Au-dessus de rien

Mer 23 Sep 2015 - 21:18

Elle est arrêtée. Dans le creux d'une passe affaissée par le temps, un pont au-dessus de rien, une parenthèse liant deux terres étrangères. Qui se toisent dans l'infini, à l'infini. Étrange équilibre. La grande akhal se tient droite, sans prétention, son regard soucieux plongé dans la brume nappant le vide. Si épais, qu'on a presque envie de sauter la pauvre embarde de pierre, et de s'élancer sur le nuage froid. Si épais, dense comme la fumée de ses songes et de ses pensées. Intense comme ses fantômes, les vivants et les morts, et ceux entre les deux.
La brise est trop légère.

Ven 25 Sep 2015 - 10:03

OROSZLÀN.
La brise étouffe à peine les échos des voix inexistantes qui ricochent sur les marches sombres et poussiéreuses. L'étalon se tient droit. Il a grandi. Son corps doré s'est affirmé, musclé. Ses crins blancs ont viré à l'argenté. Il est fait d'or et d'argent. Ses yeux, toujours aussi sombres, ont gardé leur éclat brillant. Il fixe l'immensité du vide autour de lui.
Il ne l'a pas vue. Ni sentie. Comme si elle était un fantôme, elle aussi. Parmi tous ceux que le Lion sent tournoyer autour d'eux, à la manière de charognards attendant la baisse de la garde. Mais il s'est promis de ne jamais s'affaiblir. De ne pas sombrer dans les mêmes pièges que son père tant admiré. La brise s'intensifie, se transforme en courant d'air mi-glacial mi-sucré, lui apportant une fragrance qu'il n'a pas oubliée ; malgré les heures, les jours, les mois passés depuis.

Il se retourne lentement, cherchant dans l'ombre des escaliers la silhouette attendue. Il ne dit rien. Mais ses yeux disent tout. Je te l'avais promis. Cette fois, il a grandi.

Mer 30 Sep 2015 - 17:41

Un écho plus fort que les autres attire son attention. Était-ce réel ? Ou une nouvelle hallucination du monde des fantômes ? Son regard terne erre sur l'étrange architecture, ricoche avec les sons sur les façades en ruines et les îlots rocheux émergeant du brouillard. Et puis...
Le voilà. Son or et son argent. À lui. À elle. Sans artifices, ses oreilles se dressent naturellement dans sa direction. Elle le fixe un instant, avec un éclat réapparu dans le fond des yeux. Un soudain coup de vent froid fait danser les volutes de brumes blanche entre eux. Et puis, quand elle est tout à fait sûre que c'est lui, qu'il est bien là, son sourire fripon et son regard orgueilleux reviennent l'habiller. Elle couche une oreille et détourne un peu la tête, s'ouvrant à-demi à sa présence. Pour commencer. Comme une invitation. Il a grandit, c'est vrai. Et elle veut le voir de près. Elle en brûle. Mais elle veut qu'il vienne à elle. Elle veut le voir marcher vers elle.

Au-dessus de rien 1724407984

aïe aïe aïe je suis bien lente à répondre.
on fait comme si elle a déjà mis bas ? comme tou veux

Lun 5 Oct 2015 - 17:48

Oui moi ça me va

Et il vient à elle. Avec un naturel engageant. Troublant.
Elle l'appelle. D'un rien, d'un mouvement, d'une inclinaison de la tête, des oreilles, de l'encolure. D'une commissure des lèvres qui s'arrondit. Mais le Lion le voit, le décrit, l'entend. Alors il vient. Il répond à l'appel. Il s'avance, fendant la brume comme l'aileron d'un requin briserait la surface polie des vagues. Les volutes encerclent son corps. Il a grandi. Il s'est affirmé. S'il garde encore dans les yeux une preuve de sa jeunesse, le Lion n'a plus d'hésitation quand il marche vers elle. Ses iris sombres sont sûrs. Il va la retrouver.
Il a redouter et s'est réjouit de ce moment depuis longtemps. Il s'arrête devant elle. Un mètre les sépare – une falaise, un fossé, un volcan prêt à s'embraser. La tension qu'il n'avait plus ressentie depuis longtemps se propage de nouveau dans chacun de ses muscles, comme s'ils respiraient eux aussi, munis d'un propre corps, d'un propre coeur, de leurs propres poumons. Il tressaille. Ses yeux cherchent les siens. Les trouvent, enfin. « Enfin. » répète-t-il, comme un écho à ses propres pensées.
Enfin il la retrouve. Enfin il a grandi. Enfin, il a tenu sa promesse de venir à elle quand il serait prêt.

