Eau de vie

Voilà un autre endroit inconnu pour lui, n'étant pas un grand promeneur, il ne connait pas les lieux, mais cela ne lui dérange aucunement, si on ne compte pas le chemin boueux qui lui salit les pieds, et les flaques d'eau rempli par la pluie de la précédente nuit sûrement. Il s'approche vers une immense arbre, en se lovant sur son tronc pour enlever le poids qui pèse sur son pied. Il ne sait pas combien de temps il va attendre, vue que, le soleil ne risque pas de faire sécher la terre boueuse dans une temps pareille.

Froid.

Noir.
Blanc.
Gris.

Mort.

Suis-je toujours dans le monde des vivants ? Rien n'est moins sûr. Les branches tortueuses et torturées des arbres à l'écorce abyssale, noirs et craquelés, semblent se pencher vers moi pour me capturer. Le ciel est monochrome, d'un gris sale, uniforme.
Rien ne bouge.

Sauf...sauf cette silhouette, appuyée contre le tronc noueux d'un arbre plus épais que les autres. Cette silhouette qui m'est familière.

Sans se décoller de l'arbe où il reste appuyé, il essuie ses sabots sur les herbes encore humides. Son foutu de sabot raté y parmi. Avec délicatesse, beaucoup trop de délicatesse et d'attention que l'on ne devrait pas à un ennemi. Mais son concentration se perturbe par une odeur qui ne lui est pas étrangère. Il termine son nettoyage en silence avant de glisser ses regards vers la jument. Elle semble ignorer les salletés qui rendent ses fanons plus agréables qu'elles ne le sont en blanc.

L'étalon ébène semble m'attendre, adossé contre l’écorce sombre.
- Antonio ? Osais-je demander timidement, déchirant le silence oppressant qui règne sur la forêt.

İl retourne ses regards vers ses sabots en les essuyant une dernière fois au sol. Belle rencontre, mauvais temps. dit-il à moitie marmonnant. Cette fois il était calme, il semblait ignorer son état contrairement lors des précédentes rencontres avec Pandore.

Je m'approche en trottinant, éclaboussant ma robe grise de boue noire.
- C'est bien de te revoir.