festival de cannes (o)

Il faisait bon, l'été ne tarderait pas à arriver, et Oslo se promenait dans ce champs de tournesols, qui caressaient ses flancs. Avançant face au soleil, les yeux fermés pour mieux apprécier la caresse des rayons, il restait attentif à tout ce qui se passait autour de lui.

Otsoa quitta le nord pour rejoindre le sud. La nouvelle arrivante commençait à se familiariser et prendre ses repères. Elle regarda les tournesols qui étaient vers le soleil. Elle détecta un mouvement avec les feuilles frissonnantes. Elle jeta son attention sur l'étalon et s'arrêta. Elle était prête à faire demi-tour.

Un bruissement de feuilles inhabituel lui fit ouvrir les yeux, et son regard clair tomba sur la silhouette pâle d'une jument inconnue. Elle ne semblait guère à l'aise, arborant un air effarouché, comme si elle s'apprêtait à détaler dans la seconde près. Oslo s'immobilisa et lui adressa un sourire doux. Bonjour, lança-t-il de sa voix la plus neutre et rassurante possible.

Elle était repérée. Elle garda sa méfiance et avança ses naseaux vers l'étalon. Elle humait son odeur. Il s'adressa à elle et elle recula aussitôt.

« Bonjour. » Repondit-elle une voix mal assurée. Elle regarda autour d'elle pour chercher une issue.

Il la laissa le renifler, la dévisageant avec le même sourire en coin qu'il arborait depuis tout à l'heure. Elle semblait si craintive, si méfiante! Aussi se décida-t-il à reculer de quelque pas, lui laissant davantage d'espace personnel. Vous n'avez rien à craindre ... même si je ne peux vous le prouver. Je me nomme Oslo, je viens d'arriver sur ces terres... Je suppose que vous aussi ?

Oslo la rassura et la crainte la quitta.

« Désolée de me montrer méfiante. » Elle s'excusa. Elle répondit à son sourire et elle fit un pas vers lui.

« Moi c'est Otsoa et oui je viens d'arriver ici. J'ai du quitter mes terre de naissance. » Elle baissa les yeux. Elle avait trouvé le courage de continuer. Elle avait perdu tout et cette histoire récente l'atteignit toujours.

Il la regarda attentivement, ses yeux parcourant son corps pâle avec légèreté. Avez-vous une raison de vous méfier de la sorte ? questionna-t-il, préoccupé. Déjà son âme de chevalier servant se réveillait. La suite de la conversation lui donna quelque peu raison. Charmant nom, reconnut-il, avec un sourire poli.

« C'est depuis l'attaque des hommes. » Elle déglutit. Les souvenirs étaient récentes et elle sentit son coeur se serrer. Elle avait perdu beaucoup dans cet attaque.

« Je. » Elle arriva pas à parler. La cicatrice faisait encore mal. Elle baissa les yeux.

Il pencha la tête vers elle, observant sa souffrance avec compassion. Souhaitez-vous me raconter ? questionna-t-il d'une voix douce.

Elle releva ses yeux humides et le fixa.

« Je. Je veux pas vous embêter. »

Vous ne m'embêtez absolument pas , répliqua-t-il avec un immense sourire.

« Vous connaissez l'espèce humaine ? »

Il haussa les épaules dans un geste évasif. Oui, mais vaguement, pourquoi ?

« Ils ont saccagé nos terre et nous ont reduit en esclavage. » Fit-elle à l'affut des alentours.

« J'ai réussi à m'enfuir mais j'ai beaucoup perdu. » Elle baissa les yeux. Les larmes coulèrent.

Oslo ouvrit de grands yeux. Mais pourquoi ont-ils fait ça ? questionna-t-il, stupéfait. En fait, cela ne l'étonnait pas tant. Il avait entendu ce genre d'histoires durant ces jeunes années, mais également la présence de chevaux agissant de la sorte. Oh... non, ne pleurez pas ! fit-il en s'approchant d'elle, posant son museau sur son chanfrein, se voulant réconfortant.