▵ Les démons de nos envies

H O O K E R

Il aimait venir ici. Chaque fois qu'il y était venu, ce fut d'agréables moments passées en de divines compagnies. Mais il a l'étrange sensation que tout ceci remonte à très longtemps, or ce n'est pas réellement le cas, si ? Il n'avait plus tellement notion ou sensation de temps qui passe, tout lui paraissait tellement loin et tellement lent à la fois. Sa guérison n'avançait pas comme il le souhaitait, cela prenait du temps, beaucoup trop de temps. Le regard perdu sur l'horizon immense, il arpentait les sommets de la muraille.

La jument ébène sillonne de fond en comble la forteresse. Quelle protection. Si chaque tourelle était fermée et ne permettait donc pas l'accès aux escaliers, il serait impossible de passer de l'autre côté. Impossible de franchir le reste des terres. Une odeur bien familière vient titiller ses naseaux qui s'arrondissent sous l'effet de l'excitation. Le colosse se redresse et piaffe, à la limite de l'euphorie. Elle aperçoit un peu plus loin la silhouette et la robe détachées de son fils dont les blessures ne semblent pas encore avoir totalement disparues. Elle s'approche au grand trot et en quelques foulées, la voilà près de lui. Passant son museau le long de l'encolure du mâle, sa mère lui souffle, dans sa respiration ardente, tout son amour. Le voilà son petit tigre, son précieux trésor. L'aîné de ses petits fauves. Son véritable allié et meilleur combattant.

Quelqu'un arrivait au trot, et rien qu'au son des sabots heurtant la roche au sol, il entendit la douce mélodie de la puissance et la prestance qui approchait. Il ne regarda pas tout de suite devant lui, se contente de sourire, heureux de la savoir en approche : sa mère. Mais il sentit aussi son coeur s'accélérer brusquement. Hook avait hâte de la savoir près de lui et en même temps il appréhendait leurs retrouvailles. Que devait-elle penser de lui ? Ô elle l'aimait, il le savait, même l'amour n'empêchait pas la déception. Il s'arrêta seulement lorsqu'il sentit ses naseaux contre sa peau, ce qui le fit tressaillir, le moindre contact était difficile depuis le combat. Sans doute les séquelles n'étaient-elles pas que physique. Mais il fit un effort et prit sur lui, il s'agissait de sa mère, de sa reine, de son tout. Il vient lover ses naseaux contre les siens lorsque ceux de sa mère arrivent à leurs hauteurs. Tu vas bien ? s'enquit-il d'une voix légèrement éraillée en inspectant rapidement son corps colossal.

Une vague d'amour englobe les deux colosses. Personne ne les aurait cru capables de tant de tendresse et de tant d'affection. Mais ils s'aiment et c'est plus fort que tout. Oui, c'est plus fort que tout la famille. Et la relation d'une mère et de son premier enfant l'est davantage. Ne t'inquiète pas pour moi. le rassure t-elle aussitôt. Elle a subit bien moins d'attaques que lui, ce qui est totalement injuste d'après elle. Et ce n'est pas à son fils de s'inquiéter pour elle. Isildure ne tombera jamais au fond du gouffre, car elle a cette éternelle force de vaincre que l'appaloo a sûrement héritée. Je me suis fait du soucis pour toi. murmure t-elle en engouffrant de nouveau son museau dans la crinière bicolore. Tu as été soigné ?

Il gronde lorsqu'il sent ses naseaux dans ses crins, puis de nouveau effleurer sa peau. Pas d'un grognement réprobateur, mais plutôt de satisfaction, d'apaisement. Il aimait la saveur près de lui. Comme je m'en suis fait pour toi, quoi que tu en dises ou en fasses, tu es ma mère et je suis grand maintenant, c'est à moi de veiller sur toi. souffle t-il dans un murmure rauque. Or dernièrement, il avait échoué. Il soupire face à ce constat désobligeant. Il ferme les yeux et les rouvre en se détachant légèrement de la colosse pour plonger ses yeux dans les siens. Merde maman, tu étais pleine, tu aurais pu perdre tes enfants. Et ça le foutait encore plus en rogne. Quand Bryséis était né, il avait ressenti une espèce de jalousie, de rancoeur. Mais elle s'était tellement vite dissipée lorsqu'il avait posé les yeux sur elle. Il l'aimait plus que ses propres enfants. Et il se doutait qu'il agirait surement autant envers ses nouveaux frère et soeur. D'ailleurs c'est qui le père ? demande t-il, suspicieux.
Il se regarde brièvement à sa question. Les plaies ne seraient bientôt qu'un souvenir, même s'il avait la sensation que cela serait dans 100 ans, et sa vision était de mieux en mieux. Oui, une certaine ... Aventura. Puis Phoenix, une ... Une quoi d'ailleurs ? Amie. termina t-il, vaguement incertain sur ce terme.

