‹ dominante ›

(leif)
Tes pas ne savent pas quelle direction prendre. Tu ne sais pas non plus, toi. Alors tu déambules, tu erres, comme tu l'as toujours fait. Comme tu le feras toujours. Sans but, sans direction, mais cette fois, tu vas rester un peu. Tes pas ne cherchent pas à camoufler ta présence, l'eau les en empêche subtilement en éclaboussant autour de toi quelques gerbes scintillantes.

Rowena ronfle subtilement des naseaux, pour manifester sa présence sans ambiguïté. Son regard curieux suit les mouvements erratiques de l'inconnu, et elle désire qu'il vienne à elle. Elle l'attend d'un regard presque enfantin, ouvert, où le sourire est inutile.

Tu l'entends très vite. Tes yeux noirs mais malicieux se rivent sur sa silhouette fine, sur son encolure sinueuse comme le corps d'un serpent, sur son absence de crins, sa grande tête au visage enfantin que tu sens être un masque. Tout comme chacune de tes expressions en est un, alors à quoi bon le lui reprocher ?
Tes pas bifurquent, tu les laisses te guider à elle, lentement. « bonjour. » Une voix neutre, plate, pourtant animée de quelque chose. D'une flamme vacillante.

Il la fixe, sans gêne. C'est intriguant, et pas désagréable. Trop peu semblent oser la détailler ainsi. Elle décide de rester accrocher à son regard, se gardant le plaisir de faire de même sur lui pour plus tard. Un léger sourire fleurit enfin sur ses lèvres immaculées de jais, l'encourageant. Sa voix sonne éteinte, ou presque éteinte, comme s'il attendait quelque chose. Elle est véritablement curieuse. D'une voix plus chaude que lui, presque ronronnante, elle l'accueille. " Bonjour, jeune homme. Égaré dans le labyrinthe ? "

Elle soutient ton regard, et sa voix te berce, lentement. Comme deux bras géants prêts à t'enlacer. Comme deux étaux prêts à t'étouffer. Tu ne t'en échappes pourtant pas. Tu fais un pas en avant, sans audace – et pourtant ! « m'égarer ? je ne me perds jamais. » réponds-tu d'une voix qui se confond avec la sienne au fil des syllabes, s'éloignant de son côté éteint pour titiller la chaleur.

Elle aurait plutôt pensé le contraire ; il semble flotter, égaré en permanence. Elle ressent le désir de s'en emparer. " Se retrouver au Levant était voulu, donc ? " hasarde-t-elle, se demandant depuis combien de temps ce nouveau venu est dans le coin, et ce qu'il connaît de GS.

Tu ne connais rien.
Ni d'ici, ni d'ailleurs. Personne ne connait rien. Et tu n'es personne. « en effet. et j'ai la sensation sublime que c'est justement vous que je cherchais. » Tu la fixes, toujours, l'interrogeant d'un regard sans couleur, sans ombres ni lumières.

" Eh bien, j'en suis la dominante. Cela confirme-t-il votre sensation sublime ? ‹ dominante › 1954544246

"

Ton sourire s'agrandit un peu. « en effet, oui. je cherche justement un nouvel abri auquel me greffer. » Ton regard devient plus saisissant. Un nouveau groupe auquel se greffer.

" Oh, un futur Oriental, alors. Il me faudrait votre nom, provenance, ~~taille de kékette~~, ou n'importe quelle information que vous jugeriez utile pour me donner l'envie de vous accueillir parmi nous. " Son regard luit paisiblement, heureuse qu'elle est de sa position. Elle aime qu'on lui demande quelque chose, et avoir pouvoir de décision. Elle aime pouvoir délester les autres de quelques informations, aussi facilement, grâce à sa position. Et ce mâle, qu'elle n'arrive pas lire, elle ne peut prédire sa réponse, ce qui lui plaît aussi beaucoup. De quoi se laisser surprendre, divertissement.

Tu vois bien qu'elle jouit de cette position de supériorité qu'elle pense avoir sur toi.
Bien sûr qu'elle est supérieure, à tous ici peut-être. Mais pas à toi. Parce que tu n'es personne. Que personne ne contrôle personne. Alors, tu n'en sembles même pas atteint, te contentant de la dévisager, avant de lâcher ses yeux noirs pour observer l'eau qui sinue entre tes membres fins. « bien. alors déjà, je ne juge pas mon nom indispensable pour vous pour savoir si vous pouvez m'accepter ou non. mais comme il vous en faut bien un, disons que vous pouvez m'appeler leif, ou bien autrement, c'est vous qui voyez. » Tu fais quelques pas, sans la regarder, mais en te rapprochant d'elle pourtant. « je ne suis personne, et ne viens de nulle part. j'ignore quoi vous dire de moi, il y a bien longtemps que je n'ai pas réellement existé. »

" Je n'accepte personne qui serait assez impoli pour ne pas se présenter. C'est donc indispensable, Leif. Cela vaut pour le prénom, et aussi pour le reste. Mais si tu décides de n'être personne, alors tu ne seras personne. C'est cela, que tu souhaites ? Être le fantôme de mon troupeau ? " Elle observe son manège, placide.

Ce n'est pas de l'impolitesse, mais ce n'est pas grave. Tout le monde ne peut pas comprendre. Tu la fixes sans discontinuer, ne montrant aucun signe de mépris comme aucun signe de soumission non plus. « ce n'est malheureusement pas ce que je veux être. mais c'est ce que je suis. »

Elle est old-fashioned :face:

" Et qui voudrais-tu être, Leif ? "

Tu fais un pas en avant. Ta voix quitte subitement les tons doux pour devenir grave, passionnée, passionnante. Tu la dévisages, plonges dans son regard avec un acharnement calme. Un sourire éclaire ton visage blanc. « toi. »