Tapia de Veer

(merciiiiiiiiiiii de m'avoir attendu   donc je prends avec Bailey du coup   )


B A I L E Y

La pouliche avait pris la poudre d'escampette. Elle soupçonnait son père de faire exprès de lui interdire certaines choses pour que justement elle brave les interdits et que donc, au final, elle faisait ce qu'il voulait qu'elle fasse   Mais elle y réfléchirait plus tard, trop heureuse d'explorer le monde !
Trottinant fièrement, queue en panache, son regard émerveillé vagabondait d'une chose à une autre, jusqu'à ce qu'il s'attarde sur une pouliche dans l'eau, accrochée à une branche. Son cerveau cria : DANGER ! Elle devait l'aider ! " J'arriiiiiiiiiiive ! " cria t-il en prenant le galop comme une folle, sa trajectoire encore désordonnée par ses longues jambes incertaines, ce qui ne l'empêche pas de bondir d'un coup dans l'eau non loin de la pouliche noire. En remontant à la surface elle crache toute l'eau avalée et s'efforce de la rejoindre, sans avoir remarquer que enfaite, elle se noyait pas du tout  

Alors qu'elle arrivait tant bien que mal à sa hauteur, la pouliche noire se met à l'arroser goulument. Bailey fronce les sourcils et ne comprend pas son manège mais vu qu'elle n'arrive pas très bien à l'apercevoir avec les gerbes d'eau qu'elle reçoit, peut être est-elle seulement entrain de s'enfoncer et se débattre d'avantage dans l'eau. La petite brune redouble alors d'effort pour l'atteindre mais voilà qu'elle l'aperçoit dériver avec le courant. Frustrée qu'on lui mette ainsi des batons dans les jambes dans le bon déroulement de son sauvetage, Bee pince ses naseaux et affiche un air plus déterminé que jamais. Elle se laisse à son tour emporter par le courant mais continue à avancer vers la pouliche ébène jusqu'à ce qu'enfin, elle attrape une petite touffe de crins de sa crinière en pousse. Toute fière, son regard s'illumine et ses lèvres s'étirent en un large sourire. " Che te tiens, che vais te chauver. Faut nacher juchqu'au rivache ! "

Bailey ne comprend pas ce que fabrique la pouliche qui lui donne du fil à retordre dans son sauvetage. Cette dernière, au lieu de nager pour lui faciliter la tâche, se met à se débattre et gémir.. De crainte ? Interloquée, Bee se laisse surprendre et ne se concentre plus assez pour se maintenir à flot avec la gesticulation de celle qu'elle tente de sauver, si bien qu'avec le courant et un coup volontaire ou bien involontaire donné par l'inconnue elle se retrouve la tête sous l'eau à boire la tasse. Sauf qu'elle peine à ré-atteindre la surface. Elle lâche tout, les crins, la pouliche, et son self contrôle, soudain submergée par un vent de panique.

(L'équipe de bras cassé quoi   )

Bee finit par se faire totalement terrasser par l'eau et se fait happer vers les profondeurs. Elle se sent ballottée dans tout les sens, et bien qu'elle ait peur, il parvient tout de même à bloquer sa respiration et ne pas essayer de la récupérer tant qu'elle reste là dessous. Bien que ses yeux soient ouverts, elle voit trouble. Et lorsqu'elle voit la pouliche noire la rejoindre sous l'eau, semblant la chercher et parvenir à l'attraper, elle ne sait pas si elle doit se débattre ou se laisser faire. Elle n'a pas vraiment le temps de réfléchir à la situation qu'un rondin de bois leur fonce dessus. Elle parvient à l'esquiver au dernier moment mais visiblement pas l'autre pouliche qui la lâche et semble sombrer inconsciente. Elle allait avaler de l'eau ! Rassemblant son courage, elle l’attrape par les crins et commence à lutter contre le courant pour revenir à la surface. Déterminée, elle finit par y arriver. Bailey ne prend pas le temps de prendre une inspiration correcte et lutte cette fois pour rejoindre la berger. Elle s'épuise, et bientôt des petits gémissements suppliant s'échappent de sa mâchoire serrée. Hors de question qu'elle la lâche. Et là, alors qu'elle n'y croyait plus, ses sabots accrochent enfin le sol au fond de l'eau. Elle s'empresse alors de tirer tant bien que mal l'inconnue sur la berge.

Enfin, elle sent un peu d'aide et elle parvient un peu plus facilement à la hisser sur la berge et c'est uniquement lorsque plus de la moitié de son corps se trouve sur terre qu'elle la lâche. Bailey recrache quelques touffes de crins. Elle l'avait serré si fort, elle n'avait pas voulu échouer une seconde fois.
La petite baie fait quelques pas hasardeux et s'écroule au sol, épuisée. Elle se met sur le dos et observe le ciel face à elle. Sa respiration est haletante, ses flancs se soulèvent à intervalles rapides mais réguliers. Une quinte de toux la prend et elle est contrainte de mettre la tête de côté pour recracher un peu d'eau. Mais elle est en vie, elles sont en vie.
Elle se replace droite sur le dos, puis elle finit par relever l'encolure pour voir dans quel état se trouve son acolyte de mésaventure. " T'es qui ? " demande t-elle sans détour. On sent la fatigue dans sa voix.

" Tu sais p... pas nager ? " interroge t-elle, le souffle toujours court, les sourcils légèrement froncés, mais pas de colère, plus d'un air interloqué.

Bee lui lance un regard légèrement suspicieux, avant de finir par hausser les épaules. Bon ok soit, peut être un coup de malchance dans ce cas. Mais ça avait été un sacré bazar ce sauvetage. " Bah oui ! " rétorque t-elle en levant les yeux au ciel, comme si c'était une évidence. Enfin, elle finit par se relever et s'ébrouer. Même si la poussière de la terre avait un peu sécher sa peau, elle dégoulinait encore de certains endroits. " Tu vis où ? "