Elle ne dit rien à sa première déclaration. Elle ne réagit pas vraiment enfaite. Et à ma place tu aurais fait quoi ? se retient-elle de lui demander. Jamais elle ne l'aurait abandonné. Jamais. Ils ont le même père que toi Hook. Elle sourit légèrement. Elle sait pertinemment que dans le cœur de son fils aîné cela ne changeait pas grand chose, mais il a le droit de savoir. Les oreilles de la jument s'orientent vers l'avant. Une... amie ? répète t-elle en lui adressant un regard suspicieux et un sourire en coin.

(putaiiiiin j'ai fermé la page alors que j'avais presque fini ma rep   )

Hooker écarquille légèrement les yeux, sans que la réponse de sa mère ne le surprenne totalement. Il avait eut vent de la mort de son paternel, et avec l'invasion de zombie, il n'était pas étonnant qu'il ait trouvé un moyen de retrouver Isildure. Il s'efforce de ne pas penser à la scène de sexe entre vivant et mort, surtout ses parents   , mais son esprit tordu l'y contrait. Petit à petit son visage se transforme en une face genre :   mais lorsqu'il se rappelle avoir lui aussi baisé Zohra avec son crane défoncé, il secoue la tête pour reprendre ses esprits. Il était quoi pour toi ? C'était genre le grand amour de ta vie ? finit-il par demander, curieux. Il ne savait pas trop s'il croyait à ce genre de choses, cela ne s'était pas encore présenté à lui disons. Il n'avait aimé aucune des mères de ses enfants, enfants à qui il ne parvenaient pas à s'attacher, et qu'il aimait bien moins que ses frères et soeurs. Peut être devait-il arrêté de niquer à droite à gauche et de se concentrer à fonder une famille avec quelqu'un à qui il tenait vraiment ? Mais l'amour n'était-il pas une faiblesse ? Un moyen de faire pression en cas de conflit ? Il comptait bien s'en prendre aux proches de ses ennemis, mais ne supporterait pas qu'on en fasse de même envers lui. Cela lui fait justement repenser à Phoenix et à la question de sa mère. Il bascule légèrement les oreilles vers l'arrière en affichant une mine bougon, comme s'il était un enfant encore mal à l'aise avec ce sujet. Ouais ouais, une amie. marmonne t-il dans sa barbe. En réalité, il ne savait même pas ce qu'elle était. Il tenait à elle, il se le reconnaissait.

(du coup j'en ai fais une plus longue )

Se correspondre. Se respecter. Se faire vibrer. Tandis qu'il enregistre avec précaution l'expérience de sa mère, il tique quand même sur ces derniers mots et fait la moue du style : mammmm's please veux pas savoir ça --" Pour résumer il a été important dans la vie de sa mère et le sera à jamais à travers les enfants qu'il lui avait donné. Mais que les véritables amours de sa vie c'étaient justement eux, sa chaire et son sang. Hook soupire. Même si sa naissance n'était plus un souvenir récent, il se rendait compte qu'il avait encore tant de choses à apprendre. Notamment celle d'être un père, au moins un père correcte. Je ... Je n'arrive pas à m'attacher à mes enfants, à avoir un lien avec eux. Bon déjà il y en avait un dont il ne connaissait pas le nom, il ne savait même pas s'il se trouvait toujours sur GS. Le second son oncle le lui avait volé, il avait juste un nom en sa possession sans avoir de visage à mettre dessus. Et la dernière ... Elle était trop cheloue. Mais peut être qu'elle avait du potentiel. Il en savait rien et il se disait parfois qu'il n'avait pas envie de savoir. Cela le surprenait lui même parfois d'avoir ces pensées, ces ressentis. J'aime par dessus tout Bryséis, et je suis certain que j'aimerai tout autant Gaya et Asmund mais eux ... Je ne ressens rien. Sauf peut être Boa, mais n'était-il pas intéressant à ses yeux juste parce qu'il était l'une des nombreuses sources de ses conflits avec Red ?

