palace of exile

Sa tête s'est redressée. Ça faisait longtemps qu'il avait regardé devant lui et pas ses pieds et la colère dans laquelle il baigne depuis trop longtemps. Mais son visage fatigué semble toujours brouillé et monochrome, comme une vieille télé qui ne reçoit plus de signal. Ce serait dur de remodeler son visage éreinté depuis des années. Lex lève sa tête vers les rayons de midi, qui réchauffent à peine son corps. Mais ça lui fait du bien, un peu, comme si ça faisait des lustres qu'il était pas sorti voir le jour. Ça pourrait se résumer à ça, en fait. Le solitaire gris parvient aux marches d'un temple qui se dresse devant lui, immense, envahi par une mousse d'un vert éclatant.

Des pas timides claquent discrètement non loin de lui. Il bouge une oreille d'abord, et se décide à ouvrir les yeux et tourner son visage hâve vers une inconnue. Elle le regarde, figée, comme une biche aux aguets. Il remarque tout d'abord ses oreilles à la forme étrange, ça saute aux yeux, il n'avait jamais vu ça. Et sa robe aussi ; une blancheur éclatante maculée presque dans son ensemble d'une pâle rouille floconneuse. Elle ne bouge toujours pas. Il redresse son visage vers le silence limpide du soleil et vers les murs antiques, refermant ses paupières sur son regard blafard. J'vais pas te bouffer, au cas-où tu te posais la question.

Bien joué, Captain Obvious. Ses lèvres esquissent un léger rictus moqueur. Est-ce que toutes les femelles ont autant de sarcasme pourri que celle-ci ? C'était juste une putain de façon de parler. Pour l'instant, aucun signe de colère, à part ses pensées qui sont vulgaires - comme toujours. Ouais, c'est ça, vaut mieux se méfier, les gens ont toujours un problème avec Lex. Jamais eu de lien positif avec personne avant Anka - asocial de merde ouais. T'peux être n'importe qui. Pas besoin de lui rappeler. Et c'est même pas qu'il est n'importe qui, c'est qu'il est personne, voilà, Lex, un fantôme avec des yeux assassins que personne ne voit, qui agace tout le monde et que tout le monde agace d'ailleurs. Mais il y travaille, bordel. T'as raison, méfie-toi, faut pas traîner avec des mecs dans mon genre. Son rictus moqueur s'agrandit, il est ironique mais pas trop. C'est plutôt lui qui doit pas traîner avec les autres. Et il tourne enfin son visage vers le sien. Lui n'avance pas vers elle, et se contente de s'adosser au mur près de lui. Et puis y a personne ici, il pourrait t'arriver quelque chose. C'est certainement pas lui qui s'amuserait à se castagner ou n'importe quoi d'autre de plus pervers et vicieux. Disons qu'il se laisse pas guider par sa bite.