valerie (r)

chaque nuit.. chaque nuit il s'aventure autre part. dans la quête d'une inspiration. dans la quête d'un silence à combler, d'une pensée à vider. il suit son instinct, il ferme les yeux et marche. ce soir là, les nuages voilent la lune. alors qu'il clôt les paupières ou pas, ça ne change rien, on n'y voit pas grand chose. il soupire. alors qu'il marche, il ne peut s'empêcher de ronronner une mélodie, là, dans le fond de sa gorge. toutes les nuits il y pense. il se voit enfant. il se voit embrasser son amour perdu. il se voit enlacer sa mère, il se voit l'aimer. son prénom résonne dans son esprit et fait vibrer toute son âme. il veut le hurler. mais pas de n'importe quelle façon. ses lèvres sèches et craquelées se détachent l'une de l'autre pour finalement se rejoindre et danser en accord parfait. les cordes vibrent et la musique fuse.
->

je peux, avec Runy ?

Un naufrage. Sur cette plage où les étoiles fusent. Runaway avance, fière et décidée. Elle est revenue, l'âme damnée. Sbire des parias, ce n'est qu'une couverture, rien de plus. Son regard rejoint la silhouette bicolore. Ses yeux attirés par cette ombre lointaine se détournent pour s'intéresser à la mer qui se déchaîne. Le vent fouette son visage, entremêlant ses crins de jais. La silhouette ébène se traîne, une traînée noire qui rôde sur la plage. Elle s'approche, silencieuse, telle un prédateur face à sa proie. Une mélodie claque, emportée par le vent vient heurter l'ouïe de Runaway. Elle écoute, inspire profondément tandis qu'elle se dirige vers ce prince déchu.

l'océan azur dans lequel voguent ses prunelles ébènes caresse lentement l'horizon. dans le gouffre marin se reflètent mille et une merveilles. des étoiles notamment, y naviguent paisiblement, glissant sur la mer d'huile qui s'offre à elle. elles ne se doutent probablement pas de l'absence d'éternité de cet océan. le courant s'accélère et la trajectoire dévie. le tourbillon les plonge bientôt dans les abîmes les plus sombres et effrayantes de l'univers, qu'elles finissent pas craindre davantage encore que le vide immense qu'elles ont l'habitude de côtoyer.
le pie rouvre les yeux. son regard nordique transperce celui de la divine silhouette noire qui s'approche, comme des flèches de glace. il ne bouge pas et se contente de la fixer intensément, intrigué par cette forme mystique.