‹ the night falls with gravity ›

OROSZLÀN.

La nuit est tombée comme ça. D'un seul coup. Le temps d'un battement de cils, et il faisait noir. Pourtant, la nuit est claire, par ici. Une nuit illuminée par la clarté de la neige aux alentours.
L'ancien Roi erre. Sa démarche est lente mais assurée. Perdue mais prestigieuse. Tant de contradictions dans son corps, dans sa tête. Il fixe la glace sous ses pieds. Et soudainement, celle-ci s'anime, se colore et il se fige. Son coeur explose en un feu d'artifices. Les aurores boréales sont revenues.

Contrairement à son père, Maddison ne erre pas. Elle ne erre plus. Il est fini ce temps ou elle parcourait les terres du Nord sans réellement comprendre sa vie et ce qui lui est arrivé. Maintenant, elle a décidé de se reprendre en main. De reprendre sa vie en main. Et d'accomplir ce pour quoi elle est née. Née pour être Reine. Pour conquérir.
Et aujourd'hui, il est temps qu'Oroszlàn retrouve sa fille. Son enfant. Sa fierté. Il est temps pour eux de se retrouver, enfin. Alors elle s'approche de lui, droite. Et tant pis si elle garde des trous dans sa mémoire. Elle fera avec. Tout comme elle fera avec Le Jocker, qui continue à lui parler et habiter son esprit.

EDIT : merde on a posté en même temps -_-'

Son coeur bondit. Il ne pensait pas les revoir un jour, ces illuminations magistrales dans le ciel Nordique. Comme s'il ne faisait pas assez froid sur les nouvelles terres du Nord pour qu'elles apparaissent. Mais bien la preuve qu'il s'est trompé, puisque les aurores sont bel et bien là. Il les observe d'abord un instant dans la glace, fasciné, avant de relever ses grands yeux sombres vers le ciel, qui danse au-dessus de lui.
Sa contemplation silencieuse est bien vite troublée par l'arrivée de sa fille. Il baisse à peine les yeux vers elle, essuyant un soupir, ne lui ayant pas trop pardonné son comportement puérile et provocateur au meeting du Nord, face à Hérézy. Il se prépare peut-être déjà à un affrontement, et son regard n'est éclairé d'aucune lumière alors qu'il attend qu'elle soit plus proche.

Et elle ne lui pardonnera jamais d'avoir oubliée sa mère disparue tragiquement. Disparue, capturée, certainement. Pour qu'elle puisse vivre libre et puisse accomplir ses projets. En silence, la dorée se rapproche. Ses grand yeux bleus recherchent ceux de son père, mais il ne trouve qu'un puits sans fond. Sombre et irrémédiablement éteint.
Maddison s'arrête alors, à quelques mètres de lui. Ce qu'elle va lui annoncer, ne lui plaira pas. Il lui en voudra jusqu'à la fin de sa vie, elle le sait. Mais elle en a marre de faire semblant. Elle est fatiguée d'attendre. Bonjour, papa ... Ces deux mots semblent raisonner comme un glas. Et si elle doit rompte ses liens jusqu'à ce qu'il comprenne et bien elle le ferait.
Car jamais elle n'acceptera cette pâle copie d'Elune à ses côtés. Pas plus qu'elle n'acceptera jamais que sa vie continue ainsi.

L'oublier ? Oroszlàn a-t-il jamais dit ça ? A-t-il jamais pu oublier Elune ?
Non. Elle juge alors qu'elle a été absente des mois et des mois. Sa mère a disparu depuis des années, fallait-il donc qu'il se morfonde pendant tout ce temps et se laisse mourir ? Qu'il ne saisisse pas la chance de continuer à vivre ? Il est persuadé qu'Elune aurait préféré le voir reprendre sa vie en main plutôt que le voir dépérir, seul et triste. Alors non, Oroszlàn n'a pas oublié Elune, contrairement à ce qu'elle peut vaguement croire. Si elle décide de ne juger que par les apparences, alors elle est bien loin de la fille qu'il a élevée. Si elle veut le décevoir, alors qu'elle le fasse, mais vite. « Salut, Maddie. » répond-il finement, sans une once d'animosité dans sa voix pourtant.
Parce qu'elle reste encore sa fille. Il fixe ses yeux bleus, se souvenant que son père les avait aussi de cette couleur.

