i want ur child

Rowena est restée silencieuse le temps de passer la frontière, ruminant sur la scène qui vient de se jouer. L'image d'une Septenrê brisée la hante. Elle autrefois si superbe, incarnation de la perfection. Mais désormais, Rowena s'est est délestée. Et à la place, un nouveau petit paquet.
Elle tourne légèrement la tête, regardant la petite pour la première fois depuis qu'elles ont quitté la clairière où a eu lieu la naissance. Autour, l'ambiance douce et chatoyante de la bambouseraie se meut peu à peu vers la touffeur oppressante de la jungle. " C'est ici chez nous " indique-t-elle à la pouliche. Puis son regard se reporte à nouveau au-devant du chemin. Et sa langue se délie finalement. " Les Terres du Levant. J'en suis la dominante, Rowena. C'est moi qui vais m'occuper de toi. Bien sûr, tu es libre d'aller où bon te semble, ici ou ailleurs. Les Orientaux - nous - ne sommes pas les bienvenus au Septentrion, mais une enfant comme toi, qui te ferait du mal ? Un point, cependant : tu m'es liée. Tu me représentes, d'une certaine façon. Alors, tu ne dois jamais me faire honte. Mais avant toute chose... " Rowena et la pouliche arrivent au bord d'une rivière, qui fait symboliquement office de frontière. L'akhal s'arrête au bord et pince les naseaux de dégoût en s'adressant à la petite. " Approche. " Et pouf, elle la pousse sans ménagement dans l'eau, froide et tumultueuse des fontes du printemps. Genre elle allait la lécher elle-même et tout ¬¬

Elles marchèrent durant un certain temps, que la femelle n'aurait sut mesurer pour le moment. Elle ne connaissait pas encore le cycle du soleil, ne savait pas ce que signifiait sa place dans le ciel. Peu importait, car la Veuve Noire finit par lui adresser de nouveau un regard pénétrant. Chez nous. Rowena. Le Levant. Elle regarda autour d'elle - comme si ce n'était pas ce qu'elle faisait depuis tout à l'heure. Il faisait chaud, humide. L'air était lourd, s'insinuait difficilement dans ses poumons. Comme demandé, elle s'approcha et se retrouva dans l'eau, qui était plutôt bonne. La chaleur qui régnait dans la jungle la rendait fort peu fraîche. Hel apprécia tout de suite ce contact, plongeant la tête en-dessous de l'eau, entreprenant de se nettoyer toute seule puisque Rowena semblait attendre qu'elle le fasse. Dans son esprit trottent beaucoup de questions, mais elle sait qu'il n'est pas l'heure de les poser. Elle sort de ce ruisseau, enhardie par chaque petite épreuve qu'elle endure. S'ébrouant, elle plongea ses yeux vairons dans ceux de la noiraude. « J'aime cet endroit. » lui envoya-t-elle d'une voix claire, pas trop aiguë cela dit. Elle n'avait pas la voix d'une de ces pouliches agaçante. Au contraire, elle avait des accents plutôt graves pour une femelle.

Et tant mieux ! Rowena prend le temps de la jauger un peu avant de répondre. Elle n'avait pas encore pris le temps de bien l'examiner. Et ce n'est pas de son physique qu'il s'agit. Mais de son âme, à travers ce regard, et à travers les rares premiers mots qu'elle consent à faire vivre de sa jeune voix. Ce qu'elle voit lui plaît. Un sourire s'installe lentement sur les lèvres de la Veuve. Le premier que verra la pouliche. Un sourire sec, mais satisfait ; orgueilleux, mais fier aussi d'une autre personne. Elle avait bien prédit. Elle avait bien choisi. " Aime donc. Mais ce n'est pas le plus important. " Des détails qui la freinent l’agacent soudain. Comment l'appeler ? Il faut la nommer. La plaie ¬¬ Jamais n'a-t-elle nommé elle-même ses rejetons. Et puis, il faut la nourrir. Un minimum. D'un geste à la fois sec et souple, la jument présente à-demi son flanc. Pas trop quand même, parce qu'elle ne compte pas totalement l'assister. i want ur child 653621

" Prend des forces. Tu en auras besoin, n'est-ce pas ? " Les mamelles lui fourniraient un lait maigre mais riche des premiers anticorps, son propre poulain n'ayant jamais eu la chance d'y goûter.