Mer 7 Oct 2015 - 19:09

Alors ainsi, c'est aujourd'hui. Cet ordre, qu'elle avait donné à eux deux... Assouvi, comme un besoin, un plaisir à venir qui vient enfin. Elle s'accroche à lui une première fois, en laissant traîner son regard sur la musculature de son dos et ses reins, tandis qu'il marche vers elle. Elle n'en soupçonnait pas tant. Il est splendide ainsi, escorté de brume. Ça... elle n'en doutait pas. Elle se délecte. Puis elle rencontre ses yeux, de ce noir si pur. La même puissance. La même fermeté. Mais l'est-il aussi d'esprit, cette fois ? Qu'importe. Elle voudrait se savoir calme, dominer la situation. Mais ce n'est que le vide qu'elle domine, avec lui. Elle ne peut se le cacher à elle-même, sa présence lui fait battre le sang un brin plus fort. Oui, enfin. La noire reste immobile cependant, statuesque, avec son petit sourire de Joconde, quoiqu'un peu sombre. De son profil de biais, elle lui offre un clin d’œil placide. " Te voilà, bel Oros. "

Ven 9 Oct 2015 - 20:06

Si lui a beaucoup changé, elle, est restée toute aussi belle. Imposante dans sa finesse, séductrice dans sa légèreté, intimidante dans ses mouvements reptiliens, insaisissable dans ses iris noirs comme l'ombre, et irrésistible dans ses allures de déesses grecque. Il courbe l'encolure, ses yeux ne la lâchant pourtant pas. Il est attiré par elle comme une pièce de métal à un aimant. Lequel est l'aimant, peu importe. Mais Oroszlàn ne se trouve pas la force de refuser cette offre du destin, il ne se voit pas le courage et encore moins l'envie de la fuir. Peut-être que ça serait mieux. Au moins plus sain.
Mais pas question de compter sur ces excuses-là en sa présence. Elle parle, il tressaille ; sa voix lui avait manquée, elle aussi. Son corps, son visage, ses yeux. Tout lui avait manqué, et le souvenir enfantin qu'il garde d'elle n'est pas trompeur. « Me voilà. Comme tu m'as appelé. Comme je t'avais promis. » lui rappelle-t-il avec un sourire presque lubrique. À la fois intimidé et intimidant.

Mer 14 Oct 2015 - 10:15

Punaise i'm so sorry dead

Comme elle l'a appelé. Oui, c'était ainsi. C'était elle qui avait appelé. Elle contrôle ; toujours. " Qu'as-tu fait ? " demande-t-elle simplement. Et enfin elle brise son immobilité, en un geste souple et lent, déployant son encolure de l'autre côté pour le jauger de l'autre œil. Elle a appris des choses sur lui. Une chose ; qu'il est destiné à dominer un territoire.

Mer 14 Oct 2015 - 10:52

Pas de soucis, je croyais que tu ne m'aimais plus

Il ne comprend pas sa question, il est déstabilisé au possible par sa présence, par la place qu'elle prend dans sa tête. Il a le coeur qui cogne comme on castagne un jeune à la sortie de l'école, et il ne comprend pas pourquoi. Il s'efforce de ne pas lâcher ses yeux noirs, mais c'est plus dur que ça n'y parait. « J'ai grandi. » répond-il seulement, en espérant que c'est le genre de réponse qu'elle attend. Qu'a-t-il fait d'autre ? À part s'assurer une place pour dominer le Nord...?