On ne remplace pas l'amour de sa vie. Ou plutôt la mère de son enfant. Bref. Peut-être est-elle simplement bête de réagir ainsi. Mais elle se refuse à voir l'image de sa mère disparaître du cœur de son père. Elle ne le supporterait tout bonnement pas.
Mais la question n'est plus à Elune. Elle sait qu'elle reviendra plus tard. Mais aujourd'hui, si elle est venue trouver son père, c'est pour lui annoncer sa décision. Je suis venue te trouver pour te mettre au courant de ma décision. Elle ne prend pas de pincettes. Pourquoi en prendre ? Pourquoi faire des centaines de détours ? Non, Maddison préfère aller droit au but. Comme toujours.

Il hausse un sourcil, ne sachant pas vraiment à quoi cela rime. Elle va sûrement lui annoncer qu'elle va quitter le Nord, ou un truc dans le genre. Ou qu'elle se battra à mort pour prendre sa tête. Peu importe au doré, en réalité. « Je t'écoute. » répond-il pourtant calmement, clignant des yeux pour garder les idées claires.

Elle prend une inspiration. Quand le moment sera venu, j'irais revendiquer les Sables. Elle lâche sa bombe. Puisque s'en est bien une. Une bombe qui va faire un effet bœuf dans le cerveau de son père.
Mais après avoir cédé le Nord à Sydän, il devait bien s'y attendre non ? Et je ferais en sorte que les tensions entre les deux groupe s'étouffent et disparaissent. Faire mourir l'image de 7. Anéantir tout son travail. Et réduire à néant les beaux espoirs qu'elle avant en son usurpatrice.

En fait, il ne s'y attend pas du tout. Mais pourtant, cela ne le surprend guère. Surtout, contrairement à ce qu'elle pourrait s'y attendre, il n'affiche pas la moindre réaction excessive. Le Lion se contente de hausser un sourcil, rien de plus. « Si tu as envie de te frotter à Isildure, soit. » fait-il avec un haussement d'épaule. Il ne dévoile pas sa relation étrange avec la dominante des Sables. Au fond, il est même un peu déçu. Il pensait que si sa fille se battrait, ça serait pour le Nord, pas pour un territoire qui a toujours été sali – les Sables, le Levant, l'Egypte. Pour lui, il est impossible de relever un territoire pareil, et ne perdra pas de temps à raisonner sa fille, devenue déraisonnable de toute façon. Il dilate ses naseaux, la fixant toujours, sans rien dire d'autre.

La réaction du Lion n'est pas normal. Il semble ne pas être intéresse par ce que sa fille vient de lui dire. C'est à peine s'il relève. Pire même : il acquiesce presque. La jument penche la tête sur le côté, suspicieuse. Aurais-tu réagit autrement si je t'avais annoncé que j'allais reprendre le Nord à Sydän ? Lâche Maddison, en fixant son père avec intensité. Ce même Nord qu'il avait lui même donné à son amie. Ce même Nord qui, aujourd'hui, était sous la protection de son parrain. Faudrait-il qu'elle aille se battre contre l'un de ses pilliers pour retrouver la considération de son paternel ?
Ce même paternel qui s'est éloigné d'elle alors qu'elle avait besoin de lui. Ce même paternel qui a été déçu dans ses espoirs, alors qu'elle n'avait rien demandé, elle. Tout lui est tombé dessus sans qu'elle s'y attende.

