Ψ Valerian

Il était là, au beau milieu du Champ, perdu dans les tournesol, se fondait presque dans le paysage avec sa robe d'or cuivré et ses crins ébènes. Perdu dans ses pensée, l'étalon s'était arrêté, sans se rendre compte qu'il était observé.

L'isabelle avait évidemment entendu les bruits de pas s'approchant de lui. Mais jusqu'à ce que la voix de Robin ne s'élève derrière lui, il avait continué à se demander qui pouvait bien le filer ainsi depuis son arrivée au Champ. Se retournant avec un sourire à demi amusé, Hönir la salua d'un signe de tête, avant de l'observer quelques secondes. Dans ce cas il serait temps de faire réviser votre vue Plaisanta -t-il, toujours avec son sourire en coin. Il aurait presque pu être beau, sans sa balafre.

Visiblement, il l'impressionnait toujours autant. Surprenant le regard de Robin vers son œil, l'étalon replaça rapidement son toupet, pour le cacher correctement.
Il n'y a pas d'âge pour les problèmes d'yeux vous savez ... Fit-il, tout en retenant un rire amusé. Si elle voulait passer du temps en sa compagnie, la jument allait devoir apprendre à oublier son visage tuméfié ... Oui, tout va bien et vous ? S'enquit-il, inquiet de savoir si quelque chose clochait ou on au Midi.

L'étalon s'était attendu à tout, sauf à cela. Il allait sans dire que la réponse de Robin ne lui plaisait pas. Mais alors pas du tout ! Plaquant les oreilles à l'entente de ses mots, l'isabelle laissa un puissant ronflement échapper de ses naseaux. Hönir était quelqu'un de relativement calme, seulement il y avait des choses à ne pas faire en sa présence. Et ce genre de choses en faisait partie. Qui ? Gronda-t-il, frémissant. Défier un roi n'était en soit pas quelque chose de mal. Seulement Robin ne semblait pas être le genre de reine mauvaise et sans scrupules que la plupart des challengers se faisaient d'ordinaire un plaisir à détrôner - lui compris. Tournant à nouveau le visage vers sa dominante, l'ibérique attendait. Et l'envie d'aller filer une correction bien sentie à cet - ou cette - imbécile le démangeait fortement.

Un sifflement échappa à l'isabelle, mécontent. Seth. Il en avait vaguement entendu parler alors qu'il n'était encore qu'un enfant. Quant à Overnight, il ne savait même pas qui c'était. Que s'est-il passé au final ? Vous ne semblez pas porter trace de combat. Fit Hönir, bien conscient qu'il allait la mettre mal à l'aise en lui disant de telle chose. Car il venait littéralement de lui avouer qu'il l'avait bien regardée. En même temps, la grise était loin d'être repoussante ... Si cela ne tenait qu'à moi ... Grinça-t-il ensuite, dents serrées. Là où il avait vécu durant trois ans, les défis pour le trône étaient rares. La tyrannie n'existait pas et il faisait bon vivre, tout comme ici, au Midi. Il ferait mieux de s'occuper de son propre appartenance et d'aller défier sa dominante. Murmura l'entier, plus pour lui que pour Robin. Septenê était de ces personnages avec qui il avait des liens de sang, qu'il n'avait jamais rencontré, mais qu'il ne pouvait pas encadrer. Trop de ressemblance avec les jumeaux, dont faisait partie son grand père.

Elle n'était pas seule, c'était déjà ça. Pa était quelqu'un qu'il ne portait pas particulièrement dans son cœur. Rancœur d'enfant envers une jument qui n'avait pas forcément eue la vie rose depuis son aventure avec Chaodence, son père. Quant à Oroszlàn, il ne le connaissait pas. Il savait juste qu'ils étaient liés par le sang, encore celui des jumeaux. Mais cette fois le lien était Septenrê, encore. Il ne l'avait jamais rencontrée et ne le désirait pas particulièrement. Car ce qu'il avait entendu de sa cousine n'était pas vraiment reluisant. Prévenez-moi la prochaine fois, je veillerait dans l'ombre. Fit-il, avec un petit sourire, qui n'était pas seulement liée à sa proposition. L'ibérique venait de surprendre la rougeur que Robin portait au niveau des joues et cela le fit sourire. Pas de moquerie, évidemment. Mais bien vite, la jument émit le souhait de rencontrer l'égyptienne aux tendances étranges. Méfiez-vous d'elle ... La prévint Hönir, se remémorant tout ce qu'il avait pu subir étant jeune, lorsqu'il apprenait aux gens qu'il faisait partie de cette famille maudite. Ramsès par-ci, Apophis par là, Septenrê ici, Chaodence là-bas, ex-caetera ...

Interpellé dans ses pensées funestes quant à sa sa famille, Hönir pointa les oreilles, sa curiosité piquée au vif. Un sourire lui échappa : enfin il allait pouvoir se rendre utile et cesser d'errer inutilement sur gs. Je vous écoute Fit-il, soudain animé d'une motivation nouvelle. Ses parents retrouvés, il avait beaucoup de mal à se trouver quelque chose d'utile à faire ici, lui qui ne savait que protéger et se battre pour. C'était un fait : Hönir n'avait appris qu'une chose de la vie. Manger ou se faire manger. Aux dires suivants de la grise, l'ibérique ne pu retenir un petit rire amusé. Que vous le vouliez ou non, la rencontrer vous mettrait en danger. Septenrê était réputée pour son caractère enflammé, mais aussi pour ses dessins (<= je me souviens plus de l'ortho' exacte mdr) peu reluisants de pouvoir et de possession. Surtout, n'y allez jamais seule. On ne sait pas de quoi elle serait capable, dans un accès de colère ou de folie pure. La dominante perlino n'était pas réputée folle, mais du point de vue de l'étalon, c'était tout comme.

Robin semblait si peu sûre d'elle ... Par rapport à leur dernière rencontre, Hönir avait l'impression que quelque chose en elle avait commencé à se craqueler. Plus fragile, moins confiante. Jurant silencieusement contre ce Seth et sa compagne, l'étalon offrit un sourire amical à sa dominante. Je vous accompagnerait. Accepta-t-il, enfin heureux de pouvoir se rendre utile à quelque chose depuis qu'il était revenu. Je ne vois rien de narcissique dans votre demande, ni même d'étrange ... Tenta-t-il de la rassurer, tout en se remémorant quelques brides de son passé. Son ami et roi avait toujours été un très bon combattant et aurait aisément pu assurer sa sécurité par lui même. Mais par soucis de prudence il avait choisit de faire d'H son Gardien. Il fallait aussi dire que vu le gabarit de ce dernier, il était certains que les éventuels traîtres y réfléchissaient à deux fois avant d'attaquer.