont restées et resteront enfermées à double tour dans ma tête.
APHRODITE
Et toi maman, te souviens-tu? Te souviens-tu de ce que tu nous avais dit, à moi, à Bael', à papa? Tu avais dit que tu reviendrais. Et tu n'es jamais revenue. Je ne sais ce que tu es devenue. Peut-être es-tu morte? Mais, sache que je te pardonne. Je te l'ai toujours pardonné.
A TOUS
J'ai fait beaucoup d'erreurs dans ma vie, et je regrette que cela vous ait fait de la peine, du mal, ou n'importe quoi. Je sais que ma mort ne vous perturbera pas, je sais que vous continuerez à bien dormir la nuit, mais je tiens à dire que je vous pardonne tout et que je m'excuse pour tous les dommages causés.