crush et burn

L'ébène était là, dressé près de l'eau à observé son reflet, silencieuse. La nuit avait prit sa place,et la lune avait prit ces plus beau rayons. La nuit, elle imagine ce qu'elle désire et tout paraît possible. Au grand jour, l'imagination pâlit. La nuit, Léïne voit des choses inexistantes et elle y croit malgré tout.

Elle ne dort pas beaucoup, Lov. Rarement la nuit, en plus. Comme si son père lui avait donné ça aussi. Une insomnie fréquente et habituelle, en plus d'un héritage maudit. Elle déambule dans la nuit, gracieuse malgré sa carrure, silencieuse malgré sa posture. Elle se poste près de la crique, observant la lune et son reflet sur l'eau calme. Une silhouette tout au bord attire son attention et sans manifester sa présence, elle se contente pour l'instant de l'observer.

Le silence était présent, mais celui-ci n'a jamais trahi personne. Léine avait capté la présence d'un équidé, mais elle n'y prêtait guerre, et son regard resté toujours fixé sur le coucher de soleil, c'était comme un spectacle qui se reproduisait chaque jour pour elle.

L'autre ne semble pas l'avoir vue. Ou peut-être fait-elle semblant. Sa robe s'accorde avec perfection à la parure nocturne, toute entièrement habillée de noir. Contrairement à Lov, qui semble venue de nulle part, à briller de feu et de flammes comme une comète. Elle reste toujours silencieuse, restant en arrière-plan, peu désireuse en fin de compte de briser ce moment qui semble important pour l'inconnue. Ou peut-être parce qu'elle n'a pas envie d'une nouvelle rencontre.

Peu importe, nouvelle rencontre . Une connaissance? À l'odeur, c'était une personne qu'elle n'avait pas encore connue. Mais l'humeur joviale n'était pas présente ce soir-là, mais plus elle pense de façon objective, moins elle existe de son point de vue, et ça s'affirmait dans ses pensées.

Finalement, Lov s'avance. De sa démarche naturellement aérienne bien que lourde, contradictoirement, elle se place à ses côtés sans se soucier de la gêner ou non. Elle ne la salue pas, laisse entre elles le silence déjà installé avant leur arrivée, se contentant d'observer l'eau calme et noire.

Une forme féline se glissa aux côtés de la louve ébène. Ses yeux s'étaient attardée quelques instants plus tôt sur la forme de l'inconnue. Ne laissant aucune émotion paraître, Léïne la salua d'un léger signe de tête.

Lövojka l'imite. Ça lui fait du bien, de rencontrer quelqu'un qui ne lui saute pas dessus avec des questions, des présentations longues comme le monde, des leçons de morale et elle en passe... Juste un silence courtois, pas pesant, juste existant à sa juste valeur. Elle inspire profondément l'air et l'odeur de la nuit – pour elle, tout a un parfum. Quelque part loin de la crique, un loup hurle et elle sourit, amusée à l'idée de tomber nez à nez avec un loup.
Une fois, ça lui est arrivé. Deux, même. Elle s'en était sortie de justesse, parce qu'elle était pouliche. Faible, malgré ce qu'elle voulait. Elle s'en était sortie grâce à sa détermination, sa rage de vivre. Aujourd'hui, elle n'est plus une enfant. Sortant de ses souvenirs, elle observe discrètement l'inconnue.

Grande surprise pour la louve. Première rencontre pour elle qui n'est pas un moulin à paroles, et qui prendre le silence comme un temps de parole précieux. Quand on n’a rien à se reprocher dans la journée, on ne craint pas que les fantômes viennent hurler en plein milieu de la nuit, ça marche avec les loups.Fermant ses yeux un court instant, la brise vint caresser les deux corps. Léïne.

Ça sonne bien. Surtout la nuit, pense-t-elle. Elle ose un sourire pâle, qui rivalise avec celui, moqueur, de la lune qui les épie. « Lov. Lövojka. »

Lövojka, un nom peu commun aux oreilles de la louve. La saluant d'un bref signe de tête, un sourire apparût sur ses lèvres ébène, son accompagnatrice de spectacle ne semblait pas dangereuse et surtout, prise de bec. Laissant le blanc revenir, Léïne ne se sentait pas gênée d'apprécier ce spectacle qu'offrait Dame nature.

Lov penche un peu la tête sur le côté, ne se gênant pas, elle, pour détailler ladite Léïne. Elle observe ses courbes gracieuses et fines, son port de tête discret mais taillé. Son corps élancé, sûrement taillé pour la vitesse alors que Dieu sait qui a choisi pour elle un corps baraqué, musculeux. Elle finit par se détacher de sa méditation silencieuse sur la noiraude pour observer la lune, qui semble s'agrandir au fur et à mesure.

La louve avait bien senti le regard sur elle, mais ça ne la géna pas dans ses émotions, fermant les yeux, avant de les rouvrir et de tourner son regard vers celui de Lov.Magnifique, n'est-ce pas? Osant briser le silence, un léger sourire fit son apparition, de nouveau.

Lov hoche la tête, observant les courbes vastes et lunaires. « Oui. » Des clairs de lune, elle en a vu beaucoup, étant donné qu'elle ne dort pas beaucoup. Mais à chaque fois, elle doit bien reconnaître que ça a comme quelque chose de mystique. « Ghanan m'a parlé de toi. » lance-t-elle tout d'un coup, directe. Elle ose un léger sourire taquin. « C'est mon frère. » précise-t-elle, comme pour se justifier et lui signaler qu'elle est au courant.

Son calme de la jument était de tout repos, et la louve ne pût laisser un léger sourire apparaître sur son visage. Je vois. Léïne n'était pas gênée de parler d'un sujet.De ce qu'il m'a dit, votre famille est dissous un peu partout, mais que vous êtes solidaires.Ses yeux se rivèrent alors sur la demoiselle à ses côtés, lui souriant.