○ height of the world

H O O K E R

D'un pas assuré, d'une prestance imposante et démesurée, Hooker rodait sur les remparts, observant l'horizon du territoire de Jade. Il aimait déambuler sur les hauteurs, quelles qu'elles soient. Il y avait ce sentiment de sécurité incertaine, d'ivresse. Il grimpa sur les rebords des remparts, y faisant quelques pas habiles, son sourire insolent aux lèvres.

(j'arrive pas à résister

on situe ça avant ou après le sujet de la révolte aux sables?)



Elle aussi elle déambule. Plutôt différemment. Si contradictoirement, en réalité. Avec cette nonchalance qui n'appartient qu'aux âmes libres, dénuées d'attaches et même de sentiments. À ceux qui ne sont rien. Avec cette prestance de ceux, pourtant, qui sont rois ou reines. Qui sont tout. Double-face, elle ne l'a pas encore aperçu, marchant plus en avant que lui sur la muraille. Le vent lui vient de face, elle observe l'horizon. Elle aussi, d'ici, elle se sent gagner en puissance, comme si le monde entier lui appartenait.
Voyons, elle n'en désire pas tant.

(Yeah
Hummm on a qu'à dire avant que je pense que le RP mettra du temps à se finir et quand il sera fini on clôturera celui là et on en fera un avec les conséquences de la révolte si ça te va ? )

Il ne lui faut pas beaucoup de temps pour son attention soit attirée par un second funambule, un peu plus en amont de lui. Et il ne lui faut pas beaucoup de temps non plus pour reconnaitre la funambule en question. Un sourire sombre s'accapare sa bouche. Habilement, d'une agilité déconcertante et agaçante, il la rejoint toujours perché sur le rebord de la rempart. Sans bruit, le moins possible du moins, il arrive à elle et effleure sa croupe de ses naseaux. " Salut beauté. " Peut être lui ferait-il peur, la surprendrait-il. Peut être vacillerait-elle sous le coup de la surprise. C'était le but secrètement rechercher sans doute. Peut être tomberait-elle. Mais cette idée le décevait autant qu'elle l'excitait.

Ils semblent l'un et l'autre faits des mêmes contradictions vicieuses et délicieuses. Elle ne l'a pas entendu arriver, elle l'a senti. Comme Akan, elle l'a dans la peau. Elle sait que c'est lui, mais elle ne montre rien, jouant la naïve jusqu'au bout. Jusqu'à-ce qu'il la touche – ce qu'elle attendait. Elle se fige alors, sans se retourner. Le sourire qu'elle porte est tranchant comme une lame de rasoir, et pourtant beau comme une aube de printemps. « Tiens, Hooker. » fait-elle, jouant la désinvolture, voire l'indifférence la plus totale. Il en est tout autre chose en réalité à l'intérieur d'elle-même. L'odeur de ses chaleurs intensifie grandement ce paroxysme et elle se retourne, féline. Ses yeux se vissent directement dans ceux de son plus beau démon. « Tu t'amuses bien ? » Elle fait allusion au fait qu'il marche sur les remparts, comme une insulte à la mort. Elle s'avance, collant son poitrail au corps de l'étalon, puis se fige de nouveau, le regard brûlant.
Un geste de trop, une impulsion vers l'avant, un mouvement des antérieurs et il plonge. Et, qui se ressemble s'assemble, cette idée l'excite tout autant qu'à lui, en même temps qu'elle la décevrait grandement.

