Ψ Callhagan

Le Couchant. Ses terres arides et sèches. Peu accueillantes. Tout comme ses habitants. Et pourtant ! Aujourd'hui, les sabots dans l'eau, l'étalon attendait. Qui, quoi ? Il ne savait pas lui même. L'isabelle observait en silence l'horizon, campé sur cette terre qui, tout comme le Midi aurait pu lui revenir de droit, étant lui aussi un descendant des jumeaux maudits. Car dans ses veines, coulait leur sang. Quasiment dilué, mais bel et bien là. Alors ici, tout comme dans les terres méridionales, il se sentait un peu comme chez lui.

(Je pue ? )

Si tu veux je peux ramener William ou sinon tu envoies un MP aux deux autres ^^

('aboule tes fesses ça sera un défit pour will haha )

William

Comme à son habitude, le voilà qui pédalait, traversant les terres des GS à la recherche de nouvelles recrues pour le camp. Les temps étaient durs en ce moment, cela faisait quelques jours qu'aucun d'eux n'avait ramené un cheval au camp. Il s'était donc décidé de stopper cette période de vache maigre. Il était arrivé ici par hasard. Il posa son vélo à côté d'un rocher qui semblait stable, pédaler dans e sable,non merci. Il prit soin de bien prendre toutes ces affaires avec lui et s'avança. Il n'eut pas besoin de faire beaucoup de mètres pour apercevoir une silhouette juste à côté de l'eau. Il le reconnut aussitôt, c'était l'étalon borgne qui lui avait échappé la dernière fois. Il prit le temps d'observer son rival, admirant ses muscles saillant et sa force qu'il dégageait.

Le mâle ne l'a pas encore vu. Mais il l'a sentit. L'isabelle relève alors la tête, tout en ronflant des naseaux. Il a reconnue son odeur. Un mélange de transpiration, de parfum étrange et d'huile. En silence, Hönir cherche l'homme du regard. Jusqu'à ce qu'il le trouve enfin. Il plonge l’œil dans ceux de l'intrus et plaque les oreilles. Il a emportée sa petite sœur avec lui, dans son fort de douleur, dans sa prison. L'entier se redresse, se gonfle. Et fait face. Vient, je t'attend. Revanche. Revanche sur sa défaite sans honneur. Approche que je te mette la misère, faible créature. Gronde le Gardien, pourtant conscient que le cowboy ne peux comprendre sa langue.

Ils se toisent. Chacun se jaugeant. Nul doute que le combat sera rude. Pourtant, il est persuadé que l'entier ferait un bon élément. Oh bien sur pas avec lui mais avec Bryan, pourquoi pas. Ainsi, s'il le capture il pourrait remonter dans l'estime du chef, il aura fait ses preuves, on le prendra enfin au sérieux. Il observa le sol, le sable en bord de prairie était sec et profond, un terrain limitant énormément la vitesse. Il lui fallait diriger le borgne par ici. En attendant il avança vers l'étalon, face à face. Cette fois, il était prêt, cette fois il ne le laisserait pas passer.

H :

Hönir gratte le sol, le regard toujours fixé sur l'homme. En cet instant, il pense à lui. Il pense à sa petite sœur, enfermée derrière des barreaux, incapable de se mouvoir comme elle l'entend. Il réfléchit aussi. Se laisser capturer serait une honte. Pour lui comme pour cet homme. Seulement, pourquoi se battre lorsque l'on désire une issue différente de celle décidée par la force ? L'isabelle jauge son adversaire, beaucoup plus calme que lors de leur première rencontre. Et sans prévenir, il bondit, puissant, rapide. Arrivé à quelques mètres de l'intrus il s'arrête et se cabre. Et s'immobilise, en ronflant. Il ne reste plus que quelques centimètres entre les deux combattants. À tel point que les poils sur le crâne de l'humain se mouvent au rythme de la respiration de l'ibérique.

Son coeur rata un battement quand il le voit bondir. Pourtant, il ne bougea pas. Ce n'était pas l'envie qui lui manquait mais ses muscles resteaint paralysés. Fort heureusement pour lui, le borgne s'arrêta devant lui. Il prit conscience du danger que sa stupide peur aurait pu entraîner. Une lueur de défis brûlait dans ses yeux. Il prit un chambrière dans sa main droite et un lasson dans la gauche. Le combat pouvait commencer, il était prêt.

Enfin, l'homme sort ses instruments. H lâche un sourire : au moins, il n'aura pas besoin de vraiment lutter pour pouvoir rejoindre sa cadette et la sortir de prison. Cependant, l'isabelle ne bouge pas, continuant à inhaler son souffle chaud et calme sur le visage de l'humain. Saura-t-il s'y prendre de manière différente de cette qu'on lui a enseignée ? A-t-il au moins le courage de se remettre en question ? Ou bien va-t-il user de force, comme la dernière fois ?

Il ne bougeait pas, il attendait, simplement et patiemment. L'étalon ne semblait pas vouloir 'attaquer comme la dernière fois. La jument qu'il avait capturé devait avoir un lien fort avec lui. Alors il patientait. Scrutant l'attitude de son adversaire. Il fit un pas en avant, se retrouvant ainsi à quelques millimètres de lui.

Mais le mâle ne bronche pas, planté là, à fixer l'homme droit dans les yeux. Il ne flancherait pas, quand bien même il lui remette une dose de sommeil lyophilisé. Tenace, Hönir retient le sourire narquois qui se bat pour naître sur ses lèvres. C'était à qui serait le plus têtu. Le plus fort mentalement. Et si cet homme s'était à nouveau présenté devant le Gardien, il devait avoir une bonne raison. Une revanche à prendre. Comme l'ibérique.

Etrange comportement que celui du borgne, à l'opposé même de ce qu'il lui avait montré lors de leur première rencontre. Il planta son regard dans le sien et finit par murmurer "T'es un têtu toi" simplement. Il se doutait bien qu'il ne le comprendrait pas mais peu lui importait.

Bon je vais partir du principe que dans la vraie vie, les chevaux nous "comprennent" quand on leur parle

Mais contre toute attente - vu ce qu'il avait démontré lors de leur première rencontre - l'isabelle ne bouge toujours pas. S'ils pouvaient communiquer, Hönir lui expliquerait qu'ils n'ont rien à faire ici et qu'à force de capturer des membres des différentes familles de galop sauvage, ils allaient s'attirer de graves ennuis. Mais évidemment, aucun des deux protagonistes ne comprend le langage de l'autre. Mais à l'intonation prise par l'humain aiguilla légèrement l'étalon sur ce qu'il venait de dire. Et pour tout réponse, l'ibérique poussa son interlocuteur, d'un coup de naseaux, sans aucune violence. Peut-être pourraient-ils trouver un terrain d'entente. Et pour comprendre ce que les Hommes veulent, mieux vaux être au cœur de leur campement.

Il décida de bouger enfin. Il se déplaça sur le côté, se retrouvant ainsi face à l'épaule de l'étalon. Bien sur, il n'avait pas été idiot et il se trouvait maintenant du côté de son oeil valide. Ses "armes" en main, il observa en détail chaque parcelle de son corps en silence.