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Elle ne s'était jamais sentie très à l'aise dans les endroits comme celui-ci, sans doute car cela lui renvoyait une image d'elle-même qu'elle n'appréciait pas, elle ne supportait pas de voir son visage. Léïne était là, observant le coucher de soleil, oreilles en avant, toujours à l'écoute.

( cosmo )

Le soleil décline. Cosmo s'incline.
L'Enfant-Blanc est debout sur la rive, ne jetant au soleil que quelques regards à la dérobée, pour ne pas se laisser aveugler. Les couleurs se changent et le paysage muent, comme un serpent. Il perd sa peau claire et verdoyante pour enfiler une robe écarlate, légèrement criarde.
Pourtant, Cosmo ne voit pas tout ça. Cosmo, il constate le changement parce que le gris des arbres et de l'herbe et du ciel se colorent en une nuance plus foncée. Cosmo ne voit pas la couleur que donne le soleil à la surface du lac. Il n'en voit que d'infimes nuances grisâtres que beaucoup ne savent pas distinguer. Il n'a pas vue l'autre spectatrice, derrière-lui.

La braise de la nuit deviendra la cendre qu’alimente le matin, c'était le schéma de la nuit pour l'ébène qui commençait à errer. Ses yeux se perdaient dans une limite de couleurs, avant de percevoir une forme, une silhouette un peu plus devant. La couleur de celle-ci était d'une blancheur incroyable, tout le contraire de Léïne. Était-ce un ange? Avide de curiosité, elle s'en approcha.

Il ne l'entend pas approcher, curieusement, bien que son ouïe soit plus développé que chez la plupart de ses semblables. Ses oreilles recourbées restent droites, insensibles à l'approche d'une inconnue. Il regarde le soleil qui perd de son intensité, qu'il peut à présent commencer à fixer droit dans les yeux, comme un adversaire. Mais Cosmo n'est l'adversaire ou le rival de personne. Personne ne peut l'envier. Singulièrement, il tourne la tête pour observer les alentours, embrassant le paysage – gris, comme tout autour de lui – et ses iris noirs tombent sur une silhouette qui l'est toute aussi. Il se fige, ses muscles se tendent. Depuis combien de temps est-elle là ? Incapable de bouger, il reste stoïque, gêné de ne pas l'avoir entendue et de se confronter à une rencontre, lui qui n'est pas prêt.

Personne n'est l'adversaire de quelqu'un, on le devient à cause des aléas de la vie. Visiblement, la morphologie le trahissait et se révélait, petit à petit, être un étalon. Mais à son approche, l'ange était tendu, comme si Léïne avait franchi une certaine limite, alors elle se stoppa et se contenta d'observer, juste.

Mince ! La voilà qui s'arrête. Elle a deviné sa tension, et il s'en veut. Alors, il se force. Il prend sur lui et contredit son malaise pour s'avancer vers elle de quelques pas, juste assez pour être près sans être proche. Il s'arrête enfin. « Bonjour... » murmure-t-il d'une voix légèrement basse, presque inaudible. Ou peut-être qu'il faut déjà dire bonsoir ? Cosmo ne sait pas.

Léïne arrivée à peine à décrire ce que vient de dire le crème, mais elle l'avait compris un minimum, il semblait intéressant.Salut.. Je vous dérange ?Mieux vaut demander que s'enfoncer donc bon. Le jour et le soir accomplissaient une danse actuellement, mais la lune commencée à prendre position dans le ciel, elle semblait si proche des deux équidés.

Si proche, si grande, si énorme. Tant et si bien que l'Enfant-Blanc se retrouve un instant happée par le spectacle qu'elle propose. Il croit bien qu'il n'en a jamais vue d'aussi grande. Alors qu'elle parle, ses oreilles qui semblent tordues se tournent vers elle de nouveau. Il écoute sa voix, qu'il trouve apaisante. « Euh.. Non, non pas du tout ! » répond-il avant d'esquisser un sourire, un peu maladroit.

Le spectacle de la nature est toujours beau et éblouissant aux yeux de l'ébène.Je suis Léïne, enchantée, la scène n'est là que pour révéler le spectacle à lui-même, et les deux équidés observaient bien ce spectacle peu commun.

Il note le nom, bien profondément. C'est une de ses premières rencontres – depuis des siècles lui semble-t-il ! – et il ne veut pas la gâcher. « Enchanté, moi je suis Cosmo. » Il esquisse un sourire, toujours maladroit, comme pas naturel, mais plein de bonne volonté.

Cosmo. Il n'avait pas l'air méchant, et sans le savoir, elle imaginait la fausse vie choyée qu'il avait dû avoir, entouré d'une mère et d'un père aimant qu'elle n'a jamais connu. Tu es d'ici ? Elle demanda, douce et réticente à la fois accompagné d'un sourire rassurant.

Puisqu'il y a certaines choses que Cosmo ne voit pas, Cosmo sent. Cosmo ressent.
Il sent les quelques sentiments qui passent au travers de la jument, comme des filaments argentés. Il se laisse aller à agrandir son sourire, pourtant. « Non, je suis arrivé il y a quelques jour seulement.. Et.. et toi ? »

Léïne haussa un sourcil inexistant quand à la façon de parler du mâle, il semblait un peu maladroit. Mais elle savait s'y faire, et comment les rendre à l'aise petit à petit. Je suis ici depuis deux, trois semaines ! Souffla-t-elle, simplement.

Il hoche la tête plusieurs fois. Lui depuis quelques jours, mais il a tant pris l'habitude de la solitude qu'il n'a osé déranger personne. « Et il y a beaucoup de monde ? » demande-t-il, curieux.

Je ne vais pas souvent vers les personnes donc mes rencontres se font rare... Mais de ce que j'entends, oui ! lui répond-elle simplement, avant de reposer son regard sur l'étalon, il ne semblait pas connaître énormément vue sa timidité, ça lui fait certainement un handicap.