Ses yeux s'accrochent à son sourire, ou plutôt à ses lèvres. Tentatrices. Il se remémore leur goût, à la fois sucrées et salées, à la fois douces et impétueuses. Il ne sait combien de temps il reste ainsi à les fixer, à les envier, à peut être même les appeler. Même lorsqu'elle lui parle, il ne relève pas tout de suite le regard, se contente de rester river à sa bouche en mouvement. Ses pensées dérivent, s'imaginant bien tout ce qu'il pourrait faire avec cette bouche, et ses propres lèvres s'étirent en un sourire carnassier. Mais le ton indifférent de Lov finit par enfin lui faire relever lentement les yeux vers les siens. Il pourrait se vexer, c'était un grand rancunier l'appaloosa et il avait déjà tué pour moins que ça, mais il se contente de pencher légèrement la tête de côté en inclinant brièvement l'encolure, révérence bancale, comme pour dire : lui même Madame. C'était légèrement insolent, totalement désinvolte. Il finit par se redresser lorsqu'elle colle son poitrail contre sa peau, le contact l'électrise et le côté de sa lèvre supérieure se retrousse légèrement. Et puis il y avait ce parfum, entêtant, qui embaumait l'air. " Je suis certain que j'ai trouvé de quoi m'amuser d'avantage. " murmure t-il d'une voix rauque, ne cherchant même pas à masquer l'effet qu'elle lui faisait.

Leur peau en fusion s'assemblent immédiatement, comme de la soude liquide. Comme un poison, le venin se répand lentement des veines au cerveau de Lov, qui sent les piqûres de l'électricité qu'il lui inflige. Qu'elle s'inflige. Et qu'est-ce qu'elle adore ça.
Elle ignore son odeur entêtante pour lui, elle veut le provoquer, elle le veut tout simplement, lui. Comme elle en a voulu d'autres avant lui. Comme elle en voudra toujours d'autres. Parce qu'elle est ainsi, parce qu'elle est née de rien et qu'elle désirera toujours tout. Ses yeux jouent avec les siens, les suivant, les léchant du regard, elle veut immiscer ses iris directement dans les siens pour les lier à tout jamais. Elle note tous les indices – ses mouvements, ses lèvres, son corps, sa peau, jusqu'au moindre frisson discret. « Ah bon ? » demande-t-elle, jouant l'innocence abusivement, en haussant un sourcil. Comme pour l'appeler à elle, elle recule de quelques pas, s'arrachant à ce contact si chaud et si froid. Elle crée une muraille entre eux, mais elle sait qu'il ne faudra qu'un pas pour la franchir. Elle veut seulement le provoquer. Elle veut s'amuser, Lov, parce qu'on lui a appris que la vie n'est qu'un jeu.
Et elle veut lui prouver qu'elle gagnera, toujours.

On pourrait y croire, on pourrait s'y méprendre, on pourrait s'y soustraire, à ce visage innocent, à ce visage angélique, à ce visage déroutant. Mais lui il savait ce qu'il se cachait derrière ses traits. Tout du moins, il savait que ce joli minois n'était qu'une façade, et qu'en dessous se cachaient six des sept pêchés capitaux.
Elle joue avec lui, ou bien, elle se joue de lui? Il le saurait bientôt. Ses yeux dansent avec les siens, tantôt chaudement, tantôt plus froidement. Mais Hook n'aime pas le froid, il détestait ça, lui aimait la chaleur ardente du brasier, ce même brasier qui l'habitait depuis sa naissance.
Que se passait t-il lorsque deux êtres habitués à gagner se confrontaient ?
Hooker descend de la rempart lorsqu'elle s'éloigne de lui, instaurant une distance qui l'amuse autant qui le rebute. Il fait glisser son regard sur ses courbes, l'habille, la déshabille, à sa guise. Lui aussi fait mine de désinvolture, passe à ses côtés l'air de rien, ne la regarde même pas. Jusqu'à ce qu'il s'empare habilement d'une touffe de crins pour la ramener brusquement à lui, contre lui. Son poitrail se heurte à l'arrière de son épaule, plus grand, il parvint à passer son encolure par dessus la sienne, non pas pour la bloquer, mais pour un contact encore plus rapproché. Comme guidés, comme aimantés, ses nasaux trouvent le chemin vers le creux de sa joue.

