♪ Diablotin sorti de sa boîte

Il n'est pas loin derrière. Tout rouge et essoufflé  par sa course poursuite. Il pense un instant l'avoir perdu de vu. Il s'arrête et regard autour de lui. Un soupir de soulagement s'échappe de ses lèvres quand il l'a voit, recluse,dans son coin. Il se calme alors. Prend le temps de reprendre sa respiration. Il fait un pas,un petit,un mini,un riquiqui pas de rien du tout. Il ne voulait pas l'effrayer. Dans sa tête il maudit Gulliver et son caractère de cochon pour les avoir mis dans cette situation.

Il sourit en la voyant agir de la sorte. La raison a -t-elle eut raison (justement) de la peur de la jument ? Allez savoir, il n'aura certainement jamais la réponse. En attendant, c'est pile le signal qu'il lui faut. Il s'avance lentement,le plus doucement possible vers elle. Sa main tendue de façon à ce qu'elle puisse le sentir si elle l'estime nécessaire....mais sans bout de carotte. Dans sa précipitation il a laissé tout le festin devant son box. Il n'est plus qu'à quelques centimètres d'elle quand il s'immobilise. Ce choix doit être fait par elle et non par lui, sinon jamais ils n'arriveront à rien tous les deux et le cow-boy ne tient pas à voir Bryan s'occuper d'elle.

Et il l'entendit...son ventre. Ses yeux cherchent partout un petit quelque chose qu'il pourrait lui donner. Il y a bien un sac un peu plus loin avec des sucres dedans mais le bruit ferait déguerpir la vieille jument. Il se décale sur la droite pour prendre un sceau qui traîne  et se retourne vers la pie. "Ne bouge pas, je sais ce qu'il te faut." Chuchote-a-t-il à voix basse. Ni une,ni deux, il part dans la graineterie et rempli le sceau d'une bonne dose de floconés auxquels il ajoute quelques morceaux de sucres. Il revient vers la jument pose le sceau sur le sol près d'elle et attends,encore.

Et il la saisit. Il s'approche d'elle par la droite et,profitant du fait qu'elle est en train de manger,il lui enfile un licol sur la tête. Par chance,c'est pile la bonne taille si bien que le licol n'est ni trop lâché,ni trop serré. Il reste à ses côtés en attendant qu'elle finisse sa ration, profiten,de temps à autre,pour poser sa main sur sa robe douce.

"Et bien c'est déjà ça. Tu acceptes le licol et te ne t'enfuis plus" lui murmure-t-il, conscient qu'elle ne le comprendrais pas. "Je suis sur qu'un bon pansage te ferait du bien." Il attrape doucement la longe du licol qui pend comme un serpent mort et l'attache à l'anneau de sécurité qui se trouve devant. Ainsi,grâce à cet anneau, si la jument se met à tirer au renard, la bobine de fil attachée au mur se déroulera sur quelques mètres. Il part cherche une brosse non loin. ll n'allait pas commencer par l'étrille, pas avec elle, il avait choisi un bouchon au poils très longs et très souples qu'il montra à la jument.

Il laisse échapper un rire doux et frais quand il la voit se piquer sur la brosse. "Ce n'est qu'une brosse. Laisse moi faire et tu vas voir que ça va te faire le plus grand bien." Aussitôt dit, aussitôt fait, il s'avance vers l'encolure de la pie et pose doucement la brosse sur ses poils. Il reste ainsi quelques secondes pour laisser le temps à la jument de se faire à ce contact étranger. Quand il pense que c'est bon, il entame des petits mouvements circulaires en  appuyant légèrement plus fort.