Elle est satisfaite, car elle voit la Veuve lui sourire. Son instinct lui dit que c'est une bonne chose, et à son tour, elle imite la grande femelle, lui rendant un sourire ressemblant au sien. Rowena fit un mouvement des hanches, et la poulice s'approcha. D'abord maladroitement, elle attrapa l'une des mamelles de la noiraude, s'efforçant de ne pas mordiller la peau tant elle avait faim. Elle s'en rendait soudainement compte tandis que le premier repas salvateur calmait la ferveur de son estomac. Le soulagement fut tel que lorqu'elle termina, elle poussa un long soupir. C'était une sensation agréable, de chaleur et de réconfort. « Qui était l'autre personne ? » finit-elle par dire, rivant de nouveau son regard dans les iris de la femelle.

Rowena ressent alors un sentiment étrange. Jusqu'ici, la faim et l'inutilité des poulains l'a toujours agacée, aux limites de sa patience. Ça lui a toujours donné envie de les envoyer balader d'un coup bien placé, ne supportant pas leur présence parasite. Mais avec elle, c'est différent. Peut-être parce que Sweeney n'est pas là pour avoir le rôle de père-poule, peut-être parce qu'elle doit endosser tous les rôles d'un coup. Mais comment faisait-elle avant lui ? Non, elle ne l'a pas attendu pour haïr les marmots. Et elle ne se donne aucun rôle, libre de faire ce qui lui plaît, avec qui lui plaît, même cette petite. Mais quoi, alors ? Serait-ce parce qu'elle n'est pas sa fille biologique ? Ridicule ! Elle se rappelle soudain que Sweeney est le père de la petite. Comme si elle avait pu l'oublier, alors que c'est en partie pour ça qu'elle a choisi la pouliche. Mais choisi pour quoi ? Pourquoi la garder en vie, elle, plutôt que sa mère, Septenrê ? Plus rien n'a de sens, soudain. Alors qu'elle a toujours tout contrôlé.

Perturbée et énervée, l'akhal claque soudain des dents, sèche et stoïque, mais forçant un mouvement de recul de la part de la petite. " Peu importe. Elle mourra bientôt. Tu devras connaître ton père, cependant. Sweeney. Mon mâle. "
Elle fait quelques pas pour se détendre, et garder le contrôle. " Toi, il te faut apprendre. Connaître. Le Midi, le Couchant, le Septentrion... dominé par Oroszlàn, ce dernier. Un Lion, malmené par ses démons. Bien mené, il les laisse sortir, et devient intéressant. " Elle braque soudain son regard dans celui, si singulier, de la femelle. " La connaissance est une arme. Les mots sont une armée. Incomparables. Maîtrise-les. "

KARL - le vétérinaire du camp.

Aujourd'hui, c'était direction la jungle. Il n'y avait surement pas que des chevaux à observer sur ces terres. Peut-être tomberait-il nez à nez avec des serpents ou d'autres animaux, intrigants et atypiques. Il était excité à l'idée de découvrir certaines espèces rares, histoire de les prendre en photo et de les ajouter à sa collection.

Karl avait emprunté un 4x4 pour se rapprocher au maximum de la jungle. Mais une fois à sa lisière, il fut contraint d'arrêter le moteur et de continuer à pieds. Armé d'une machette, il avançait à présent dans cet endroit humide et chaud. Enjambant les multiples pièges, découpant avec fougue les lianes et les fougères sur son passage, il fut rapidement stoppé quand il entendit des petits hennissements. Il n'était pas seul et il était stupéfait que les premiers animaux rencontrés soient des ... chevaux.