Mer 14 Oct 2015 - 11:23

mais nooon Au-dessus de rien 1724407984

Dur de rp pour moi ces temps-ci, et j'ai peur de gâcher des topics Au-dessus de rien 4437

" Ce n'est pas suffisant ", s'amuse-t-elle à le réprouver. Mais ce n'est pas facile. Soudain elle prend conscience qu'ils ne se connaissent pas. Malgré tout ce qu'ils se sont dit, les confidences du premier jour, elle ne sait pas qui il est. Un prince, parricide, fils de dominant, qui dominera ; un garçon sensible et déterminé. Mais quoi d'autre ? Il lui semble qu'elle n'en saura jamais assez sur lui. L'excitation la prend de le découvrir d'avantage. " Qu'as-tu fais ? Le temps passe vite, les terres changent autour de nous, les desseins se dessinent. Je veux savoir où tu es dans la trame, qui tu es. " Ses mots sont imprécis, elle s'égare, mais n'en a cure. Elle a renoncé à se canaliser avec lui, elle y a renoncé la dernière fois qu'ils se sont vus, et quelques secondes ont suffi pour qu'elle comprenne qu'elle n'y arrivera pas aujourd'hui non plus. Si une lueur d'intérêt brille dans son regard, cependant, son corps reste droit et sec, et son impériosité demeure.

Le monde change tout autour de nouuuuus :chanteuh:

Mer 14 Oct 2015 - 16:20

Elle semble de feu et de glace. Un intérieur de feu, des lèvres noires où une lave pourpre fait sortir des mots incandescents. Et un corps de glace. Il lui semble que s'il s'avance trop, il se brûlera de froid contre son corps de granit noir. Il se grandit, galvanisé par ses mots provocateurs qui le font se sentir important. Ce qu'il a fait ? « J'ai repris ma place. Quand les territoires se sépareront de nouveau, je serai dominant. Je suis le Lion du Nord. » clame-t-il fièrement, d'une voix assurée. Il espère la fasciner, quelque part. Même si c'est surtout elle qui le fascine.

Mer 14 Oct 2015 - 21:39

" Oui, tu domineras ", répète-t-elle sans surprise. Il est le Lion du Nord. " Mais ce n'est plus le Nord qui sera tien. Et si cela peut changer, alors tout peut changer. Que t'a-t-on enseigné jusque-là ? Comment domineras-tu ? " Elle se prend aux rôles. Elle le galvanise, le questionne, le vante, le met en doute, comme si elle était légitime dans ces questions.

Jme posais la question ; tu mets combien de temps environ pour répondre à un topic ? Au-dessus de rien 653621

(rédiger une réponse)

Mer 14 Oct 2015 - 22:06

Hum environ une minute Si c'est plus long, trois à cinq (genre quand c'est vraiment long ou travaillé). Pourquoi ?

« Bien sûr que c'est le Nord qui sera mien ! » gronde-t-il d'une voix basse, en rivant son regard assuré sur elle. Comment peut-elle dire ça ? Le Nord lui appartient ! Il ne dominera rien d'autre que le Nord. Il tressaille légèrement, se reprend, s'apaise. Il le fait plus facilement, aujourd'hui qu'il est plus grand. Ses questions le dérangent un peu et il secoue la tête de gauche à droite. « Je dominerai comme mon père le faisait avant moi. Avant qu'il ne devienne fou. Il m'a appris. » Il faut voir avec le coeur mais il faut agir avec la tête. Si tu fais passer tous tes sentiments trop devant, tu ne domineras pas correctement. Si tu n'utilises que la raison, sans eux, non plus. Il faut savoir prendre les deux. Et garder l'équilibre. Il fait un pas en avant, répondant à sa provocation verbale. « Qu'est-ce que cela t'importe ? Tu ne fais pas partie du Nord. »

Mer 14 Oct 2015 - 22:53

haha c'est bien ce qui me semblait
ça me parait super rapide alors j'avais un doute. Mais ça doit être moi qui suis particulièrement lente :face:

