Off-screen. The screams.

Rowena se morfond dans l ombre qui la détient.
Elle est seule, dans une partie à part des écuries. Les hommes l ont isolée, car elle attaque tous les chevaux qui passent à sa portée. Privée de pré où elle attaque ses congénères. Extraite des écuries où elle tourmente ses voisins. Elle ne sort plus que pour confronter l ennemi à deux pattes.

Tant mieux.

Que personne ne la voit.
Que personne ne voit son triste état.
Elle est tranquille, ici. Les sons lui parviennent étouffés. Elle peut oublier où elle est. Elle peut oublier de vivre. Tombe le masque. Elle n a pas besoin d afficher son assurance et sa colère froide qu elle ne ressent plus. Restent le mépris, la lassitude. Le désespoir. Car la nuit, parfois, elle appelle Sweeney. Mais ses hennissements restent solitaires. Il ne répond jamais.
Dans l ombre de sa prison personnelle, la faible lumière souligne ses côtes. Elle a maigrit. Elle ne mange plus. Pas question qu elle ingère ce que lui fournissent les humains. L herbe du pré, encore, cela passait. Mais maintenant, rien.
Elle a toujours très peu mangé, alors cela a mit du temps. Mais elle a fondu, elle déjà si fine. Elle n a plus d énergie. Tête basse, apathique, elle passe la journée à ne rien faire. Zombie. Elle s anime quand les bipèdes viennent, leur dévoilant l aspect le plus terrifiant qu elle sait leur servir. Elle redoute Bryan, qui saura profiter de son état, elle en est certaine.
Et c est tout.
Elle est malade. Malade d être ici.

Henry sifflote dans les écuries. Il tient en main une belle jument de trait. Il est content, car ce modèle est rare. Et en plus, elle se fait particulièrement docile... Bien que capturée, elle ne lui fera pas : il sait qu'elle connait les hommes. Tant mieux. On pourra alors éviter les protocoles de politesse vis-à-vis des sauvageons habituels. Ainsi il la mène, la promène, et cherche un endroit où l'attacher et faire connaissance.

Soudain, un couloir peu lumineux attire son attention. Il stoppe, et observe. Biche s'arrête tranquillement et tourne la tête à son tour. En fait, il avait toujours cru que c'était une sorte de réserve, mais il y sent de la vie - et Biche confirme, vrombissant des naseaux. Forcémenent, c'est Rowena ! La même qui l'a envoyée ici ! Il se dirige tranquillement vers le fond du couloir suivi par la lourde jument, où peu à peu se dessine sous ses yeux un silhouette noire. Noire dans le noir, pas aisé de la remarquer. Il s'arrête à quelques mètres du box. Biche a les oreilles toutes droites et l'encolure dressée, les yeux alertes. Pas de doute, elle la connait.
- Bah alors? Qu'est-ce que tu fous là? On t'a oubliée ou quoi?
Étonné mais pas outré, il découvrit la présence de cette étrange jument maigrichonne. Il ne savait pas s'il y avait une raison, ou pas.

- Rowena?

bien ouej

Rowena se tend en entendant les pas. Elle s apprête à servir son abituel coup de terreur à l umain, mais des sabots accompagnent les bottes. Un ceval ? Cela fait de nombreux jours qu elle n en a pas vu. Elle elle aurait prefere que ça continue... La presence de la jument force Rowena à rester dans l ombre. Elle tourne à moitie le dos aux nouveaux venus, masquant ce qu elle peut de sa maigreur, de son etat. Rowena ? Son nom, plus prononce depuis plus lontemps encore. Elle a tant rêvé que ce soit Sweeney qui l appelle. Mais c est une autre personne, qu elle connaît pourtant. * Biche ? * repond elle d une voix eraillee. Son corps se meurt, mais pas son esprit. Elle n oublie pas. Alors, la rande dame s est laisee capturee, finalement.