Il s'arrêta, fouillant l'horizon du regard et ajusta ses jumelles pour l'y aider. Où étaient-ils ? L'excitation montait d'autant plus quand il entendit des hennissements qui semblaient être ceux d'un poulain. Avançant prudemment, Karl ne tarda pas à tomber sur une scène très attendrissante. Une mère et son poulain fraîchement né, se tenaient devant ses yeux ; ils semblaient communiquer. Il se cacha derrière un arbre, jonché de fougères pour les observer silencieusement.

Il prit des notes sur ce qu'il était en train de voir. Le petit venait vraiment de naître ; il était encore humide par endroit et son cordon ombilical pendouillait toujours. L'envie de l'approcher et de venir l'ausculter était forte ... Mais il valait mieux se contrôler pour ne pas les effrayer.

Continuez votre RP sans m'attendre. J'interviendrai quand bon me semblera.

Sa mémoire se mettait en route, son attention était captivée. Peut-être ne se souviendra-t-elle pas de tout en détail, mais cette philosophie sera pleinement encrée en elle. La nouvelle-née retint le nom de son père. Sweeney. Un simple nom qui ne lui disait rien, hormis qu'elle avait un lien direct avec lui.
Ses iris si singulières demeuraient fixées dans celles de la grande noire, qu'elle admirait et écoutait très attentivement les paroles de la jument. Les mots l'avaient déjà percutée, quand la Veuve s'était adressée à la Reine. Elle avait compris que maîtriser les mots permettait de mener une guerre. « J'apprendrai. » confirma-t-elle calmement, ses sens n'étant pas encore assez développés pour qu'elle parvienne à détecter une présence non loin d'elles. « J'apprendrai à parler comme toi. » reprit-elle, avant qu'un petit sourire naisse sur ses lèvres grises. « Même mieux. »

mdr une scène "attendrissante", c'est le comble :face:

Et Rowena lui sourit en retour, avec une expression plus douce. Mais toujours avec ce soupçon sournois. " Bien. " Elle n'aurait pas supporté une rustre dans ses pattes. Et elle ne la supportera pas H24, dans tous les cas. " Tu apprendras par toi-même également, n'est-ce pas ? Et tu serais bien inspirée de faire connaissance d'un certain Mehiel, aussi. " C'est son frère en plus. Babysitting gratuit i want ur child 3744804541

Ses sens à elle sont assez entraînés pour que ne lui échappent pas le léger tumulte puis le silence hésitant des oiseaux, vers l'orée de la jungle. Son regard sombre scrute en vain la forêt, et elle s'avance dans la rivière pour la traverser et s'enfoncer vers le coeur de l'Orient. " Viens " ordonne-t-elle les oreilles amèrement orientées vers l'arrière. C'est peut-être une fausse alerte, mais l'éventualité qu'on l'espionne l'horripile. Et puis il y a la menace des humains. Ils sont trop proches, et elle a déjà pu voir quelles sont leurs intentions et de quoi ils sont capables.
" Comment veux-tu te nommer ? " demande-t-elle en restant concentrée sur les alentours.

Un nouveau prénom. Une nouvelle identité. De nouveaux repères. Elle retient tout, car son cerveau agit encore comme une éponge. Rowena était le premier visage qu'elle lisait. Elle le trouvait fascinant. Les émotions qu'elle y voyait ou croyait y voir la subjuguaient.
De toute façon, elle ne saura pas pour l'instant qui est sa famille biologique. Elle n'a que la Veuve Noire et un souvenir déjà fugace d'une reine faible et déchue.

Elle obéit, demeurant dans l'ombre de la noiraude, même si elle devine un léger changement dans son habitude. La noiraude marchait plus près d'elle, ce qui la mit en alerte. La seule tension qu'elle ressentait dans l'air était celle de sa mère, qu'elle suivait plus ou moins aveuglément. Elle n'était pas sans noter chaque détail, sans observer chaque chose qui l'interpellait. Mais elle savait que l'analyse de ces choses seraient pour plus tard. « Je ne sais pas. Est-on obligé de porter un nom ? » demanda-t-elle, en manque d'inspiration. De toute façon, quelle importance ? « Donne-moi le premier qui te vient à l'esprit. »

" Si tu n'as pas de nom, c'est que tu n'en mérites pas. " Mais elle, en mérite un, n'est-ce pas ? " Pour certains, cette Jungle, c'est l'enfer. Mais toi, tu l'aimes. Helja. " Et VOILÀ, plié. BIM. Trop efficace la rowy.
"c'est l'enfer" "je dis oui" -> hell yeah -> hel ja
Elle allait pas se prendre la tête bwahaha.
Et moi non plus red

KARL - vétérinaire du camp.

