∞ l'homme et la mer

La mer, cette chose qui ne nait pas et pourtant vit sans jamais mourir. Socrate avait tenté de voyager et chacun de ses périples étaient ponctués par un passage devant cette drôle étendue salée. Celle-ci même qui le passionnait tant de par son côté éternel et incroyablement apaisant. Etait-ce cette inlassable danse qui lui reposait tant les méninges ou cette douce odeur d'infini, de liberté et d'absence d'interdit ? Le mâle secoue la tête en haussant les épaules, bien sûr que la mer et l'océan possèdent leurs interdits. Comme par exemple, celui de ne pouvoir respirer sous l'eau pour autre chose qu'un poisson. Ou alors, y-avait-il un moyen que personne n'avait jusque là trouvé ? Socrate enfonce un sabot dans l'eau et appose ses naseaux près du liquide, un petit frisson parcourant son échine. Il plonge ensuite le bout de sa tête dans la mer, voyant combien de temps il pouvait tenir sans respirer.

Rowena observe son petit manège. Elle pouffe sans discrétion , mesurant dans sa tête son apnée.

Socrate entend un bruit, comme une moquerie, une sorte de bruit qu'il n'aime pas entendre. Alors, perturbé à essayer de savoir d'où ce bruit provenait, le mâle oublie qu'il est en plein test d'apnée, qu'il doit rester concentrer et compter les secondes. Finalement il avale un peu de mer, s'étouffe et se retire brutalement de l'eau en reculant. Il lance un regard étonné à l'inconnue. « Tu m'as déconcentré » Accuse-t-il alors qu'il tente de rassembler ses neurones pour pouvoir retenter l'expérience.

" Toi aussi " rétorque-t-elle sans rien justifier, sûre de son bon-droit. Elle approche, par ennui, par intérêt. " Quel est le but, dans l'exercice ? Te changer en hippocampe... ? "

Comme tout bon naïf, Socrate pense que l'étrangère va s'en aller plus loin. Il est sociable, là n'est pas la question. Mais il y a des jours pour faire des rencontres et des jours pour s'abstenir de tout contact. Aujourd'hui était un jour dédié à la mer, à la nature autre qu'un quelconque cheval. Un jour dédié au silence des vagues et aux yeux globuleux des poissons. Mais apparemment pas, la jument semble en avoir décidé autrement et se montre insistante. Le mâle ne sait se montrer désagréable, pas plus qu'il ne sait se montrer agréable. Alors il se détourne encore une fois de l'eau pour se dresser face à la noiraude. « J'essaye de savoir combien de temps je peux tenir sans respirer sous l'eau » Explique-t-il très calmement en découpant chacun de ses mots. « Mais ce n'est que le début de l'expérience » Fait-il en se voulant rassurant dans ses termes et dans son ton. Comme un bon vieux professeur qui commence son cours sans vouloir inquiéter ses élèves.

(personne surveille ¬¬)

" Et, quel est l'intérêt ? " insiste-t-elle. Son ton infantilisant l'agace aussitôt. Elle qui pensait s'amuser, se distraire. Elle s'approche, sourire dangereux aux lèvres. " Je pourrais t'aider à tenir sous l'eau, si tu veux. " Qu'il comprenne bien ce qu'elle entend par là.

Il jette vers elle un coup d'oeil décontenancé: n'avait-elle donc pas saisi qu'il n'avait aucun mal à se maintenir seul sous l'eau ? Socrate met quelques secondes à comprendre que cela relevait de la menace. Alors, l'animal se redresse et fait face à la très fine noiraude. « Je pourrais en mourir » La prévient-il sans changer de ton, restant très monotone.

Est-il parfaitement stupide ? Il n'en a pas l'air. Plutôt... Candide. Oui, voilà. Comme s'il ne pouvait pas se rendre compte de l'évidence (du danger), car il réfléchit dans un autre monde. L'aidera-t-elle à se rendre compte ? Peut-être. Peut-être pas. Le fait qu'il la prenne au sérieux l'amuse, déjà, ce qui est mieux que l'agacer. " Oui. Ne serait-ce pas une expérience intéressante ? " Elle tâtonne, tente de le comprendre, à sa manière. " Tâter des vraies limites. " Au lieu de barboter.

Socrate secoue la tête, comme si la noiraude venait de prononcer la mauvaise réponse. Ce n'est pas grave, il a l'habitude. Le mâle reste stoïque face à elle, cherchant des mots simples sans déblatérer trop longuement ses pensées. « Pourquoi les limites vous intéressent tous tant ? » Son expérience des individus lui avait appris que souvent, certains se lassaient de cette vie, et à défaut de vouloir l'explorer plus profondément, en cherchaient les limites. Ils avaient parfois des tendances suicidaires. Cet état d'esprit restait depuis longtemps un grand mystère pour Socrate. La vie regorgeait de tant de surprises et tant qu'il ne les aurait pas toutes découvertes, il n'aurait que faire des limites. Néanmoins il ne continue pas d'expliquer sa pensée à la fine jument, préférant connaître son point de vue sans avoir fait la bêtise de l'influencer.

" Oh, moi je m'en fiche Je connais très bien les miennes, et celles des autres m'intéressent très peu. C'est toi qui a l'air de les chercher ; sinon pourquoi ferais-tu de l'apnée par cette journée ensoleillée ? Bref ; je vais simplement dans ton sens, vois-tu. Oh, peut-être me fourvoyai-je, bien sûr... Mais c’est que tu n'as pas répondu à ma question. Pourquoi garder la tête sous l'eau. Navrée de mon manque d'imagination "

hihi j'ai rédigé sa rép avant de lire les pensées de soc donc j'ai pas été influencée en vré