★ Loverboy

Se tenant tout au bord de l'eau, les petites vaguelettes lui léchant les sabots, Pandore regarde son reflet dans les yeux, tentant d'y déceler quelque chose...d'autre.
Elle est envahie par un sentiment prégnant de mélancolie, sans vraiment savoir pourquoi.

Je peux? :3

[Bien sûr ! ^^]

Il a toujours aimé cet endroit depuis son arrivé à GS. C'est ce qui l'a poussé à venir ici, pour relaxer. Pour se détendre. Njörd marchait doucement avant de s'arrêter près d'un arbre et de bloquer ses genoux afin de se reposer un peu, sans toutefois baisser ses gardes.

Quelques pas discrets se font entendre non loin derrière elle. C'est peut être une menace, mais qu'importe ? Elle ne veut pas se retourner, elle n'a plus envie de lutter. Elle attend, son regard transparent sur le lac attristé.

L'étalon lui, somnolait lorsqu'il entendit et sentit une autre présence. En regardant autour de lui, il vit une masse grise au près de l'eau. Il la confondit un instant avec une roche, mais en regardant mieux, il s'aperçut que c'était Pandore, une jument qu'il avait déjà rencontrer, mais dont le comportement étrange n'avait fait qu'aggraver les plaisanteries de deux adolescents. Soupir. Les deux jeunes avaient du la blesser. Pas physiquement, mais sentimentalement. Njörd décide de s'approcher doucement de la jument, pour tenter de réparer ce qui avait été gâché...

Elle l'entend s'approcher encore. Elle ne bouge toujours pas, figée face à son double qui ondule sur l'eau.

L'ignore-t-elle? Il n'en sait rien. Doucement, il vint se placer à ses côtés et regarde lui aussi son reflet dans l'eau, sans rien dire.

- tout est inutile, lâcha-elle de but en blanc, sans tourner le regard vers l'autre. Tout.

Njörd sentit que Pandore le regardait. C'est pourquoi il se tourna vers elle au moment même ou elle prononçait ces mots mélancoliques. Elle semblait... changée. La dominance l'avait-elle métamorphosée? Pourquoi cela? répliqua-t-il. Il n'était pas de cet avis. Pas du tout.

- Regarde moi, lance-elle amèrement. J'étais une enfant reniée. Aujourd'hui, le Jade toute entier m'appartient. Je m'y pavane. J'y fais ce que je veux. Je devrais être heureuse...mais je n'ai personne. Je voulais être seule. Mon vœu à été exaucé...quelle ironie.
Les paroles de la grise semble brouillées, mélangées. Elle se livre à cœur ouvert à un cheval qu'elle n'a croisé qu'une seule fois, elle, Pandore la secrète, la taiseuse, la taciturne.

Njörd l'écoute sagement, malgré ses dures paroles. Enfant reniée, seule... Un peu comme lui avant son arrivée sur GS. Ou du moins sur la nouvelle GS. Il la comprend, mais pas à la fois. Les paroles de la grise sont confuses. Mais il sait ce que ça fait d'être abandonné. Ce qui le surprend, c'est que cette jument qui n'avait pas voulu lui révélé son nom lui fasse autant d'aveux. L'étalon hoche la tête, compréhensif. «J'ai été abandonné par mes parents, puis accueilli sur l'ancienne GS, par Azlander et Marilena. Et je me suis encore retrouvé seul. Je sais ce que ça fait.» Il marqua une pause, conscient que la solitude dont elle parlait n'était pas la même que la sienne. «Pourquoi ton voeu était celui d'être seule? Et même si tu avais une bonne raison de le vouloir, mais que maintenant tu le regrettes, tu peux toujours y faire quelque chose. Change le cours de l'histoire.» Comme quoi, il n'y a que les fous qui ne changent pas d'idée.

Azlander et Marilena. La grise n'a pas passé assez de temps sur les anciennes terres pour les rencontrer.
Le noir compatis, il dit savoir connaître le sentiment. Ils disent tous ça. Mais son destin d'abandonné le rapproche d'elle, il lui rappelle un autre cheval sombre qu'elle n'a pas croisé depuis longtemps.
- Je ne voulais plus rien avoir en commun avec le troupeau qui m'a délaissée. Les premiers temps, la solitude était mon amie, mon alliée. Je me réjouissais des longs mois passés sans voir personne. Et puis elle commence à te ronger, après. Pas un mot, jamais, pas une silhouette. J'avais presque oublié la sensation de la chaleur d'un corps. Et aujourd'hui, ce n'est pas beaucoup mieux.
Je ne sais pas comment changer les choses. je n'y parviens pas.

Il l'écoute attentivement, sincèrement touché par son histoire. «Je vois. C'est normal parfois de vouloir changer d'air et de vouloir quitter certaines personnes. Cependant, lorsque l'on en a assez, nous pouvons tout de suite changer ça.» Il marqua une pause. «Pour changer le cours de l'histoire, l'important, c'est d'écouter son coeur.»

- J'aimerais bien la notice pour "écouter son cœur", parce que je n'ai jamais compris comment, répondit la grise, ironique.