Trotting #H

Otsoa progresse difficilement dans la vallée. La brume éparse rend la vision trouble pour la jeune Grise. Elle remet en doute chaque décision devant n'importe quelles bifurcations où Otsoa doit porter un choix. La jument ne connaît pas ces terres, c'est avec un instinct médiocre qu'elle sillonne le territoire montagnard. Elle avance, sans guide. Soudain, une odeur vient percer l'odorat de la Grise. Elle voit un espoir ; un quelconque soutien pour lui apporter de l'aide. Elle se met à traquer l'inconnue qui égare ce parfum. Avec ce voile brumeux, Otsoa se méfie de l'ombre chinoise qui s'est matérialisée devant elle, de la forme d'un cheval. L'odeur est forte. Est-ce l'inconnue qu'elle piste ?

Furtivement l'ombre chinoise devient nette. Des traits formés, noirs comme de l'encre de chine, prennent rapidement une allure réelle. Le noir a été troqué par une robe rousse et ses crins fins au fusain remplacés par du blond virevoltant. La jeune Grise observe ; elle finit par baisser les yeux, gênée et embarrassée certainement par la proximité qui s'est installée entre elles. « Oh, excusez-moi. » Otsoa finit par articuler ceci, reculant d'un pas pour laisser de la place à la jument pour circuler librement. « Avec ce brouillard, je me suis égarée. » Comme toujours, la Grise est désorientée sur ces terres et la brume n'aide pas.