Mais Rowena n avait rien prévu de tel. Elle ne fait pas mine d approcher, reflechissant. La presence du bipede n arraje pas les choses.

Henry contemple l'animal apeuré boudeur et ronchon qu'incarne la grande sombre au fond de son box.
- Bah... ça va, fais pas la tronche...
Il est intrigué. Il sait que certains collègues ne sont pas très pédagogues avec les montures, mais il n'a pas entendu parler de celle-là. Ne valait-il mieux pas qu'il l'extirpe de là?

- Moi-même. Biche aurait bien aimé passé du temps à contempler celle qui était à l'origine de sa présence en ces lieux, mais elle sent que l'humain qui la mène va tourner les talons d'une minute à l'autre.
- Je souhaiterais disposer d'un peu plus de temps, mais tu sais comme moi que les secondes sont précieuses. Déjà quelques instants gaspillés. Faut enchainer.
- Qu'est-ce que tu fais là?

elle est pas apeuree wes, elle fait le tête

* J applique le plan *, ment elle sans une once d hésitation ou de remord. Infiltrer les umains, recolter des informations. C est ce qui etait prevu, ce que Bice est venue faire aussi peut être. Même si Rowena n a jamais eu l intention de le faire elle même. * Et toi ? * Toujours le dos tourne, la voix rocailleuse.

j'ai modifié

- Boah je sais pas trop encore, je découvre. C'est sympa ici tu ne trouves pas? ironisa-t-elle.
Elle jouait la flegmatique pour la caliner, mais en vérité, elle ne rêvait pas de s'éterniser ici.
- Donne-moi quelque chose à faire, puisque j'ai une permission et pas toi conclut-elle sans méchanceté ni provocation mal placée. C'était de la description de faits, voilà tout, et elle n'allait pas macher ses mots pour celle qui l'avait désirée ici.

haha c'était pas la peine, mais merci

Rowena a du mal à apprécier l'ironie ces jours-ci. Elle réagit cependant vivement à la proposition de Biche. Enfin, son cœur fait un grand bond, mais elle n'en montre d'abord rien. Elle aurait pu faire sa Rowena, prendre Biche de haut, s'amuser à lui proposer des actions cocasses. Mais il n'y a qu'une chose qui l'obsède. A part sortir d'ici, elle n'arrive plus à penser à autre chose qu'à lui. Elle tourne alors enfin la tête vers la rouanne, son regard teinté d'une irrépressible peine farouche. " Sweeney. Trouve Sweeney. "

Biche se contenta de hausser les épaules.
- Connais pas.

Elle grogne, faiblement. " Mon mâle. Renseigne-toi s'il le faut. "

Ah, oui. Y'avait eu ces bruits d'écuries qui disaient que c'était pas joli-joli ce qui leur était arrivé.
Très nature, sans prendre la peine de mettre des formes,
- Mais il est pas mort?
De toute façon, un obstacle les séparait en cas de grosse colère.

Quoi ? " Non. " Ils avaient été capturés ensembles. Elle grogne plus fort. " Va-t'en si c'est pour me dire ça ! "

- Ah bon.
Et déjà, Henry tirait sur la longe pour la rembarquer vers la lumière.
- Moi j'ai vu personne de son nom-là ici... dit-elle un peu plus fort pour se faire entendre, déjà en route vers la sortie. Et enfin, près de la porte, juste avant de tourner, elle cria :
- Je dois venir te chercher ou tu comptes crever là ?

Elle se renfonce dans ses sombres pensées, sans plus jeter de regard à la grande jument. Et à sa question, manque-t-elle presque de l'ignorer encore. Seulement, elle n'est pas en position de ne lancer que du dédain à quelqu'un qui est, ou a été, sous son autorité. Avec un grognement, elle répond donc : " Je n'ai besoin de personne. "
Et seule elle reste, tandis que l'homme et le cheval disparaissent.

OUT !