/ jealous

Ses sabots claquaient contre les pierres des montagnes du Centre, et sous un soleil timide, Fenrir avait choisi de s'isoler. Ici, il était libre de se comporter comme bon lui sembler, et d'ailleurs il tiquait à répétition, déversant un avalanche de jurons contre sa condition, lui-même, le monde entier.

Le froid était loin de seoir à Rowena, mais un redoux hivernal l'avait décidée à s'offrir une excursion dans les hauteurs. C'est une voix étouffée au débit saccadé et rapide qui l'attira auprès d'un de ses congénères. L'akhal doré lui apparu au détour d'un roc imposant et de quelques arbres, comme s'il avait cherché à s'isoler.
Le regard bistré de la grande jument erra sans complexe sur son corps, avant de se poser froidement dans les yeux un peu fous de l'étalon. Un regard à la fois cuisant et glacial, emprunt de jugement et de dédain. Le pauvre animal avait bien l'air mal en point, avec ses tics insupportables. Peut-être... allait-il falloir l'achever ?

Par dessus les monstres qui le hantaient d'habitude, la réalité de ce qu'il avait fait, de ce qu'il faisait encore le torturaient aujourd'hui. Cognant brusquement un antérieur contre le sol qui ne céda pas, Fenrir freina, haletant, en sueur, s'arrêtant pour fixer le sol, la neige qui lui glaçait les sabots. C'est à ce moment-là qu'il vit du coin de l’œil une grande et maigre ombre noire, qui glaça le sang du doré. Fenrir sursauta, ses oreilles se plaquant et tous ses sens l'armant pour une confrontation lorsqu'il se rendit compte qu'il ne s'agissait pas de Ruyn. Toutefois, elle lui ressemblait tellement qu'elle aurait pu être ... Non, Fenrir l'avait vu mourir de ses propres yeux, se jeter dans le vide après avoir tranché la gorge de son amant. Et puis Amalfi était encore plus maigre et torturée que l'inconnue qui se dressait désormais devant lui. Et elle ne l'aurait jamais toisé de ce regard carnassier.

Rowena était très calme, mais elle ne cachait pas son dégoût. Quoique, la folie qui semblait habiter l'énergumène était peut-être exploitable ? Pour se décider, la grande jument décida d'avancer sur l'étalon, sans dire un mot, de son pas lent et rythmé. Souple et sec à la fois, intransigeant. Comme son regard toujours aussi glacé. Et une fois à portée, d'un geste vif, elle fit claquer sa mâchoire avide tout près du visage du doré.


Message pour vic : pas la peine de te ramener, t'inquiètes po

fais gaffe, jeune insolente

(tfaçon si tu fais du mal à Fenfen jte fais la tête :fuck:)

L'étrangère le toisait d'un regard qui blessa le doré, y retrouvant toute la haine et le degout qu'il avait pu trouver dans les jeunes de son age lorsqu'il était poulain. Peu enclin à se défendre aujourd'hui, il roula des yeux et commença à faire demi-tour lorsqu'une machoire vint claquer tout près de ses naseaux. Par instinct, quelque chose de bestial qui le saisit sans prévenir aux tripes, Fenrir se cabra à moitié, un antérieur venant cogner contre l'épaule squelettique de l'importune. Il retomba, oreilles plaquées, dents dehors. Jsuis pas d'humeur ! gronda-t-il.

Elle gronde sous le coup, la glace dans ses yeux fond pour s'enflammer. " Et tu es... quoi, alors ? "

Il retomba, se redresse et se grandit, sentant une colère naturelle mais inconnue courser en ses veines comme de la fumée dans les couloirs dans hôpital abandonné (ouais bon je me suis laissé aller avec la métaphore là ). Mr Incendie toisa la noire pendant un instant, l'incitant du regard à rester à bout de bras. Fenrir, et chez moi ici. gronda-t-il, puisque les terres libres n'appartenaient à personne et surtout pas à cette inconnue.

L'inciter ? Rowena n'est pas incitée. Mais elle tient sa position, nonchalante. " Tout autant que moi ", répond-elle avec un vague sourire. Elle reste avare en paroles, le laisse réagir, l’observe. Il semble couver une drôle de colère. Tressautante, blanchâtre, ou bien grise. Grise, comme un clignotement, de brume et de fumée. Faible flamme blanche qui s'agite. Rien à voir avec la noirceur d'Oroszlàn, mais tout aussi intéressante.

Il se sent observé, alors Fenrir souffla et se retourne, s'arrachant à la vision de la noire et à ses yeux probants. Il s'éloigne lentement, se mettant à frisonner.

Une colère qui surgit et disparaît aussi vite qu'une bourrasque dissipe la fumée. Elle veut en savoir plus, décide de refréner ses pulsions de dégoût. " Froid, hein ? Drôle d'idée pour nous de venir sur ces hauteurs, en réalité. Excusez-moi, je ne voulais pas vous offenser. Je suis Rowena. " Elle prend, lentement aussi, le pas à sa suite.

Il s'éloignait mais une voix derrière lui indiqua à Fenrir que la pale copie de Ruyn le suivait. Soupirant, et parce-qu'il était juste trop bon, il ralentit le pas pour la laisser venir à sa hauteur. Il ignore néanmoins ses tentatives de conversation banale. Fenrir. grogne-t-il, toujours sans la regarder.

Farouche. Inadapté social. Encore une preuve de la faiblesse des GSiens. Jimie avait bien raison, quand elle décrivait les terres de son enfance.
Elle réitère sa tentative de lui faire décrocher quelques mots. " Qu'est-ce qui amène un akhal comme vous sur ces hauteurs hostiles ? Je crois avoir troublé votre... solitude. "

Fenrir se rend compte au même temps qu'Imo qu'il lui a déja dit son nom en fait Il déambule, entraînant la noire dans son sillage. Elle continue à essayer de l'animer, et il soupire, cédant. Je voulais être seul justement. J'avais besoin de réfléchir.

oui mais cpas grave ¬¬ Seul, réfléchir... Rien de bien intéressant. Elle tranche. " Tu connais Septenrê. L'enfant. Il est de toi ? "