miasme

Anka admirait la cime des arbres morts, leurs silhouettes se détachaient du ciel gris, semblables à du papier découpé ou des ombres chinoises. Mais un clapotis la sort de sa rêverie et attire son attention. Elle tourne la tête. Non loin, un étalon l'observait lui aussi.

Pourtant physionomiste, Anka ne le reconnait pas. C'est qu'elle avait pas dû lui prêter attention du tout. Elle hausse un sourcil à son approche, tourne la tête histoire de s'assurer que c'est bien elle qu'il interpelle. La brise légère vient lui porter son odeur, celle d'Oros en l'occurence. Euh salut.

J'sais pas, j'trouve ça aussi morne et sombre que le cerveau d'un détraqué. D'une franchise presque déroutante, ses mots sont comme une flèche, vifs et perçants. Elle finit par s'approcher de lui. Pour confirmer ses dires, ses yeux se baladent encore sur la cime des arbres, comme si elle voulait qu'il en fasse de même. Puis elle plonge son regard dans le sien, attendant qu'il approuve.

P't'être que c'était un peu de la provoc'. P't'être que ça voulait dire qu'il fallait être un peu détraqué pour trouver cet endroit cool. P't'être qu'elle le traitait de détraqué. ¬¬ En quoi ça te plait ici ?

Tu marques un point. Anka aimait bien la solitude, bien loin de ces vastes clairières où gambadaient jeunes couples et bambins. Elle le détaille, et au fil des secondes, elle remet de plus en plus sa tête. Puis y avait son parfum, qui l'intriguait aussi. T'es qui en fait ?

Une lueur traverse son regard quand elle entend le nom d'Oros. Décidément, elle croisait beaucoup de sa progéniture en ce moment. Il m'avait jamais parlé de toi, pense-t-elle à voix haute. En même temps pour ce qu'ils avaient parlé pendant toutes ces années... Anka, qu'elle rectifie. En temps normal, elle l'aurait incendié, mais elle était trop intéressée par l'identité du mâle pour penser à être chiante. Tu "connaissais" mon nom ?