Ne lui avait-il pas dit qu'il était là si elle avait besoin de lui ? Comment lui reprocher d'avoir failli à sa promesse, elle qui a disparu sans cesse pour finalement revenir, traumatisée, et qu'il l'accepte encore, une nouvelle fois, malgré ses changements ? Comment doit-il vivre, lui, le comportement de sa fille aujourd'hui ? Froide, glaciale, distante. Elle n'a pas le droit de lui reprocher quoi que ce soit.
Elle a disparu pendant des mois. Sans voir que lui l'a cherchée. Sans voir qu'il a prié le ciel et les étoiles qu'elle lui revienne, vivante. Sans avoir entendu ses cris lancés au désespoir, sans avoir vu, jamais, ses larmes couler lorsque les nuits blanches venaient le cueillir, implacables. « Pas vraiment. Tout mon entourage veut prendre ou reprendre un territoire, ces temps-ci. Le Nord est déjà convoité, de toute façon. Alors ces histoires de rivalités et de territoires ne me choquent plus vraiment. Comment aurais-tu voulu que je réagisse ? Tu sembles vouloir me voir être choqué, te retenir, essayer de te faire changer d'avis. Mais un jour, alors que tu n'étais qu'une pouliche, je t'ai dit que je te soutiendrai peu importe tes choix, parce que je suis ton père. Je le suis resté, malgré ce que tu sembles croire, Maddie. » Ce ne sont pas des reproches, le tout a été dit d'une voix calme et posée, son regard profond ancré dans le sien.

Maddie soupire. Et penche la tête sur le côté ... Ah oui ? Lâche-t-elle, toujours en fixant son père. Elle n'a jamais voulu être distante. Elle était perdue. Elle s'est perdue. Quand elle est revenue, elle n'avait quasiment plus contact avec la réalité. Je veux reprendre le Nord. Je l'ai toujours voulut. Mais maintenant que tu l'a laissé à Sydän, il est hors d'atteinte. Car je n'irait pas le défier lui. Lâche la jument, tout en cherchant ses mots. Visiblement, l'heure est venue pour eux deux de percer l’abcès. Il 'a que trop duré, emplis de non dits et de quiproquos. De stupides idées aussi. Je pourrais tout aussi bien aller réclamer les Brumes ou les terres de Jade. Mais aller demander le Nord à mon parrain alors que tu viens de le mettre à sa tête ? Pour quoi passerai-je papa ? Continue le dorée, en faisant un pas vers lui. Ils doivent parler.
Parce que dans la famille, rien est simple. Chez eux, tout à toujours été compliqué. Difficile à gérer. Surtout au niveau des émotions. Et tout ce qui peu tourner en rond dans leurs cervelles aussi. Depuis que je suis petite, j'ai une profonde aversion pour ta mère. J'ai grandi avec l'envie de la tuer. Aujourd'hui, je n'ai pas eue cette occasion, puisqu'elle est partie avant que je ne puisse me libérer de cette foutue grotte. Mais il reste une image d'elle en Isildure et bon dieu que je ne peux supporter cela. Elle continue à avancer. Jusqu'à ce que son front se dépose sur celui de l'Argenté, avec douceur. Le contact la fait frissonner. Et l'apaise, aussi. J'ai trop d'ambition pour rester en bas de la hiérarchie nordique, même si j'aime ce territoire. Du plus profond de mon être. Ce n'est peut-être pas les même terres, mais son peuple est toujours le même. Et son âme reste inchangée. Elle cherche ses mots. Elle a du mal à ouvrir son cœur. À qui que ce soit d'ailleurs.

Tu sais papa, je n'ai jamais voulu te monter ce côté sombre de ma personnalité, qui s'est éveillé suite à ma blessure et à ma perte de mémoire. Je n'ai jamais voulu devenir la sombre personne froide et distante que je t'ai dévoilée en revenant. Depuis que Nelly est née, j'arrive à renouer peu à peu avec mon passé. Sa mémoire lui revient, petit à petit. Par flash. Elle se revoit souvent en compagnie d'un étalon ayant la même carrure que Sydän. Et la même couleur que sa fille. Mais elle n'arrive pas à en savoir plus. Aujourd'hui, je pense que je sais Nelrya à été conçue par envie. Seconde annonce, qui tombe, sans prévenir. Mais la certitude est là.

