∆ Vertige

Elle était postée devant le pont. Le soleil venait de se lever et rechauffait timidement l'atmosphère. Elle hésitait à franchir ce pont. Le vide la retenait sur la terre ferme.

Hawk.

Je me promenais dans les environs; savourant l'air frais du matin. Cependant, les rayons du soleil me permettaient de ne pas greloter. M'approchant du pont suspendu, j'y vis une silhouette, postée à l'entrée. L'ensemble n'était pas désagréable à regarder, mais il y avait néanmoins du travail à faire sur cette personne. M'approchant d'elle, je déclarai une fois derrière elle. < Vous savez, on peut trouver une solution à vos soucis. Ca sera certainement mieux que des pensées suicidaires. > Oui, parce que j'avais vraiment l'impression qu'elle regardait le vide plus que le pont.

Elle eut le souffle coupé. L'étalon arriva par derrière et la surprit avec sa voix. Elle se retourna effarée.

« Non je veux pas mourir. » Elle était paniquée. Se donner la mort ne l'avait jamais effleuré.

Bombant le torse, je fis un demi-cercle derrière elle, l'observant. < Ne vous affolez pas. J'ai un remède à vos soucis. > dis-je d'une voix profonde.

Elle écarquilla les yeux.

« Un remède ? Je suis malade ? » S'enquit-elle de dire.

« C'est grave ? » Elle fit les gros yeux. L'étalon éveilla son côté hypocondriaque.

< Si vous ne commencez pas à faire attention, à ce moment-là, oui, on pourra parler de maladie. > répondis-je en la détaillant. Puis, je me permis de venir effleurer ses hanches sur lesquelles quelques graisses s'étaient installées. Je les lui pinçais gentiment, pour lui montrer de quoi je parlais.

Elle tressaillit sous son contact. Elle baissa les yeux.

« Je dois faire attention à mon corps ? »

< Oui, pour ne pas qu'il s'engraisse de trop. Je vois déjà des petits bourrelets, de ci, de là. Rien de très alarmant, mais il faudrait faire un peu plus d'exercices peut-être ... > conseillai-je sur le ton d'un spécialiste, on ne peut plus sérieux.

Elle tourna la tête pour observer ses hanches.

« Vous avez raison. Vous voulez bien m'aider à perdre du poids ? »

Ahhhhh, voilà une cliente ! Mes yeux s'écarquillèrent de joie. < Oh oui ! Bien sûr ! Je vous y aiderai volontiers !!! > m'exclamai-je, impatient de commencer.

L'étalon accepta et elle sourit.

« On commence quand ? »

< Oh, avant de commencer, il faut établir un plan d'attaque ! > annonçai-je, presque surpris. < Il faut déjà qu'on puisse établir quels sont vos repas journaliers, et qu'est-ce que vous y mangez ; ensuite, votre poids à proprement parlé, quelles sont vos activités sportives actuelles, et toutes ces choses-là ! >

Elle écarquilla les yeux. Il lui demandait trop de trucs à la fois. Elle le dévisagea.

« Je dois vous appeler comment pour commencer ? » Elle voulait créer une intimité avant de lui donner des information sur elle.

Oh, bah ça alors ! Je n'avais jamais pensé à tout ça. Tout le monde m'appelait Hawk, quand j'étais encore au Boot camp. < Euh, appelle-moi coach ! Ca me semble pas mal. > dis-je avec un léger sourire. J'allais lui donner un petit coup d'épaule amical, mais je me rappelais que ce n'était qu'une jument. Et que du coup, ça ne se faisait pas trop.

« D'accord Coatch. » Elle respecta qu'il ne voulait pas donner son véritable nom.

« Vous pouvez m'appeler Otsoa. Rappelez-moi ce que vous voulez savoir. »