Pistage //S//

Sydän parcoure avec assurance les terres dont il est le roi. Depuis qu'il était là, il avait pris l'habitude de surveiller les frontières, sans doute quelques séquelles de son précédent titre : patrouilleur. Très appliqué, il scrute les environs à la recherche de la moindre chose anormale.

Et en bon dominant qu'il est, Sydän repère très vite l'individu dont la robe dorée était facilement visible dans le paysage enneigé. Un fin sourire se dessine sur ses lèvres. Il s'approche d'une démarche lente, paisible et lance un hennissement courtois pour l'avertir de son approche.

Sydän ne perçoit pas les ondes négatives qui émanent de l'isabelle, il n'a des récepteurs que pour les ondes positives. Alors il s'approche d'une démarche calme en direction de l'individu et vient se poster à une distance respectable de celui ci. " Bonjour " dit il d'une voix posée en arrondissant ses naseaux pour capter ses effluves. Oreilles en avant.

Le pie perçoit l'ironie dans la voix du jeune mâle, cela l'agace mais il n'en montre rien. Pourquoi autant de mépris ? Red ne savait donc pas à qui il avait affaire ? Même si Sydän n'était pas très à cheval ( ) sur son titre, il aimait bien que l'on s'adresse à lui avec un peu plus de respect. Alors il feint l'innocence. " Oui très bien, et toi ? " Sa voix est posée, sans mépris, sans rancœur, sans ironie. Comme si de rien n'était.

Mais Sydän était un calme, il ne s'emportait pas facilement. Pas comme ce petit étalon impulsif, il le trouvait un peu gamin au fond. " Je suis assez occupé effectivement. Diriger le Royaume des Glaces est une mission très difficile. Heureusement que ton père est un bon conseiller, il m'allège grandement la tâche. " Il venait de rectifier les propos de Red d'une manière calme sans entrer dans l'ironie, et surtout sans le provoquer car sinon le jeunôt risquait de monter crescendo. Son regard reste ancré dans le sien, nullement provocateur, mais il ne contait pas baisser les yeux devant lui.

" Qu'est ce qu'il t'arrive Red ? " demande t il en oscillant la tête légèrement sur le coté. Il ne comprends pas ce qui lui arrive. " Si tu as quelque chose à me reprocher, dis le moi, ne passes pas par quatre chemin " Toujours aussi calme, bien qu'un peu inquiet pour le devenir du jeune isabelle. Triste pour lui. Une haine aussi intense était révélatrice d'une profonde blessure du passé.

Sydän laisse Red terminer son monologue tout en l'écoutant d'une oreille attentive. Cela ne servait à rien de couper la parole à un individu énervé, même s'il a tord. Car cela ne fait qu'alimenter le feu qui l'anime. Il se contente de l'écouter passivement vider son sac, tout en se concentrant sur le discours qu'il allait devoir tenir pour ne pas le froisser davantage.

La guerre. L'abandon. Deux simples mots qui semblaient torturer le jeune mâle de l'intérieur. Sydän pense avoir cerné le problème. " Redjim " commence t il d'une voix calme, le regard toujours logé dans le sien. " Tu sais aussi bien que moi que la décision de partir a été très difficile à prendre. Tu sais aussi qu'a cette époque j'étais encore à la botte de ton père, comme tu le dis si bien. Pourquoi me reproches tu ces choses là ? Pourquoi me reproches tu d'avoir voulu offrir une vie meilleure à ceux qui vivaient dans la peur depuis des semaines ? Devions nous attendre que tout le monde soit capturé ? " Sa voix est posée, il ne lui reproche rien. Sydän expose juste des faits. " Saches que je n'ai oublié personne. J'avais prévu dès mon arrivée sur les nouvelles terres, lorsque mères et poulains seraient à l'abris d'organiser une escouade pour retourner chercher les prisonniers. Un plan que je n'ai pas pu mettre en place car ton père m'a léguer ses fonctions. J'avais désormais des responsabilités, un peuple qui avait besoin de stabilité, de calme et surtout de protection. Je ne pouvais pas les laisser seuls. Eux aussi. " Il se mord les lèvres, évidemment qu'il s'en voulait horriblement de ne pas avoir pu sauver tous les prisonniers. " Je ne peux pas sauver tout le monde. Redjim. "  

Lorsque la voix du dominant se tait, Sydän recule les oreilles pour se préparer à recevoir une vague d'insultes/reproches/désapprobation. Mais la réaction du jeune est tout autre, le voila qui le regard avec des gros yeux ronds, incrédule. Un peu surpris, le bicolore se racle la gorge avant d'expliquer. " Oroszlàn ne se sentait plus capable d'exercer ses fonctions. Il m'a choisis pour prendre soin de ses terres, de son peuple à l'instant même où nous sommes arrivés ici. C'est ainsi que j'ai été nommé Dominant du Royaume des Glaces. " Il relève l'encolure doucement.