rose noir

Le désert, cette étendue difforme et nuisible. Des dunes encore et encore. Léïne était venue à la fraîcheur de l'aube mais malgré ça, l’air était déjà chaud. Sans crainte, elle monta les côtes de sables sans craindre de s’épuiser - grâce à ses origines -, et s'arrêta en haut d'une dune, observant le désert.

Elle était là depuis plusieurs heures maintenant le soleil devenait plus fort, mais toujours insensible à celui-ci. Les yeux de l'ébène cherchaient un quelconque endroit pour reprendre un peu de forces mais une forme sombre, imposante avait fait son apparition en face de sa dune. Était-ce un mirage ? Léïne resta là, ne voulant pas s'épuiser à aller voir, elle attendait juste que ce mirage s'en aille.

Notre imagination a des mirages qui nous trompent mais cette fois-ci, son cerveau avait capté le mouvement de la masse sombre au loin, ce qui raye l'idée d'un mirage - ou qui s'est -. L'équidé semblait avoir du mal à avancer sous la chaleur du désert, une longue crinière et une masse aussi imposante dans les parages. Cela lui semblait un peu étrange à son goût, mais la louve l'observe venir, elle le regarde intensivement, il semblait venir vers elle alors par respect, elle s'en approche un tout petit peu.

La question ne l'avait pas même pas surprise à vrai dire, tous les chevaux passant dans ce coin sont obligés d'aller s'abreuver à l'oasis et encore, ceux qui savent où elle est mais par miracle, la jeune ébène savait où elle se situé grâce aux informations qu'elle a pu tirer auprès des autres. L'oasis est à l'est d'ici, tu peux y être dans 1 heure si tu maintiens ta cadence, lui dit-elle un peu plus sérieuse, ne voulant pas se laisser impressionner par un étalon d'une taille comme celle-ci.

Quelque chose était étrange en lui, il semblait jouer la carte innocente mais derrière ça, un truc cloché pour l'ébène. Haussant les épaules, Léïne prit le pas tout en silence en direction de l'oasis, faisant signe au frison de suivre. Elle savait le risque qu'elle venait de prendre à l'accompagner comme une naïve, mais au fond de sa tête, tout un scénario s'était déjà formé. La petite ébène avait instauré une distance convenable sans autant être voyante, du moins, pas trop.

Légèrement surpris du fait qu'elle accepte, le grand noir acquiesça et augmenta l'amplitude de sa marche comme pour confirmer le départ. Il ne savait absolument rien sur ce qu'il comptait faire de cette noiraude. Elle avait l'air particulière. A étudier ... L'étalon marchait la tête basse faignant d'être totalement détendu alors qu'à l'intérieur de lui bouillonnait milles émotions plus négatives les unes que les autres mais ne semblaient pour le moment pas s'intéresser à l'inconnue. Il resta alors courtois pour le moment, sans pour autant se mettre à sourire. " Eïdan "
Allez chérie, fais moi confiance, finalement, peut être que tu ne le regretteras pas...

Eïdan. Prénom peu commun mais sympa à l’écoute, elle lui répond simplement. Léïne. Á son tour, la demoiselle dévisagea l’étalon d’un œil attentif avant de revenir devant elle. Tu fais quoi dans les parages ? Tu n’as pas le gabarit à être ici. Lui dit- elle en observant les carcasses d’un animal sur le côté, déshydraté comme d’habitude. Le désert était réputé pour de nombreuses disparitions - mort -, et des personnes pas très saines d’esprit, donc seul des personnes courageuses prenait ce chemin pour passer d’une terre à l’autre. Certainement le but du frisson.

Étrange car en ce moment, avec le mouvement qu'il y a eu beaucoup de gens ont renoncé à vivre. Ils ne s'ennuient pas, ils ne pleurent pas, ils se contentent d'attendre que le temps passe. Ils n'acceptent plus les défis de la vie, mais Eïdan semblait avoir goût au défi. Ses yeux se figèrent en face, une oreille en avant, l'autre à l'arrière pour cacher sa surprise.Ça m'arrive, mais les terres sont molles en ce moment. Il n'y avait aucune activité sur ses terres depuis le mouvement du dénommée Akan et sa troupe en quête de déloger les dominants pour pouvoir " libérer les terres " sous leurs emprises. Et la voilà de nouveau silencieuse, observant l'étalon du coin de l’œil.

Dès que son regard croisa celui de l'étalon, Léïne ne pût s’empêcher de détourner son regard ailleurs. À son tour, elle prit à son tour de trot aérien, donnant l'impression de danser sur le sable, tout le contraire du frisson qui semblait vouloir rester sur terre. Au bout d'une heure de trajet dans la chaleur - certainement - insoutenable pour l'étalon, les voilà arrivée à l'oasis à quelques foulées. Reprenant petit à petit son pas, l'arabe observa l'étalon d'un œil sûr. Voilà, vous êtes arrivées.