" Le Nord est sous l'eau ", insiste-t-elle, très intéressée par sa réaction. " Il est sous l'eau à jamais et te voilà à la tête d'une pâle copie. " Elle redresse la tête et pince les naseaux. Sont regard se fait farouche, mais pétille toujours. " Non, je n'en fait pas partie. Les gens comme moi n'appartiennent à aucunes terres, tant qu'aucune terres ne leur appartiennent. " Merci de me le rappeler. Ils sont vifs, ardents, ça lui plaît. Même cette dernière piqûre lui fait du bien. Elle en veut d'avantage. " Quel confort de prononcer ces mots lorsqu'on est né Prince et mourra Roi. "

Ven 16 Oct 2015 - 19:52

Pourquoi tu mets combien de temps toi ?

Oroszlàn sent ses muscles se contracter. Les mots le touchent, le titillent, et pourtant il aime cette tension qu'il sent grandir. Entre attraction et répulsion. Mais une fascination certaine. Il s'avance d'un pas, encore. Son poitrail frôle celui de la noire et il se grandit un peu pour la dominer de taille. « Tu appelles cet endroit une copie de ce que tu n'as même pas réellement connu. Si brièvement. Et si c'était toujours comme ça ? Et si tu ne connaissais une terre que furtivement, avec la durée de vie d'un éphémère, sans jamais en posséder une ? » l'attaque-t-il, un sourire en coin provocateur. Il hausse les épaules, se donnant l'air d'être désinvolte. « Qui te dit que je mourrai Roi ? Peut-être mourrai-je Prince encore, ou bien rien. »

Lun 19 Oct 2015 - 13:24

pour un sujet comme celui-ci je peux mettre facile une demi heure mdr

Elle ploie lentement son encolure vers l'arrière, contraste vivant de l'impulsion d'Oros quand il vient la dominer. Elle tend un peu sa tête vers le haut, mais il est plus grand. Ah ! Quelle surprise. Elle n'avait pas remarqué. Rares sont ceux qui peuvent ainsi la surplomber. Elle s'arrête donc subtilement avant, comme si elle n'essayait pas d'être plus haute - et donc n'échouait pas. Il se maîtrise mieux, c'est indéniable. Mais elle aime le voir s'énerver. Allez, Oroszlàn. Allez, énerve-toi encore, et soit beau. Pourtant c'est plutôt lui qui la touche, renverse les mots et change leur cours. Ils affluent vers elle, cinglants, il vise juste le bougre. " Et si c'était toujours comme ça ? Et bien, soit. J'ai toujours vécu ainsi. Ça ne m'a pas tuée. Mais ne t'inquiètes pas. Ici, je reste. " Son regard a tourné noir, vibrant de rage, et dément l'indifférence qu'elle évoque. Oui, elle a souffert de ça. Bordel, Oros. À défaut d'être morte, elle a déjà tué pour des terres, et le refaire ne la dérangerait aucunement. Sa voix se pose, terrible et glacée. " Peut-être mourrais-tu ici et maintenant. " Le vide est si proche. Son regard colère et glace ne se détache pas de celui, encre et lumière, de l'insolent. Non, ce ne sont pas de réelles menaces. Juste un rappel. Rappel de ce dont elle est capable, si jamais il l'a su. Rappel aussi qu'on ne se joue pas d'elle ainsi. De ses... faiblesses ?
Mais dans toute cette fureur, il y a aussi une petite pointe d’intérêt. Elle aime le contact de son large poitrail contre le sien, pourtant si subtil. Une caresse de colère, un effleurement de puissance. Une belle tension grandit en elle. Une excitation sauvage qu'elle s'amuse à dominer et à faire vibrer en son sein.

» rien, rien, rien. trois fois rien.
» ♠ On n'oublie rien de rien, on s'habitue, c'est tout. / NAISSANCE.
» ** Nous n'obtenons rien sans rien **
» ~ Qui ne tente rien, n'a rien. / DOMINANT.
» Au dessus de l'océan.