Récidiviste par amour, pas d'alibi, coupable de tout


Elle aime son comportement tantôt provocateur tantôt indifférent, autant qu'elle le déteste. Comme elle, Hooker n'est que contradictions et c'est peut-être parce qu'elle se retrouve en lui comme dans un miroir qu'elle ne peut expliquer cette attraction qui mêle férocement attirance et haine. Chaud et froid. Il la contourne, elle le laisse faire, imaginant le contact de sa peau. Tant, que ça lui monte à la tête. Elle se l'est tant imaginé, depuis le baiser qu'ils se sont arrachés. Depuis, c'est devenu une obsession. Pourtant, elle ne l'avouera pas. Pas à lui, en tout cas.
Elle ne le regarde pas non plus, gardant ses yeux noirs rivés sur les démons invisibles qui tournent autour d'eux comme des charognards. Qui vont-ils dévorer, après ça ? Lui ou elle ? Les deux ou bien aucun ? Peuvent-ils gagner ensemble et contre l'autre ? Soudainement, elle sent son encolure être ramenée brusquement contre lui. Elle n'a opposé aucune force contraire. S'est presque laissée faire. Elle se retrouve contre lui, et sent son poitrail massif contre sa propre encolure. Elle ferme les yeux, une seule seconde. Savourant cet instant, savourant ce contact brûlant. Son souffle s'électrise, s'accourcit. Mais elle se dégage rapidement, n'appréciant pas sa position. Glissant par dessous, elle s'esquive et vient poser son chanfrein contre l'encolure qui, auparavant, la bloquait. Ses dents viennent mordiller la peau, s'enivrer de l'odeur, accentuant parfois les morsures pour le piquer un peu, sans le malmener encore. Parce qu'elle sait que ça ne sera pas doux. Elle sait qu'ils le veulent tous les deux, pourtant.

Il sait que cela ne durera pas, mais qu'importe, Hooker a appris à savourer l'instant présent, d'en savourer chaque précieuses secondes. Alors il inspire, profondément, ancre son odeur dans ses naseaux, dans ses poumons, dans sa mémoire. Et au moment où ses dents allaient rencontrer sa peau, ce qui devait arriver arriva. Elle se dérobe à lui mais pour mieux revenir. Le contact de son chanfrein contre son encolure le brûle, puis la brulure se diffuse dans tout son corps pour le faire monter brutalement en température. Il a chaud, trop chaud, mais il aime ça. Il est dans son élément. Ses dents, ses morsures continuent de faire accroitre la température, mais pas seulement de son corps, la température qui se créait entre eux. Des grognements sourds s'échappent de sa gorge. Ils ne sont pas menaçants, ils sont plutôt presque ... Suppliants. Encore, disaient-ils. Plus fort. Il fait glisser son encolure sous les assauts de sa bouche pour pouvoir lui faire face. Ses lèvres se retrouvent en miroir des siennes. Son regard se heurte au sien, sans douceur, et sa bouche s'empare, enfin, de la sienne.

Ses grognements ne cessent de l'animer et ça l'anime, elle aussi. Ça la ranime. Ça la fait vivre, comme jamais. Parce qu'il n'y a que ça qui compte. Voler.
Dérober des instants à la vie, des moments qu'elle n'oubliera pas, parce qu'ils seront tordus ou interdits, parce qu'ils seront éphémères. Elle ne veut pas s'attarder, elle ne veut pas réfléchir. Réfléchir, c'est mourir. Depuis longtemps, Lov a choisi de vivre.
Alors elle le mord encore un peu plus avant qu'il s'empare de ses lèvres. Férocement. Elle ne demande que ça. Que ça soit violent, enragé, brulant. Elle ne ferme pas les yeux, elle le fixe, elle le dévore du regard comme sa bouche dévore le sienne. Elle presse plus encore son poitrail au sien, affermit sa peau contre la sienne, veut se fondre en lui. Non ! Elle veut le fondre en elle. Alors, de nouveau, ses dents viennent attaquer ses lèvres, puis sa langue même. Le goût métallique du sang vient piquer son palais, elle gronde de plaisir ; c'est tellement bon. Elle en veut encore, et encore plus. Elle en voudra toujours plus, jusqu'à-ce qu'il ne reste plus une goutte de sève à boire. Elle s'arrache au baiser en dévisageant l'étalon sans parler. Parce que les iris parlent d'eux-mêmes. Vole-moi.