φ Larmes célestes.

Anastasia.

Elle est là, cachée dans l’ombre d’un vieux temple gâté par les âges. Elle ne fait aucun bruit. Le ciel pleure à chaudes larmes, tout en nuances d’aquarelles, et les clairs-obscurs de son voilage peignent une nature maussade. Les gouttes rient et carillonnent, mélodie qui l’assomme. Elle ferme les yeux et, de toutes ses forces, prie pour que le soleil revienne enfin.

Et pourtant ce n'est pas le soleil qui vient mais bien Tybalt, aussi gris et turbulent qu'un ciel d'orage. Il pleut au dehors du temple et le voilà qui se déhanche, presque noir sous l'effet de la pluie, laissant tomber quelques gouttes à chaque pas qu'il fait. Sa grande crinière, autrefois ondulée, est lisse comme la pierre, et son visage fermé.

Timidement, elle ouvre les paupières. Des points colorés envahissent son champ de vision. Étourdie, elle secoue la tête et dégage une brise d’air qui lui amène l’odeur d’un inconnu. Son corps tout entier se raidit, et elle scrute l’entrée du temple avec la concentration d’un héron dans les bosquets. Il est tout près.