/!\ -16 ♠ I would have stayed up with you all night.

Corrompue par ce désir maudit, elle atteint l'orgasme. Une flamme avouant sa passion brille dans ses yeux.

Pa a écrit:

une gelée qui moulait son organe si précieux

Mais tout plaisir, même à ce niveau là, à une fin. Il se retira d'elle, son zgueg passant de sabre à cornichon. Il ne savait plus quoi penser. Sa fille, son enfant. Putain, l'enfant était juste le plus maudit du monde. Il allait quand même le kiffer, c'est sûr, mais il était perdu. Et si, et si c'était maladif, transmissible, ce truc de Rowena? Cette manie de tuer les enfants? Runy, t'es une bombe. Tu as réussi. Tu as, hum, prodigieusement réussi chaque étape, bravo. Je suis fière de toi. lui souffla t-il, en fixant le vaste horizon. 

Pa a écrit:

Il se retira d'elle, son zgueg passant de sabre à cornichon.

Tout a une fin, le plaisir aussi. Runaway, haletante, le regarde. L'union sale entre ces deux êtres plongés dans le péché. Les mots prononcés de son géniteur la touchent. Elle a réussi tout en échouant. Ce n'est que le début...

La plus belle connerie de ma vie, je l'ai fait avec toi. Tu n'as pas intérêt à tuer l'enfant, comme ta mère à l'habitude de faire.  ajoute t-il, glacial alors qu'il venait d'être si ardent, durant d'intenses minutes.

Tuer l'enfant. Cette idée la foudroie. Non. Elle ne le tuera point. Sa conscience tourne mal, reprenant la scène du début à la fin. La plus belle connerie. C'est alors que sa conscience lui inflige la punition qu'elle mérite car elle n'a pas suivi la voie que lui avait présenté le parasite de son propre esprit.
Son regard devient sombre et elle ressent quelque chose d'indescriptible envers son père. Fatiguée par la scène dont elle jouait un rôle, elle se retourne et finit par s'éloigner de son géniteur. Ce dernier qui a fini par la souiller. Ce n'est que le début. Et voilà que ça se répète, phrase enracinée dans sa tête.

Je pense que nous ne devrons plus nous revoir. A la naissance du petit, sûrement. Mais pas plus. Si tu me revois après, ce sera pour me donner la mort. Il savait de quoi il parlait, il ce savait que ce noeud aux intestins signifiait. Il aimait déjà cet enfant. Il savait que ce serait le seul remède pour sa folie. Alors il foudroya Runy du regard, et lui balança tièdement Jamais, jamais plus je ne veux te revoir. C'est la pire autre connerie qu'il y a à faire. T'aurais du continuer à me taper, j'aurais pas dû te baiser. T'aurais dû m'arrêter. T'es un échec. Il fallait lui faire mal, il fallait qu'elle s’imprègne de ces mots, de ces maux. Il fallait, qu'elle comprenne que c'était pour son bien. Il fallait qu'elle comprenne, que ce n'était pas ce qu'il voulait, finalement, lui causer tant de mal.

Les paroles de son père la blessent. Une douleur dans la poitrine qui se propage en fièvre dans tout son corps. Elle sert sa mâchoire, encaissant comme elle sait le faire. Runaway est un échec, une erreur à jeter dans une poubelle. En ce moment, elle fait des fautes pour tout. Elle est maladroite. Elle se sent terriblement inutile. Elle est seulement une expérience qui n'aboutit point.
Son cerveau cogite. Sa conscience et son inconscience sont en désaccord. Elle le regarde. Elle ne pleure pas. De toutes façons, elle ne connait pas la tristesse. C'est du dégoût qui peut se lire dans les profondeurs de ses yeux noirs. Elle est écoeurée de soi, de son existence. La vie vaut-elle le coup ? Elle jette son regard dans les abysses que la montagne propose. Si elle commet ce dernier acte, tirer sa dernière tirade sur cette scène horrible.
Elle serait délivrée. De ce sentiment, de cette émotion qui lui rappelle les fautes commises. De ce corps qui n'a pas eu de chance de posséder son âme. En a-t-elle une ? Elle se demande. Elle pense à Maxine. L'amour ? Elle ne le comprend pas ce sentiment abstrait. Pourtant, elle pensait que son père était fier. Elle n'est plus l'enfant parfait dont les parents éprouvent de la fierté à chaque succès. Non. Elle est qu'une misérable parmi ce monde.
Les mots causent des maux. Ils fissurent son coeur. Ils déchirent sa passion. Elle n'est plus le soldat qui réussit. Elle n'est rien. Elle n'a pas marqué l'univers de son nom. Elle est qu'un grain de sable insignifiant. Elle pourrait se libérer de cette emprise en se livrant à la mort. Ses yeux reviennent sur son père et pour la première fois de sa vie, le corbeau ressent la tristesse. Celle qu'elle a pue voir dans le regard de Ruyn.
Ce n'est pas la fin. La voix sonne comme une sentence. Il y a de l'espoir ; il y a cette dernière mission qu'elle se donnera elle-même. Elle le tuera, elle le détruira. Ce n'est pas fini. Elle comprend et un sourire. Ce sourire de cette rage de vaincre. Elle veut glisser un "tu verras père, je te ferai tellement languir pour en finir" mais elle reste muette. Non, elle ne dévoilera pas son plan. Néanmoins un éclat de malice, à la limite de la provocation, agrippe ses pupilles dilatées et ce sourire qui s'éternise.

« Aimer jusqu'à la déchirure
Aimer, même trop, même mal,
Tenter, sans force et sans armure,
D'atteindre l'inaccessible étoile... »

Il la toise, il la lit, liés eux-mêmes. Pauvre famille. Il la décrypte, connaissant le vague de ses pensées. Enfin, le premier plan. Ses yeux dérivent à nouveau vers le vaste ciel, cette cloison voûtée. Mais n'oublie pas que je t'aime. Puis il se débat, il se dégage de lui même. De violentes secousses déstabilisent son corps, à tel point qu'il effectue quelques pas vers le vide, trop chancelant, perdant l'équilibre. Mais il se rattrape. Oh oui, qui et il est le seul à pouvoir se rattraper. Alors, après cette humiliation sordide, il repart, le pas lourd, freiné par les bourrasque, freiné par son coeur de pierre. Un rocher si lourd qu'il se promet de briser.


OUT