lost and insecure / GUN'

Il avance, silencieux comme la mort. Le crépuscule décore le ciel d'une jolie teinte rosée. Il faufile ses larges épaules le long des menhirs, glissant le reste de son corps à la suite avec une discrétion déconcertante. Le bruit de ses pas est complètement inaudible. Rien ne vient briser le commencement du silence nocturne.

La nuit commençait à peindre le ciel de sa couleur marine. Elle s'était engagé sur les terres du couchant pour observer le soleil décliner. Une fois le spectacle terminé Otsoa poursuivit sa route. La discrétion de l'étalon lui permit de pas être détecter par la Grise. Elle avança seul à travers la plaine.

Tu n'es plus seul. Son subconscient le fait sursauter. Il observe en vitesse les alentours, jusqu'au moment où ses yeux se pose sur une silhouette, à peine à une dizaine de mètres de lui. Dans la pénombre, il ne parvient pas à discerner clairement l'individu. Ne pas savoir qui se trouve en face de lui le rends nerveux. Il bat inconsciemment l'air de sa queue, et son corps est soumis à des spasmes violents.

Elle aperçut la silhouette de l'étalon dans la pénombre de la nuit. Elle non plus arriva pas à discerner les traits. L'obscurité l'empêcha de déterminer l'individu qui se trouvait face à elle. Elle prit une position méfiante avec le regard qui scrute les alentours à la recherche d'une possibilité de fuite.

Il n'avance pas, ne pipe mot. Il répète le même mouvement sans prendre de pause.

Otsoa s'approcha de plus en plus de l'individu inconnu. Ses yeux se firent à l'obscurité et elle parvint à discerner les formes de l'étalon.

« Bonsoir. » Dit-elle quand elle fut à la hauteur du mâle en question.

La silhouette grandit à mesure qu'elle s'approche. Gun' ne bouge toujours pas, comme paralysé par ses craintes. La salutation de l'étrangère le rassure : c'est une jument. Aucun risque de se faire tabasser par un étalon ce soir. Il lui adresse un léger signe de tête accompagné d'un « b'soir. comment t'as t-on nommé ? » C'est sa manière à lui de dire "t'es qui?"

La Grise regarda autour d'elle avec cette impression d'être suivie. Ses yeux certifièrent qu'il avait rien à craindre. Avec les hommes dans les parages Otsoa se méfiait. Elle posa ses yeux sur l'inconnu qui venait de lui demander son nom.

« Je m'appelle Otsoa et vous ? » Elle sentit que ses muscles s'étaient tendus. Elle essaya de calmer son angoisse et de se détendre.

Elle n'a pas l'air à l'aise, et ça crève les yeux. Si peu confiante qu'elle rends Gun nerveux. Il tape du pieds et ses oreilles pivotent en tout sens. Il donne un coup de tête en avant et fait valser sa crinière. Puis il plante brusquement ses yeux livides dans ceux de la jument.
« Gunnar. Dit Gun'. Tu peux m'appeler Gunnar, mais aussi Gun. Mais j'préfère Gun. » sa nervosité se répercute sur son parlé.

HS: J'adore tes photos  

Otsoa était pas rassurée et ça se voyait. Les yeux bleus la perturbaient. Elle essaya de figer son regard dans le sien pour pas montrer sa méfiance mais elle parvint pas. Ils étaient baissés sur ses sabots et c'était une chose difficile de les remonter pour ce regard azur.

« Je. Je vais vous appeler Gun' alors. » Même sa voix trahissait son angoisse. Elle se haïssait quand elle était dans cet état.

La jument lui donne l'impression d'être différent. Elle semble si affectée du regard que lui porte l'étalon qu'elle ne parvient pas à le soutenir. Gun' est étonné. Habituellement ce sont ses cicatrices qui posent problème, non ses yeux. Hors là cette teinte brumeuse ne met pas la blanche en confiance. Il baisse ses yeux, rouge de honte. Il ne sait où regarder, trop gêné pour trouver un point fixe. Il balbutie quelques excuses « Par..pard..don. »