Elle a raison ; pour quoi passerait-elle ? Pour une princesse capricieuse et insolente, pour une jument odieuse, sûrement. N'a-t-elle pas déjà montré ce comportement au meeting ? Il n'en dit rien, pourtant, et se concentre uniquement sur ses paroles, sur sa voix, bien que d'autres – plus nombreuses, plus confuses – s'échauffent à l'intérieur même du crâne du doré. Lorsqu'elle parle de Septenrê, il se recule pour pouvoir planter son regard droit dans le sien avec l'insistance de deux vis fidèlement accrochées. « Peu importe tes sentiments depuis toujours envers ma mère, j'aimerai que tu me montres un peu de respect pour elle ! Peu importe ce qu'elle a fait, elle reste ma mère. J'ai dû faire son deuil seul, éprouvé par des sentiments contradictoires, sans personne avec qui la pleurer ! C'est déjà suffisamment dur pour moi, alors garde ta rancoeur pour toi car je ne suis pas capable de la porter, elle aussi. Bien des gens l'ont détestée, moi le premier. Mais j'aimerai que tu te rappelles que si elle n'avait pas existé, tu n'existerai pas non plus, Maddison. » enchaîne-t-il d'une voix calme mais sévère. Puis son regard change, se trouble, se transforme. La colère cède brusquement la place à cette mélancolie teigneuse, qui l'enserre chaque jour. Haine et tristesse, peur et colère, tant d'émotions contradictoires et pourtant liées. Les seules que le Lion éprouve jour et nuit, ces dernières années.
Et qui le détruisent, à petit feu.
« Non, le Nord a changé.. » souffle-t-il, déçu et honteux de devoir l'avouer. Lui-même, fils du premier dominant Nordique aussi jeune, ne se sent plus chez lui. On le disait Roi du Nord et aujourd'hui, il passe certainement pour l'Oméga, le lâche, le bâtard qu'il est depuis sa naissance, sûrement. Il finit par soupirer, observant les alentours comme s'ils lui étaient étrangers. « Rien n'est facile, Maddie. Comme je te l'ai dit, tes choix te regardent. Si tu veux te battre pour un territoire sali comme l'est celui des Sables, je ne peux rien faire pour te retenir, ni te protéger. Je te soutiens, mais tu es une adulte ; tes décisions te rendront responsable de tes actes à venir. Je ne peux pas porter le poids des erreurs de tout le monde ici. » Sa gorge est nouée, la discussion devient difficile pour le Lion, qui s'épuise, psychologiquement, de tout ça. Et personne ne semble le remarquer, à toujours lui parler de territoire et de dominance. Tout semble aujourd'hui uniquement fait de soumission ou de supériorité. « Tant mieux, pour Nelrya, si tes souvenirs reviennent dans ce sens. » Il n'y croit pas vraiment, vu l'état dans lequel elle lui est revenue, et sait parfaitement bien – mieux que personne peut-être – que les souvenirs sont factices, qu'ils peuvent être modifiés, implantés, créés de toute pièce.

Une bouffée de colère monte en elle. Ses oreilles se plaquent et son regard se fait noir. Jamais. La réponse cingle. Froide. Colérique. Jamais ne témoignerais de respect envers elle, qui a tenté plus d'une fois de me tuer. Ou de tuer maman. Alors tu m'excuse, son respect, elle se le met où je pense. Et profondément. Répond la dorée, fulminante. Soit, en un sens, son père à raison. Il a bien souvent, toujours raison. Mais cette fois, c'est trop. Chaque personne que je croise pense que je suis elle. J'ai tout hérité d'elle. Je dois le prendre comment, à ton avis, que la moindre nouvelle rencontre manque de prendre ses jambes à son cou quand elle me croise ? Cette fois, le ton est moins dur. Juste lassé. C'est peut-être sa mère. Celle qui est à l'origine de sons existence. À lui, à elle. Mais bordel, pourquoi faut-il toujours que tout se rapporte à Septenrê ?! Un lourd héritage à porter ma belle, mais je me demande toujours pourquoi tu ne t'en sers pas pour prouver à tous que votre famille ne tourne pas autour de ses conneries. La voix de J. raisonne dans son esprit, plus tonitruante que d'ordinaire. Et si ses envies de défis n'étaient du qu'à cette simple chose ?

