♠ Broke our mirrors.

La piste de danse commence à se remplir de chevaux qui se balancent au rythme de la musique. Le corbeau est en retrait, près du bar. Runaway n'a pas le cœur à la fête mais pourtant elle reste présente dans la salle.

Le regard qui ne bouge pas, fixant les corps dansants. Elle ne comprend pas. Les sourires sur leurs lèvres ainsi que la fièvre de la musique qui les atteint. Une pensée pour Maxine, qu'elle balaie promptement. Une silhouette finit par se démarquer et se diriger vers le corbeau. Ses yeux, à la profondeur sombre, se laissent attirer par cet étalon.

À la proposition de l'étalon, l'hésitation fait rage dans son esprit. Elle le regarde tandis que la réflexion s'éternise. Elle détourne les yeux du picoté pour croiser la silhouette de Maxine. Son regard revient se placer dans celui de l'inconnu.

Pourquoi pas.

Elle brise son mutisme par sa voix impartiale. Elle décide de s'accorder une pause méritée. De battre en retraite pour revenir en forme sur le champ de bataille. Elle se tourne complètement pour faire face au bar et ne plus voir les chevaux danser.

Elle n'aime pas savourer, donc son verre de whisky se finit en une seule gorgée. Elle regarde l'étalon. Sa question la rend perplexe et elle tourne son regard vers la piste de danse. Elle soupire.
L'envie me manque pour ce genre de choses. Bien sûr, elle ne donne pas la véritable raison de son retrait. Elle laisse ses yeux se diriger vers l'appaloosa. N'oublie pas ce que ta mère t'a appris.
Et vous, quelle est votre excuse ? Sa voix s'est allégée, moins froide et plus accueillante.

Le regard qui se perd entre les silhouettes dansantes. Quand il vient de prononcer sa dernière réplique, son esprit se heurte et un sourire vient réchauffer son expression glaciale. Son regard se pose, noir comme l'ébène, dans celui de l'étalon.
Un survivant. Elle sort cela comme son dernier jugement. Une sentence qui sonne dans la bouche de l'akhal. Cet étalon est condamné, maudit par les années qui défilent. Elle s'avance vers lui.
On se reverra. Elle lui glisse cela en un murmure, avant de sourire à nouveau et de le contourner et s'éclipser de la salle de bal. Voir ces fêtards ainsi que les verres bus lui ont fait tourner la tête. Le vent hivernal vient gifler son visage.