Ψ Game of War

Des arbres, à perte de vue. Et cette lumière dorée. Apaisante. Enivrante même. Vraiment, les terres méridionales recelait de lieux plus beaux les uns que les autres. Déambulant calmement entre les arbres éternellement vêtus de leur manteau d'or et de bronze, l'étalon à la robe cuivrée semblait se fondre dans ce tableau presque parfait. Seuls ses crins se distinguaient, aussi noir qu'une nuit sans lune.

Rehan s'est égaré dans la forêt. Le jeune poulain est totalement perdu. Il espère tomber sur un cheval dont ces terres lui sont familières.

L'endroit était si silencieux, qu'il était facile de repérer une souris marcher sur le sol de feuilles mortes. Mais rien. Juste sa propre respiration ... et quelques bruits de pas feutrés. Tournant les oreilles, Hönir chercha d'où pouvait bien provenir les pas. Et son œil mordoré tomba sur la silhouette d'un poulain, tentant de se dépatouiller de toutes ces feuilles. Le petit ne l'avait sans doute pas vu. C'est pourquoi l'isabelle ronfla des naseaux, avant de doucement hennir, pour se signaler.

Alerté par le signal émis par l'inconnu, Rehan ne tarde pas à croiser son image. Un sourire satisfait naît sur ses lèvres tandis qu'il s'avance vers lui.

Le silence qui s'abat suite à l'appel de l'étalon ne semble plus pouvoir être perturbé. Un silence étrange, presque lourd. Et Hönir attend. Pas longtemps, mais il attend. Jusqu'à ce que le petit se tourne vers lui vienne le rejoindre ... en souriant d'une drôle de façon.

Bonjour. Il accompagne son rituel de salutation en inclinant sa tête. Il garde son sourire qui étire ses lèvres.
Je suis ravi de croiser votre chemin. Je suis perdu dans ce bois.

Surpris par autant de retenue de la part d'un poulain aussi jeune, l'isabelle haussa un sourcil, mais ne relevant pas l'étrangeté de la chose. Et si lui même avait été d'une turbulence monstre à cet âge, tous les jeunes n'étaient pas obligés d'en faire de même.Bonjour. La voix grave d'Hônir raisonna dans ce silence futile, tandis que sont toupet continuait à cacher l'horreur de son visage à la vue du jeunot. Tu n'es pas le premier perdu que je croise ici. Voudrais tu que je te raccompagne à la sortie ? Répondit le mâle, avec un doux sourire. Puis ... Ta mère ne s'inquiète pas de te savoir en train de vagabonder seul sur galop sauvage ? Les terres étaient dangereuses et pouvaient cacher nombre de prédateurs et de chevaux malintentionnés.

Ses bonnes manières permettent à Rehan de cacher une face ancrée dans sa personnalité. Il écoute l'étalon et remarque sa fascination pour cet inconnu. Il détourne le regard, troublé par ses pensées. Merci de vous proposer, je veux bien être raccompagné. Un poulain seul attire l'attention. Quand l'inconnu évoque sa mère, le jeune poulain se crispe. Je ne connais pas ma mère, elle a disparu après m'avoir mis au monde. Il lui en veut terriblement et il espère ne jamais croiser son chemin, il la tuerait sans état d'âme.

Bon. Il venait encore de tomber sur un de ces jeunes sans attache affective, qui allait très certainement sombrer dans la violence et la débauche. Et par la même occasion, sur une mère indigne. Suit moi alors Lui propose Hönir, en pivotant légèrement sur sa gauche. Et tu viens de quelle contrée de galop sauvage ? Lui demande alors l'isabelle, ne faisait plus aucune référence à la génitrice du palomino. Sa réponse allait déterminer la prochaine bifurcation.

Il se met à avancer alors, suivant l'étalon isabelle. Ce dernier est bien bavard, curieux avec ses questions. Là où le soleil se couche. Il lui répond en espérant qu'il puisse trouver son chemin sur les terres dont il a été accepté par la dominante. Je m'appelle Rehan. Il dévoile son identité. Le jeune poulain attend en retour le nom de l'étalon.

Le palomino faisait donc partie du troupeau de Pa. La si mystérieuse et étrange Pa, qui, un jour, avait réussit à la lui faire boucler. La mère de la demi-soeur qu'il n'avait jamais connue était à l'époque si tourmentée que les simples affirmations débiles du gamin qu'il avait été avaient réussit à lui faire perdre son sang froid. Nous prendrons à gauche à la prochaine intersection. Informa le Gardien, le regard rivé droit devant lui, tandis que ses oreilles captaient le moindre bruit environnant. Y compris la voix du poulain, qui disait se nommer Rehan. Hönir. Lâche finalement ce dernier, en guise de présentation. Moins il en disait, mieux il se portait.

Les deux protagonistes ont échangé leur identité et ils quittent ensemble le bois pour finir par se séparer. L'histoire du livre est terminée.
Aura-t-il une suite ? Telle est la question.

OUT alors