dahomey collapse

( Coucouw twah! )


Elle marche d'un pas rapide et silencieux dans cet étrange jardin. Elle observe parfois les loupiotes qui s'agitent sous le contact du vent. Peuvent-elles s'en détacher et tomber ? Si c'est le cas, les flammes auraient bien vite fait d'avaler ce curieux endroit. Ce ne serait sans doute pas une grosse perte, mais ça ferait de sacré dégâts. Peu importe. Syliah chasse ces pensées de son esprit et jette un rapide regard à la forme équine qui se dessine devant elle. Super, manquait plus que ça ; encore un pitre.

La noiraude s'est arrêté non loin de l'inconnu. Un ou deux mètres les séparent, tout au plus. Le regard dépareillé de la jument glisse rapidement et avec discrétion sur le corps du mâle, avant de se plonger dans le sien. Elle hésite un instant entre le fait de tourner les talons ou bien de le snober simplement sans bouger d'un poil. L'option numéro deux semble pas mal.

Un bisounours. Bon sang, elle était encore tombé sur un être ayant abusé sur le miel et les marshmallow. Non pas qu'il soit gras, mais plutôt trop sucré. Drôle d'allusion ? Pas du tout. Un sourire se dessine cependant sur ses lèvres lorsqu'il lui souffle qu'il ne va pas lui faire le coup de la beauté à couper le souffle. Parce qu'il y avait réellement des mâles qui s'abaissaient à ce genre d'approches ? Elle étouffa un petit rire. Elle ne comprenait pas toujours ses semblables mais avec le temps elle avait fini par se faire une raison. Parfois il ne fallait pas chercher à comprendre. En fait, il jouait au clown. Une lueur joueuse éclaire alors rapidement le regard de la noiraude avant qu'elle ne réplique enfin ; « Pourtant, avec de si grandes oreilles... » Oups. Elle était facile, celle-là.

Un petit rire lui échappe. Il ne manque pas de répartie, celui-là. « Il paraît. », finit-elle par répondre, après quelques minutes de silence. Ses prunelles viennent finalement se poser dans celles de l'étalon à la robe brune. « Quoiqu'il en soit, la prochaine fois, je penserai à faire plus de bruit pour ne pas te surprendre. » Une lueur joueuse danse dans son regard.

« Ravie de constater que ma présence n'est pas une mauvaise chose à tes yeux. » Elle glousse devant son air mi malicieux mi charmeur. Ca le rend étonnement mignon, cet air fripon. « Et en fait... Je m'appelle Syliah. », souffle-t-elle finalement, puisqu'elle ne s'était toujours pas présentée.

( J'ai rigolé toute seule comme une conne.. )


« Je remarque que Monsieur Belzé a suivit l'école du cirque. » réplique-t-elle avec un air narquois. Elle l'observe en silence quelques instants avant de reprendre ; « Tu vis ici depuis longtemps ? » C'est qu'elle commence à être à l'aise avec les discussions presque amicales.

Elle se contente de sourire et d'acquiescer silencieusement aux paroles de Belzé. Mieux vaut rire que pleurer, ça c'est certain. « Je suis arrivée y'a quelques jours seulement. » Et elle se demande toujours ce qu'elle fout là. Enfin, c'est toujours mieux que le lieu dans lequel elle a grandit, c'est déjà ça.