Son heure d'enchantement

RAPT
Un autre fantôme, habillé de brun avec ses poils ruisselants de reflets cuivrés, avait délicatement suivit sa tendre. Sa dame en noir, à l'allure toujours aussi fantomatique, n'est donc esseulée que pendant de courtes secondes. L'impérial ibérique souffle bruyamment des naseaux, sentant la bonne heure proche. De bien belles retrouvailles s'annonçaient.

Il allait enfin faire son entrée en scène, mais Rowena, sa douce bombe noire, ne s'y trouvait plus. Alors, avec lenteur, faisant le moins possible craquer le plancher, alors que lui était sur le point de craquer, il s'avance, et la devin dans cette petite salle. Ne se doutant pas qu'il s'agit d'un miroir, il hésite encore à s'aventurer tout de suite. Le suspens et l'impatience atteignaient bientôt leur comble. Il me semble que vous attendiez quelqu'un, ma chère amie. ronronna t-il, attendant encore le moment propice pour se dévoiler. Lui et sa carrure impressionnante? tant changée. Rien que le fait de savoir sa dame à un mètre de lui le comblait. Il la voulait pour lui, et comptait lui offrir les plus beaux pouvoirs. Bien plus beaux que ceux d'avant, bien plus fort encore. Le soleil se trouvait haut placé dans le ciel, et offrait à Rapt le loisir d'observer l'ombre de sa dame noire, dépassant de cette petite pièce, confinée. Mais bientôt l'impérial étalon comblerait le vide de cette pièce. et pas que

Un long frisson lui déchire la colonne vertébrale, rien qu'à l'entendre. A force de la torturer et jouant avec sa patience, il se blessait lui même. Il y avait trop de dommages collatéraux, déjà. Mais il lutte contre son envie, qui grandit de seconde en seconde. Est-ce un plaisir d'être forcée de l'attendre, ou une contrainte? quand il le voulait, il pouvait manipuler les mots sans aligner de grossièreté. Seulement avec Rowena.

Et si tu étais une bombe à retardement ... il se dévoile enfin. Sans sortir de grand jeu, sans artifice cette fois-ci. Il semble glisser sur le parquet qui ne tient plus. ... et que commence le compte à rebours, des battements de mon coeur. et oui. Comme eux tous, comme les autres. Il avait un coeur. Un coeur spécial, un comme il n'y en n'a pas mille, seulement deux. Bientôt plus qu'un, deux battants à l'unisson. Il se place à ses côtés, et lui susurre à l'oreille Le parquet ne tiendra bientôt plus. avant de virer ses gracieuses lèvres sur celles si tendres qui lui avaient tant manqué.

Un spectacle, des marionnettes. La première contrôle la deuxième qui contrôle la première. C'est comme si tout, tout était écrit, tout était si spontanément réalisé avec tout de même un effet de surprise. Les mots n'existaient plus, tout se disaient avec le corps. La langue ne servait plus à parler mais à découvrir encore et encore le corps de l'autre. Chose qui, évidemment, plaisait à Sweeney, qui n'était pas Rapt avec sa compagne, sa Dame en noir. Le claquement des crins droits de sa tendre dans l'air était pour lui le signal. Il alla se placer derrière elle, prenant soin d'explorer avant chaque recoin. Et de lancer un ultime regard, empli d'amour et d'envies.

Madame voulait se faire désirer? Alors madame se fera désirer. Il inspirait pleinement chaque essence de son corps gracieux, en en consumant tout ce qu'il pouvait. Sweeney faisait la symétrie parfaite de Rowena, et lorsqu'elle lui mordait vivement l'encolure, il le faisait. Et en faisait encore tout autant quand il s'agissait de passer ses lèvres abondamment derrière la nuque. Mais à un certain moment, son instinct premier, sa volonté, son envie, ce mélange de sensations le contrôla, faisant de lui l'étalon qu'il était. Il décala de ses hanches l'avant de sa belle, valsant à son arrière, tout en prenant soin de l'avoir mise au coin - la vilaine méritait une correction, pour qu'elle ne se dérobe pas une seconde fois. Et là, une fois en place, trépignant comme un poulain pour avoir cette pomme que l'on ne peut décrocher soit même, il mordilla le dessus de la queue de sa reine - pour introduire la sienne.

Il aurait pu rouspéter Mais Sweeney adulait trop Rowena pour lui crier vraiment dessus, surtout dans un moment pareil. Alors il se laissa faire, mais batailla quand même avec sa tête celle de sa noiraude. Mais quand ENFIN le moment opportun se présenta, il n'était plus question de jeu ... mais d'enjeu Il fallait que Sweeney se satisfasse, et de même avec sa partenaire. Alors, sans grande hésitation, il prit son élan et retomba le plus légèrement possible sur le long dos de la noire. Dans une position à peu près stable sur un plancher instable, il ronfla des naseaux, mordillant le garrot qui se trouvait à porté. Entourant Row' de ses antérieurs, il fit un mouvement de recul alors que son bassin avançait. De plus en plus vite, de plus en plus fort