Un long silence s'installe. Les paroles d'Oroszlàn raisonnent dans son esprit, en boucle. Celles de J. s'y mêlent, se mélangent et la forcent à secouer la tête en reculant d'un pas, ne pouvant en supporter plus. Excuse-moi. C'est dur. En quelques phrases, l'Argenté à su ébranler toutes ses convictions. Ses envies. Elle le regarde. Ses yeux son vides. Sa tête basse. Et sur son visage, une expression tordue d'incompréhension, mélangée à de nombreuses autres, impossibles à départager.
Je veux reprendre le Nord papa ... Je l'ai toujours voulu. Et j'ai grandi avec cette idée. Un soupir lui échappe. Le monde tourne autour d'elle. Elle s'oblige à fermer les yeux, prise de vertiges. Je ne sais plus ce que je fais ici ...
Perdue.

Face à sa colère, Oroszlàn sent la sienne s'embraser à son tour. Il la fixe, et laisse claquer ses dents dans le vide. Juste devant ses naseaux pourtant. « C'est assez ! C'est à MOI que tu dois du respect Maddison ! C'est à MOI que tu en manques en parlant d'elle ainsi devant MOI ! Je me fiche que tu ailles raconter à tout le monde à quel point tu la détestes, mais elle était MA mère, j'aimerai qu'aujourd'hui qu'elle n'est plus là, que tu me témoignes un minimum de condescendance ! On dirait une enfant, une gamine capricieuse, pourrie et gâtée ! Ce n'est pas comme ça que nous t'avons élevée. » fait-il, blessé. Peu à peu, sa voix s'est baissée au fur et à mesure que sa colère se transformait en peine. Une tristesse qui le blesse, le dérange. Il affiche un sourire sombre, ironique, désabusé. « Quand j'étais enfant, certains disaient que j'étais la réincarnation propre de mon père. J'avais tout de lui, tu n'imagines pas ! Ses yeux, sa corpulence, jusqu'à sa robe. Tout. On m'appelait « le bâtard ». Puis quand j'ai grandi, on m'a confondu avec lui. (il soupire, ça a parfois été douloureux, surtout au niveau des sentiments des gens) Certains m'ont aimé parce qu'ils me pensaient être lui, certains ont essayé de me tuer parce qu'ils me pensaient être lui. Mais j'ai dû faire avec. Et surpasser tout ça, pour leur prouver que ça n'était pas vrai. Tu as honte qu'on te confonde avec ta grand-mère, une des plus grandes (bien que cruelle) reines de GS ? J'ai dû affronter la même chose, sinon pire. Mon père était possédé, fou, il a violé, tué. Moi aussi, j'ai connu ça. » Il raconte tout d'une voix morne. Elle ignore sûrement tout ça. Elle ignore qu'Aslaug est tombée amoureuse de lui parce qu'elle aimait certainement Murphy. Elle ignore qu'Osiris a déjà essayé de le tuer, lui, alors qu'il n'était qu'un jeune étalon. Elle ignore tant de choses qu'il a dû affronter avant de la voir naître. Mais elle pense certainement qu'il n'y a qu'elle qui a vécu des choses horribles. Il est temps de corriger toutes les croyances fausses qu'elle a en tête.



Puis soudainement, la situation se renverse. La voilà qui s'excuse. Un frisson le saisit ; il est glacé. Il tremble de froid. A-t-il été trop dur ? Tu vois gamin, c'est ça le soucis avec toi : tu t'en veux toujours, à chaque fois ! Tu as tellement de culpabilité en toi qu'il est trop facile de te faire culpabiliser pour tout et pour rien. C'est jouissif.
Et ça fait terriblement mal. Il la considère, hésitant, sans savoir que faire. Il la sent soudain faible physiquement et se rapproche, pour la soutenir au cas où elle tomberait. « Tu as grandi avec cette idée parce que je pensais que tu ne partirai jamais. Mais lorsque le moment est venu, tu n'étais pas là, je ne pouvais pas garder le Nord plus longtemps, je me devais de faire quelque chose. » explique-t-il doucement, ne voulant pas qu'elle pense qu'il lui a juste retiré le Nord par plaisir ou autre. Il effleure son encolure, presque timidement. « Tu es ici pour être heureuse, pour te retrouver, pour retrouver les tiens.. »