Il les observait dans un silence monacale. Il était caché derrière un de ces immenses arbres, abrité par plusieurs longues feuilles épaisses. Cependant, c'était sans compter l'instinct maternel de la mère. Elle devait avoir les sens encore plus en exergue depuis qu'elle était suitée. De ce fait, elles s'éloignèrent de la cachette de Karl, pris au dépourvu.

Il était hors de question d'arrêter là son observation ; ainsi il continua à les suivre dans le plus grand silence. Il évitait habilement tous les obstacles qui pouvaient se dresser sur son chemin ; surtout les racines aériennes. La tête baissée et le regard jonchant le sol, Karl ne vit pas venir un amas de lianes au-dessus de sa tête. L'une d'elles s'emmêla autour de son cou et le fit sursauter de panique.

Un serpent ? UN SERPENT ! pensait-il, en s'agitant dans tous les sens, avant de se rendre compte que ce n'était qu'une maudite liane. Hélas, dans tout ce fatras, il en avait oublié de suivre les deux chevaux en silence ... Et se retrouva rapidement en tête à tête avec ces derniers. Plus de cachette. Plus rien.

La pouliche se tut à la suite des paroles de la jument. Au moins, désormais elle avait un nom. Helja. Dans son esprit, cela se raccourcissait déjà aux trois premières lettres. Mais un vacarme la fit légèrement sursauter. Se jouait devant les deux équidés un étrange spectacle. C'était la première fois qu'elle voyait une telle créature, juchée sur deux pattes et l'air affolée. Était-ce un prédateur ? En tout cas, il avait plutôt l'air d'une proie en cet instant. La grise observait avec attention cet bizarrerie, sans rien dire pour le moment. De toute façon, il ne la comprendrait pas.

pour mwé c'st ok héhé :face:

La jument souffle bruyamment dans ses naseaux, fière et menaçante. Ses oreilles subtilement inclinées en arrière soulignent son regard d'enfer. Voilà que l'envahisseur tant haï se présente à elle, gracieusement. Stupidement. Il est seul, sans armes, et il a trépassé plus d'une limite en arrivant jusqu'ici. Celle de ces terres. Celle de son intimité avec sa fille. Celle de sa patience. " Voici un humain, Helja. Ce sont des indésirables, parfois dangereux " annonce-t-elle en faisant un pas vers le bipède. Elle ne sait pas ce qu'il est venu chercher ici, sans corde et sans fusil. Mais il l'a trouvée, elle, et il s'en mordra les doigts. Elle a une dette envers eux. Cette estafilade sur son poitrail, que l'autre homme lui a valu. Elle ne restera pas impayée.
L'akhal soulève avec légèreté ses antérieurs du sol, et, d'une vive poussée, elle se jette contre lui, mordant en visant le bras de l'homme.

A toi Karl :hh:

Et merde, le voilà dans de beaux draps maintenant. Il se tut, totalement immobile et béat. Il ne savait pas quoi faire, ni comment réagir face à cette jument et son poulain. Elle avait l'air en rage, en fait. Karl ne tarda pas à le vérifier puisqu'elle chargea vers lui et le mordit au bras. Il fit de grands gestes pour l'éloigner de son cas, sentant un nouveau coeur battre dans son bras meurtri. Il allait avoir un sacré bleu ... bordel.

Ne perdant pas plus de temps, Karl décida de prendre la fuite. comme dans pokémon Il ne fallait pas s'attarder ici ... Elle allait finir par le réduire en compote d'humains et il n'avait strictement rien sur lui pour se défendre. L'humain fit marche arrière, en courant à toutes jambes pour disparaître dans la jungle.