stereo madness

Elle se sentirait presque bien, ici. L'eau fraîche et pure soulage son corps endolori. Mais, elle semble se redresser, revivre, un peu, si c'est possible. Elle essaie de trouver une échelle pour sortir du gouffre géant.

sweeney

Qu'elle y reste, elle, reine déchue à la robe lumière qui vit dans l'ombre, et qu'elle y reste, elle, reine souveraine à la robe ombre qui vit dans la lumière. Rowena méritait tout, tout lui était à elle. Lui, était à elle. Il se reposait, profitant d'un peu de répit, l'épaule contre la paroi humide. 

Elle s'interrompt dans sa détente, si rare. Ses naseaux se dilatent, lorsqu'un parfum détesté s'y infiltre. Elle sort de l'eau, les muscles tendus, le regard de feu, et cherche le colosse.

Quelques petites gouttelettes et comme l'impression d'un iceberg qui sort de l'eau, Sweeney sent la présence de quelqu'un. Et au parfum de cette présence, cela ne s'annonce pas sans risques.  

Elle l'aperçoit. Elle est un monstre, elle devrait se jeter sur lui, lui arracher la gorge avant qu'il ne réagisse, et annoncer la fin de l'histoire. Pourtant, elle ne fait rien. Dissimulée derrière un surplombement dans la roche, Septenrê observe l'intrus, et réfléchit à ce qu'elle va faire.

Il ne bouge pas. A quoi servirait de se rapprocher d'elle ou de la fuir ? Il lui laissait la possibilité de faire ce qu'elle voulait. A ses risques. Et périls. Tous deux étaient prédateurs, et proies.  

Alors, Septenrê décide de se dévoiler. Poussant un long grondement caverneux, elle reste à sa place, avant de s'approcher méthodiquement du mâle, ses yeux sauvages posés sur lui, songeant à le chasser de son nouveau territoire.

Alors un long discours sans mots ni paroles débute. Une danse des yeux qui roucoulent de plaisir chez Sweeney, de rage chez l'autre. Il se décale à son tour, déplaçant ses hanches musclées. 

Elle l'attendait. Son corps, son cœur et son âme brûlaient de se venger. Septenrê le jauge, voit comme il se déplace, et l'imite, se décalant sur le côté. Son corps lui montre qu'il n'est plus le même. Il lui montre son habit de muscles tressaillants, peut-être encore un peu raides. Et puis, au creux de ses hanches, ou au sommet de ses épaules, renaît presque un éclat doré.

Il ronfle des naseaux, apprécie son petit manège tout en le détestant. Elle lui fait la cour, la cour pour se battre. Mais il aime ça, il l'a toujours bien aimée. C'est si excitant et peu surprenant de sa part. A croire qu'elle s'était ménagée rien que pour lui, petit privilégié.  

Elle s'arrête. Ses yeux noirs le détaillent. Elle ronfle des naseaux, elle aussi. « Qu'est-ce que tu fous là? » Comment peut-il oser montrer sa gueule de gros porc?

Je surveille les alentours de mes terres, petite. Dominant de l'ombre ou ce que l'on voudra, il gouvernait au travers du spectre Rowena. De quoi mettre plus de piment dans l'échange avec la dorée qui a reprit du poil de la bête. 

Et les poils de la bête se hérissent, tandis qu'elle se rapproche petit à petit de l'intrus, prête à se jeter sur lui, affamée de vengeance. « Tu ne seras jamais roi, pauvre couillon. » grogne-t-elle, faisant rouler ses muscles sous sa robe pâle.

Peut-être, mais ma fille prendra cette place. allez, agaçons là un peu. Le temps qu'elle se prête bien au jeu. Elle est si amusante, si intelligente, que le jeu n'en sera que plus beau encore.  

« Je vais la tuer, ta fille. » Elle aurait dû le faire bien avant, d'ailleurs.