Isildure reste perplexe face à l'annonce de son fils. En voyant la manière dont il chérit ses frères et sœurs, l'ébène n'aurait jamais imaginé que c'est de ses propres enfants que son fils ne parviendrait à s'amouracher. La mère de l'appaloosa soupire. Tes enfants sont ta chaire. Ils sont ta succession, le souvenir vivant de ton passage. Si tu ne les aimes pas, qui donc le fera mieux que toi ? Si tu ne ressens rien pour eux, c'est que tu ne t'aimes pas. Si tu n'aimes pas la progéniture que tu engendres, c'est que tu n'aimes pas l'image que tu rejettes. Un enfant se sculpte tout seul, certes, mais avec l'appui d'un parent. Il n'y a que toi qui peut te donner le goût de les aimer. Passes davantage de temps avec eux, apprends à les connaître. Et laisse-les apprendre à te connaître. lâche t-elle avec une fermeté digne de son nom, mais le regard emplit de bienveillance.

(Désolée pour le retard   )

En un sens, il a un peu honte de lui avouer ça, mais il ne pouvait se confier qu'à elle. Il ne se démonta pas pour autant face à son regard, son jugement aussi peut être, quel qu'il puisse être. Mais il essaie quand même de se donner un peu plus d'aplomb face à cette figure impressionnante et respectée qu'était sa mère, ancrant un peu plus fermement ses sabots au sol en redressant son encolure. C'était inutile en soit de s'imposer ainsi face à sa mère, il savait que quoi qu'il fasse, elle l'aimerait toujours. C'était un fait. Mais cela ne l'empêchait pas d'avoir de cesse de vouloir la rendre fière. L'appaloosa en oublierait presque d'écouter attentivement ses sages conseils, qu'il avait pourtant demandé. Il s'empresse de se concentrer et d'écouter. Il entend ce qu'elle dit mais il a la sensation que cela sera la plus difficile des choses qu'il ait eut à faire. Il soupire en levant légèrement les yeux au ciel, face aux différentes situations auxquelles il doit faire face vis à vis de ses différents enfants. Je ne sais même pas où ils sont, ni même qui ils sont ! Entre celui qui a été élevé au Nord et dont je ne connais même pas le nom, celui que Redjim m'a volé en prétendant être son père et Cerseï qui semble avoir disparu ... Il sait qu'il est en parti responsable, qu'il aurait justement du prendre ses responsabilités plus tôt qu'aujourd'hui, mais pouvait-il rattraper tout le retard qu'il avait engendré ?

Et qu'attends-tu pour rattraper le temps perdu ? Elle ne prend pas garde à l'évocation de Redjim. Dans sa vie il n'existe plus. Ce sera difficile bien sûr. Un abandon n'est jamais chose facile à accepter pour un enfant... Ils te détesteront sûrement, aux premiers abords. Mais persévère. Tu ne peux pas aimer quelqu'un que tu ne connais pas, c'est peut-être pour ça que tu n'y parviens pas. Mais Isildure qui es-tu pour dire ça ? Je n'ai pas connu mon père. Et je le regrette. Peut-être aurais-je été différente ? Meilleure ? Une mère t'aide à grandir et à t'endurcir physiquement, elle te nourrit et prend soin de toi. Mais la figure paternelle ordonne ce qu'il y a là-haut. murmure t-elle. Elle a été abandonnée par son père, avant d'abandonner elle-même sa mère. Maxine. Son visage ne lui revient même pas. Une simple parole résonnante, rien de plus. N'est-ce pas triste de vivre sans savoir grâce à qui ?

Il se prend un peu une nouvelle claque, bien qu'elle soit verbale. Il n'y avait bien qu'elle pour savoir lui remettre les idées en place et le replacer sur le bon chemin, bien que ce chemin ne soit pas celui idéalisé par tous, c'était leur chemin à eux et c'est tout ce qui importait. Il hoche la tête vivement, pour signifié qu'il l'avait bien écouté et retenu ses conseils, et qu'à présent, il allait tenter de les mettre en application. Un sourire malicieux finit par se glisser sur sa bouche, pour casser un peu ces longues minutes bien sérieuses qui venaient de s'écouler. L'appaloosa s'approche de sa mère et vient déposer un baiser à l'orée de ses lèvres, tout juste à leurs commissures, pour la remercier, pour tout ça, et d'être sa mère.

Ils avaient d'autres choses à aborder, notamment les nouveaux envahisseurs. Leur petit moment intime s'interrompt donc bien vite tandis qu'il recouvre un air sérieux. As tu entendu parlé des parias et leurs sbires ?

Un groupe, ils sont quatre je crois. Ils ont débarqué avec leurs larbins qu'ils appellent leurs sbires pour prendre nos terres, toutes les terres. Ils en ont déjà récolté quelques unes ... Ils tabassent les GSiens et prennent le territoire. Hooker aurait pu les trouver cools si seulement ils ne s'en prenaient pas aussi à ce qui appartenait à sa famille, même destitués, les Sables faisait parti d'eux. Et ils savent se battre, vraiment, ils sont puissants.